Une suspension des droits de douane a stabilisé les marchés pour le moment, mais de toute évidence, rien n’est plus pareil. Dans ces conditions, l’attention se porte sur ce qui pourrait être l’unique moteur du marché des actions: les prévisions de bénéfices.
Par Niamh Brodie-Machura, Co-CIO Actions
Face au tumulte et aux soubresauts des marchés de la semaine dernière, il vaut la peine de se remémorer la situation qui prévalait avant que le président Trump proclame le Jour de la libération.
Les prévisions de croissance aux États-Unis avaient déjà été revues à la baisse avant même ces changements. L’économie est manifestement en fin de cycle et ne peut progresser indéfiniment à un taux constant de 3%. Et la menace de droits de douane, même minimes, tels que le gouvernement le laissait entendre depuis longtemps, promettait d’être inflationniste. Les probabilités d’une issue stagflationniste avaient donc déjà augmenté avant le 3 avril.
Ce jour-là, les premières annonces tarifaires ont été nettement plus abruptes et plus vastes que ce que le marché attendait. Et la réaction du marché a été claire. Une pause a maintenant été décrétée dans ces droits de douane – et pour l’instant, ce n’est qu’une pause.
Les moments de ce genre mettent en exergue l’importance d’une stratégie d’investissement claire, et la distinction entre investisseurs à long terme et spéculateurs à court terme est fondamentale à l’heure actuelle. L’«argent réel», comme celui que les entreprises telles que Fidelity gèrent pour le compte de leurs clients, sert souvent de contrepoids aux craintes à court terme. Ce type de capital est généralement positionné de manière à distinguer les agitations passagères du marché des changements fondamentaux qui nécessitent des ajustements du portefeuille.
Il est profondément préoccupant que le marché ait entamé cette période en quête d’une croissance des bénéfices à deux chiffres aux États-Unis au cours des deux prochaines années. Pour que cela soit possible à partir de la conjoncture actuelle, il faut d’abord échapper à une récession. La croissance, avec son influence sur les bénéfices des entreprises, a été la force motrice du marché des actions, et les deux sont maintenant remis en question.
Pas de bulle
Chaque crise est unique, mais l’histoire se répète, et les points de départ sont importants. Aux États-Unis, les valorisations étaient tendues, mais elles l’étaient beaucoup moins ailleurs. Au Royaume-Uni et sur les marchés émergents, les valorisations semblaient relativement faibles par rapport aux valeurs historiques. Fondamentalement, il pouvait donc être conclu que la situation, au début de cette vague de ventes, n’était pas comparable à une bulle typique.
Un deuxième risque tient à l’effet de levier. De fait, un effet de levier s’exercera à un point ou un autre du système, comme c’est toujours le cas. À ce stade, toutefois, l’on n’observe guère d’indices du type de déséquilibres des marchés financiers qui sont typiquement susceptibles de provoquer la panique.
Cela ramène l’attention vers les bénéfices. Actuellement, les analystes réexaminent les prévisions par pays, par secteur et par titre pour évaluer, investissement par investissement, si les valorisations actuelles continuent de renfermer des opportunités intéressantes. L’histoire a montré que ces périodes de stress offrent aux investisseurs à long terme des opportunités de dégager des rendements prospectifs excédentaires. Mais pour tirer parti de ces opportunités, il faut une évaluation réaliste de l’environnement nettement plus risqué – les bénéfices, les valorisations et les risques liés au bilan doivent tous être étudiés avec soin.
D’une manière générale, tout ce qui s’est passé est conforme aux tendances dont nous constations l’émergence au début de l’année: nous sommes en fin de cycle, nous connaissons une volatilité de fin de cycle, et le tout est accentué par le fait que certaines «règles de conduite» autrefois bien établies sont balayées.
Remettre la récente volatilité dans son contexte
Dans le même temps, les bons du Trésor américain ont atteint un niveau de volatilité rarement vu depuis 2008. Cette volatilité doit toutefois être remise dans son contexte. La période a débuté avec des écarts de crédit à des niveaux historiquement bas et des actions à des sommets inédits. Autrement dit, personne n’a pris en compte la moindre volatilité.
Depuis lors, les écarts de crédit se sont creusés, ce qui est normal dans un environnement volatil. La volatilité des actions et les écarts de crédit ont tendance à évoluer en parallèle. En janvier, les écarts de crédit à haut rendement ont oscillé de moins de 300 points de base, ce qui n’est pas loin des records d’écarts les plus serrés, à un point culminant dû à la panique dans la tranche haute des 400 points de base. Or, ils atteignent généralement 600 points, voire davantage, en période de récession.
Par conséquent, le marché des bons du Trésor américain a effectivement montré des signes indéniables de dysfonctionnement. La liquidité est fragilisée. Pourtant, la situation est meilleure que lors de crises précédentes. Dans un environnement où les actifs risqués sont sous pression, les obligations d’État à plus longue échéance ont déploré de très mauvaises performances – le taux «sans risque» des valeurs refuges a quelque peu dévissé. Mais elles sont par là-même devenues des investissements plus intéressants. Si nous nous dirigeons bel et bien vers une récession, ou du moins vers un ralentissement substantiel de la croissance, les obligations devraient bien s’en sortir.
Une source d’inquiétude majeure, à la lumière des enseignements de la crise du Covid, est le risque de débordement sur d’autres marchés. Lors de ventes massives d’obligations d’État américaines, une forte corrélation se manifeste avec les autres marchés d’obligations souveraines. Et les pays concernés ont parfois moins de marge de manœuvre budgétaire pour résister à ces mouvements. Le Royaume-Uni en est un exemple flagrant.
Sables mouvants
Un changement pourrait bien se produire dans l’ordre des choses à plus long terme. L’exception américaine de l’année dernière a pris un coup. Pour l’Europe, l’ouverture au commerce reste une priorité et le continent a des cartes à jouer face à la transformation de l’ordre mondial.
Certaines grandes économies européennes, comme l’Allemagne, jouissent d’une situation budgétaire satisfaisante. Les gouvernements se rassemblent et travaillent ensemble. La région abrite des entreprises solides, qui se négocient à des valorisations raisonnables. Il peut en être déduit que dans certaines parties du marché, l’on peut constater une situation positive, qui s’est améliorée au cours des derniers mois.
Bien sûr, si les économies numéro un et numéro deux dans le monde sont à la traîne, et si elles basculent dans une récession, le monde entier n’en sortira pas indemne. Les perspectives à long terme restent positives, mais l’avenir sera probablement contrasté.
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