Les propositions de révision des règles de cotation constituent un pas dans la bonne direction, mais il reste encore beaucoup à faire.

Par Peter Harrison, Directeur général du Groupe

 

Il semble que le quartier de la City à Londres ait développé une nouvelle passion: commenter sa propre disparition. Le Royaume-Uni est actuellement confronté à des défis significatifs et importants, à tel point que la capacité de création de richesse à long terme du pays est en jeu. Mais les discussions portant sur ces problématiques ont été rabâchées au point de devenir des clichés.

Quant à la Financial Conduct Authority (FCA), elle devrait être félicitée pour s’être jointe au mouvement en faveur du changement en proposant la semaine dernière une refonte de la réglementation. Avec la réforme du régime de cotation et la simplification des transactions entre parties liées, Londres devrait devenir une place financière plus accessible.

Plus important encore, par cette décision, la FCA reconnaît que nous ne pouvons aspirer à un marché sans risque et dénué de participants. Comprendre la nécessité de prendre des risques en vue d’obtenir un rendement est l’un des principes fondamentaux sur lesquels la City a été bâtie.

Ces derniers jours, l’expression «ce n’est pas assez» sonne comme un refrain familier. Personne ne dit que tel est effectivement le cas. Mais cela fait partie d’un ensemble de changements globaux qui vont maintenant rapidement dans la bonne direction. Les études parrainées par le gouvernement et menées par Ron Kalifa sur la Fintech, par Lord Jonathan Hill sur les cotations et par Mark Austin sur la levée de capitaux secondaires ont toutes apporté des contributions importantes.

Les réformes d’Édimbourg proposées par le chancelier de l’Échiquier Jeremy Hunt et portant sur les services financiers ont fixé un programme ambitieux. La Prudential Regulation Authority s’engage de manière constructive dans l’application des réformes appelées Solvabilité II dans le domaine de l’assurance. Quant à Nicholas Lyons, lord-maire de Londres, il progresse à grands pas dans la création d’un fonds souverain britannique. Les régulateurs, les responsables politiques et l’ensemble de la communauté des affaires sont parvenus à un accord extraordinaire. Le ciel s’éclaircit.

Réformer n’est jamais confortable et nous ne devons pas attendre des défenseurs inconditionnels du statu quo, ni des fanatiques de la gouvernance d’entreprise qu’ils mènent la charge. Ils ne doivent pas non plus nous freiner. La réalité est que ni les entreprises ni les épargnants n’ont bénéficié de leurs protestations. Mon propre secteur, celui de la gestion d’actifs, doit se joindre à la fête sans réserve s’il veut pouvoir opérer sur un marché dynamique.

Cela devrait passer par des discussions délicates sur la rémunération des dirigeants. Il s’agit là d’un point essentiel. Je tiens à féliciter Julia Hoggett, directrice générale du London Stock Exchange, d’avoir pris la parole et d’avoir lancé ce débat en demandant que les chefs d’entreprise britanniques soient mieux rémunérés si le pays veut retenir les talents et dissuader les entreprises de s’installer à l’étranger.

Aucun individu, aucun politicien, aucun régulateur, ni aucune entreprise ne peut répondre à cette question de manière isolée car elle concerne la société dans son ensemble. Quel est le plus important: limiter l’écart entre la rémunération des chefs d’entreprise et celle des travailleurs, ou accepter que les conseils d’administration doivent disposer de la liberté d’attirer les meilleurs talents pour diriger les entreprises britanniques d’envergure mondiale en vue d’obtenir les meilleurs résultats à long terme?

Il ne s’agit là que d’un problème parmi d’autres. Il reste encore beaucoup à faire par ailleurs. Les gérants d’actifs doivent soutenir une croissance productive en allouant des fonds aux entreprises qui le méritent. Ils ne doivent pas non plus se laisser aller à une approche de gouvernance de type «tick the box», c’est-à-dire suivre servilement les agences de notation au lieu d’investir des ressources dans une réflexion indépendante. Enfin, les gérants d’actifs ne peuvent pas continuer à appliquer des règles strictes aux entreprises britanniques cotées à Londres et se montrer moins rigoureux par ailleurs.

Les excellents rendements obtenus par les énormes fonds de pension communs au Canada et en Australie constituent également une indication forte du domaine sur lequel le Royaume-Uni devrait se concentrer. Nous devons inciter à une consolidation des régimes de retraite à cotisations définies fragmentés dans tout le pays. De même, les exigences imposées aux collectivités locales en matière de mise en commun des fonds de pension doivent être correctement mises en œuvre. La réglementation des compagnies d’assurance doit permettre d’investir dans des actifs plus porteurs.

Et nos efforts doivent être orientés vers des opportunités d’avenir. Nous devons donc chercher à capitaliser sur notre capacité nationale à innover dans des domaines tels que les sciences de la vie ou les technologies vertes. Nous devons également nous préparer à la croissance rapide et continue des marchés non cotés. La technologie, en particulier la blockchain, devrait réduire considérablement la différence entre marchés cotés et non cotés – et Londres a l’occasion de jouer un rôle de premier plan dans ce domaine.

Rarement un accord aussi uniforme n’a été atteint sur la manière dont les services financiers peuvent servir le pays. Alors, saisissons cette occasion. Les richesses mondiales vont continuer de croître. Les avantages de Londres sur le plan culturel et juridique ainsi qu’en termes de fuseau horaire demeurent solides. Il est temps de cesser d’observer le problème et, pour reprendre les mots du joueur de hockey sur glace canadien Wayne Gretzky, de «patiner vers l’endroit où va se trouver le palet, pas vers celui où il a été».

 

Publié pour la première fois dans le FT


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