Face au risque de hausse des taux et des spreads, synonyme de potentielle correction, le pilotage actif des portefeuilles obligataires est essentiel.

Par Henriette Le Mintier, Gérante-analyste performance absolue taux & crédit, LBP AM

 

Des fondamentaux macroéconomiques encore robustes à l’échelle mondiale… et des marchés obligataires relativement chers. A l’aube de 2026, c’est en substance l’équation que doivent résoudre les investisseurs.

Les niveaux de valorisation se sont tendus sur un certain nombre d’actifs obligataires, en particulier sur le crédit high yield[1], les bonnes nouvelles étant déjà en grande partie intégrées. Avec des spreads désormais sensiblement resserrés, d’éventuelles  surprises négatives pourraient être sèchement sanctionnées par une hausse des spreads et des taux, synonyme de correction obligataire. Cela impacterait les performances, faute de coussin de protection.

D’autre part, il faudra scruter les nombreuses émissions d’obligations d’Etat prévues l’année prochaine. Rien qu’à l’échelle de la zone euro, les Etats ont l’objectif d’emprunter pour un montant total avoisinant 1’500 milliards d’euros, soit un pic d’émissions inédit depuis au moins une décennie[2]. Or, la demande risque de ne pas être au rendez-vous. En particulier sur les obligations à long terme, avec des investisseurs plus exigeants ou exposés à de nouvelles contraintes, à l’instar des fonds de pension néerlandais qui devront se délester massivement d’obligations souveraines, sous l’effet de la réforme du système de retraite aux Pays-Bas. Cela devrait nourrir la pentification des courbes de taux, autrement dit maintenir les taux courts au niveau actuel, voire inférieur, tout en mettant la pression sur les taux longs.

Des opportunités au sud et à l’est

Ces conditions militent en faveur d’une approche de gestion flexible: explorer une grande variété d’instruments obligataires, pour diversifier les sources de performance tout en contrôlant rigoureusement les risques – notamment la sensibilité au risque de hausse des taux.

Dans le cadre du fonds LBPAM ISR Absolute Return Credit, nous affichons une prudence sur les parties longues des courbes de taux et préférons saisir des opportunités sur les parties courtes. Nous privilégions aussi les dettes des Etats espagnol et italien, qui devraient encore être soutenues par l’appétit des investisseurs. Sur le marché du crédit, dont les fondamentaux sont globalement sains, le gisement d’obligations investment-grade offre toujours des opportunités et de la qualité. En revanche, nous estimons que la valorisation du segment high yield reste trop élevée.

Les obligations du secteur bancaire européen demeurent attractives. D’une part, les publications de résultats trimestriels attestent de fondamentaux robustes. D’autre part, l’absence de fort retour aux actionnaires est indéniablement un facteur bénéfique à la qualité des ratios de crédit. Nous identifions des opportunités parmi les leaders nationaux de pays européens, tels Alpha Bank en Grèce, OTP en Hongrie et mBank en Pologne, et parmi les acteurs de deuxième rang : Monte dei Paschi en Italie, Abanca ou Unicaja en Espagne.

Enfin, la performance des investissements reposera inévitablement sur la robustesse des protections. Ainsi, le recours aux instruments dérivés, aux stratégies de duration ou encore à l’arbitrage de crédit permet d’immuniser en partie les portefeuilles contre les risques baissiers des marchés.

Nul doute que le triptyque «agilité, qualité et protection» constituera encore la pierre angulaire de l’allocation obligataire en 2026.

 

Rédaction achevée le 25/11/2025

[1] Obligations à haut rendement, dont la notation de crédit s’établit de « C » à « BB+ », selon les principales agences de notation. Investment-grade : obligations dont la notation s’établit de « BBB- » à « AAA ».

[2] Source : Natixis.


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