On le sait, les crises agissent généralement comme des accélérateurs. Et si la succession de la crise COVID et de la guerre en Ukraine avaient marqué un point d’inflexion au phénomène de mondialisation, et le début d’une nouvelle ère de relocalisation, au plus proche des consommateurs?

Par Augustin Lecoq, gérant actions

 

Depuis les années 80, le principe était assez simple: délocaliser les chaines de production dans les pays émergents à faible cout, devenant les usines du monde développé et permettant d’alimenter une croissance économique mondiale, avec une inflation plutôt limitée. Une mécanique bien huilée, facilitée par des couts logistiques décroissants, mais complexifiant les chaines d’approvisionnement, et dégradant généralement l’impact environnemental.

Depuis 2020, nous avons ainsi assisté à la perturbation des chaines de production mondiales, surtout asiatiques, à l’envolée des prix de la logistique et à la montée des tensions géopolitiques. Cette succession d’évènements nous a donc poussé à réfléchir et forcé à réagir face à notre trop forte dépendance pour certaines industries, qui se sont révélées essentielles. Que ce soit pour des raisons sociales, écologiques ou de souveraineté, la notion de relocalisation industrielle est alors devenue plus consensuelle, poussant les gouvernements et les entreprises à accélérer.

En France par exemple, après une relative stabilisation du solde des ouvertures et fermetures d’usines ces dernières années, sans doute déjà favorisée par la digitalisation et la robotisation, 2021 a montré une plus franche accélération des créations nettes d’usines sur le territoire. Une étude récente du cabinet Trendeo a ainsi confirmé ce phénomène et souligné que cela bénéficiait surtout au «tissu industriel des PME».

Au Japon, connu pour avoir conservé et soutenu son industrie, ASKA Pharmaceutical, producteur local d’ingrédients pharmaceutiques, vient ainsi d’augmenter ses prévisions pour 2022, notamment grâce à des parts de marché regagnées face à ses concurrents émergents, chinois et indiens.

En Europe, c’est également le cas d’Hanza, spécialiste suédois de l’assemblage de produits électroniques et mécaniques. La PME a ainsi investi fortement dans sa capacité de production sur le vieux continent ces deux dernières années, ce qui lui permet de capter la forte demande de ses grands clients internationaux et d’accélérer sa croissance.

Enfin plus proche de nous, on peut citer METabolic EXplorer, une société innovante qui remplace la pétrochimie par des produits 100% biosourcés pour la nutrition animale et la cosmétique. Elle déploie ainsi plusieurs dizaines de millions d’euros dans le développement de ses capacités en Moselle (photo) et a récemment été sélectionnée par l’Etat dans le plan «France 2030».

2022.04.11.METabolic EXplorer
Source image : METEX NØØVISTA, filiale de METabolic EXplorer (METEX)

Ces quelques exemples, présents dans les fonds Mandarine Europe Microcap et Mandarine Global Microcap illustrent ainsi l’opportunité que peuvent représenter ces évolutions pour des PME bien positionnées. Souvent plus flexibles que les grandes valeurs, ces petites sociétés ont ainsi su s’adapter aux récentes perturbations, et profitent, pour certaines déjà, de la demande croissante de production locale et des importants efforts de réindustrialisation au sein des pays développés.

 

Achevé de rédiger le 06/04/2022


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