ROCKET LAB, l’espace à portée de main

L’actu

Rolando Grandi, CFA, Gérant d’Echiquier Artificial Intelligence
Rolando Grandi, CFA, Thematic fund manager

Avec l’importance accordée aux enjeux spatiaux durables, comme la réutilisation des lanceurs ou la promotion d’énergies propres telle que l’hydrogène, ROCKET LAB s’inscrit comme un des pionniers de l’économie spatiale 2.0. Les chiffres solides du 2e trimestre 2021 confirment selon nous les belles perspectives de cette entreprise dont la croissance triple sur un an! Dans le sillage de SpaceX, le lanceur et fabricant de fusées réutilisables cherche en effet à démocratiser les lancements de petits satellites en basse orbite – LEO (Low Earth Orbit). Les lancements sont réalisés à coûts réduits grâce aux avancées technologiques, comme l’impression 3D de la structure, et à l’intégration verticale de la production, de la fabrication en interne de composants au développement de services spatiaux.

Notre analyse

Avec une croissance de +237% en glissement annuel, le chiffre d’affaires du 2etrimestre 2021 atteint 29,5 millions de dollars, porté par l’augmentation du nombre de lancements et la progression des systèmes spatiaux. L’entreprise a lancé avec succès 4 missions depuis le début de l’année. Ses 2 satellites exploités en interne récemment mis en orbite commencent à générer des revenus. Le segment des systèmes spatiaux se renforce grâce à l’acquisition de Sinclair Interplanetary, principal fabricant de matériel pour satellites.

La société a signé plusieurs contrats qui ont propulsé son carnet de commandes à 141 millions de dollars, soit une hausse de +136%. Parmi eux, un contrat avec BlackSky pour 5 lancements, avec la NASA pour l’envoi d’un satellite sur Mars, et Varda pour et Varda pour l’envoi dans l’espace de 3 usines spatiales en faible gravité. La flexibilité de lancement de ROCKET LAB s’améliore avec bientôt 3 rampes : une opérationnelle aux USA, une en voie d’achèvement en Nouvelle-Zélande et une en Virginie en attente de certification.

Les marges brutes ont augmenté à 13%, contre -67% il y a un an. Les dépenses ont progressé, notamment en R&D (53% du chiffre d’affaires). La perte nette est de 22 millions de dollars et la consommation de trésorerie de 42 millions. La société a levé 777 millions de recettes brutes, ce qui devrait contribuer au développement de sa fusée Neutron, tout en respectant sa feuille de route d’acquisitions.

ROCKET LAB confirme son implication pour les enjeux sociaux et environnementaux: la récupération à nouveau réussie du 1er étage de la fusée Electron est un pas supplémentaire franchi vers la réutilisation des actifs spatiaux. Electron a déjà déployé plus de 105 satellites en orbite et l’allongement de la durée de vie réduirait fortement les coûts de lancement.

Les prévisions pour la fin d’année ont été impactées par les règles sanitaires déployées en Nouvelle-Zélande. Si ces mesures s’atténuaient, l’entreprise pourrait enregistrer de solides revenus. Après un 2e trimestre 2021 ayant dégagé des bénéfices, la bonne exécution et le potentiel massif du marché restent selon nous des éléments prometteurs.

Conclusion

Le succès récurrent des lancements confirme selon nous l’avantage concurrentiel de ROCKET LAB. La conception des lanceurs, qui intègre les enjeux environnementaux sur l’intégralité de la ligne de fabrication, génère des économies d’échelle, assure l’indépendance de la société grâce à l’installation de ses propres bases de lancement et la diversité de sa clientèle sur des marchés comme la connectivité, l’observation de la Terre ou la fabrication en orbite… L’exposition au marché en plein essor des applications LEO et la visibilité dont la société bénéficie sur les commandes devraient permettre, selon nous, à la rentabilité de son business model de se profiler à l’horizon.

 


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