Les gérants de portefeuille Jeremiah Buckley et Mike Keough discutent des facteurs fondamentaux à long terme qui pourraient s'avérer plus importants que l'incertitude à court terme suscitée par les prochaines élections.

Principaux points à retenir

  • Même si les nouvelles politiques résultant d’un changement d’administration auront des répercussions sur l’ensemble des secteurs et des entreprises, nous pensons que les investisseurs feraient bien de regarder au-delà des prochaines élections et de se concentrer davantage sur les facteurs à long terme qui stimulent l’économie américaine.
  • Plusieurs facteurs continuent d’alimenter les perspectives favorables des marchés actions au cours de l’année à venir – notamment les progrès encourageants dans la recherche d’un vaccin contre la COVID et le soutien monétaire sans faille apporté par la Réserve fédérale américaine (Fed).
  • Néanmoins, la volatilité devrait perdurer. Nous pensons qu’il sera important de se concentrer sur les entreprises bénéficiant de nouveaux thèmes d’investissement, de bilans solides et d’avantages compétitifs à long terme, tant dans l’univers des actions que de celui des obligations d’entreprises. Ces facteurs s’avéreront selon nous plus importants pour l’investisseur à long terme que l’incertitude à court terme suscitée par les élections.

 

Michael Keough

L’année 2020 est marquée par une volatilité continue sur les marchés, l’économie étant désormais engagée sur la voie de la reprise. À l’approche des élections présidentielles américaines de novembre, les investisseurs sont confrontés à une nouvelle dose d’incertitude. Ils doivent dans ce contexte évaluer les possibilités d’une unification ou d’une division des pouvoirs présidentiels et législatifs, ainsi que les implications politiques qui en découlent.

Jeremiah Buckley

Si les nouvelles sur le front politique auront certainement un impact sur l’ensemble des secteurs et des entreprises, nous pensons que les principaux moteurs des marchés financiers résident dans les progrès en vue d’un vaccin contre la COVID-19, la réouverture de l’économie, et le soutien monétaire continu des banques centrales mondiales. Nous pensons donc que les investisseurs feraient bien de se projeter au-delà de l’élection, et de se concentrer davantage sur les facteurs à long terme de l’économie américaine ainsi que sur les perspectives des marchés actions et obligataires.

La politique gouvernementale continuera de soutenir les entreprises et les marchés financiers

L’intervention rapide menée en mars par les États et les banques centrales du monde entier a permis de passer la période difficile entre le ralentissement économique soudain et la réouverture progressive de l’économie. Le gouvernement américain et la Réserve fédérale (Fed) ont apporté aux marchés des mesures exceptionnelles de relance budgétaire et monétaire, ainsi que des liquidités, ce qui a entraîné l’une des plus fortes reprises des marchés de l’histoire après une récession.

Plus récemment, le gouverneur de la Fed Jerome Powell a présenté le nouveau cadre de ciblage d’inflation moyenne de l’institution émettrice. Ce nouveau ciblage, combiné à l’engagement de la Fed à maintenir des taux bas afin de soutenir une reprise économique durable, garantira selon nous le maintien d’une posture accommodante pendant une période prolongée. Quel que soit le résultat des élections, nous ne pensons pas que ce soutien se réduira tant que l’économie n’aura pas rebondi.

À ce jour, la baisse des taux directeurs et les achats directs d’obligations par la Fed ont fait reculer les taux d’intérêt – et donc le coût du capital des entreprises – à des niveaux historiquement bas auxquels ils devraient se maintenir pendant une longue période.

De nombreuses entreprises ont été en mesure de lever les capitaux indispensables pour soutenir leurs activités, tandis que certaines ont reporté ou stoppé leurs rachats d’actions, ce qui a conduit à un gonflement des liquidités dans les bilans des sociétés. Il est également important de noter que les équipes dirigeantes qui se sont attachées à conserver des bilans solides ont été en position de refuser les opérations capitalistiques dilutives, ce qui a rassuré les investisseurs en actions.

Les progrès sur le front de la recherche d’un vaccin et les nouveaux thèmes d’investissement représentent des vents porteurs pour les marchés

L’incertitude économique permanente et la volatilité des marchés ont entraîné une hausse spectaculaire du taux d’épargne des particuliers, la montée en flèche du chômage ayant poussé les investisseurs à rechercher la sécurité de la trésorerie pendant le retournement de marché. À mesure que l’économie et les résultats des entreprises se redressent, cette trésorerie – tant celle des entreprises que celle des consommateurs – pourrait se redéployer sur les marchés actions.

En outre, le faible niveau des taux d’intérêt a continué de rendre attractifs les rendements des dividendes et les flux de trésorerie des entreprises. Comme les investisseurs sont toujours à la recherche de revenus, cela pourrait apporter un soutien supplémentaire aux actions et aux obligations d’entreprises. En attendant, les progrès réalisés dans la recherche de vaccins potentiels contre la COVID-19 sont toujours encourageants.

La reprise assez rapide des marchés et la vigueur continue des prix de l’immobilier ont également contribué à soutenir le patrimoine des consommateurs, ce qui pourrait leur donner davantage confiance pour s’engager dans des dépenses importantes au cours des prochains trimestres.

Enfin, nous avons vu un certain nombre de tendances émerger et s’accélérer dans le contexte volatil de l’année en cours. La demande croissante de plates-formes logicielles sur le cloud stimulées par la technologie qui permettent d’accompagner les employés à distance et l’adoption rapide du commerce électronique sont deux thèmes qui ont profité à certaines entreprises. Nous pensons que les entreprises capables d’investir dans ces thèmes et/ou qui sont prêtes à en tirer profit continueront d’alimenter les opportunités dans l’univers des valeurs de croissance.

Alors que nous constatons une certaine volatilité à court terme sur les marchés à l’approche des élections, il est important de prendre du recul et nous demander où nous en sommes dans le cycle à plus long terme. Après une récession, le cycle du crédit commence à sortir d’un creux lorsque la reprise économique s’installe et que les entreprises entament un processus d’assainissement de leurs bilans qui prendra plusieurs années. À mesure que le risque de crédit de ces entreprises diminue, ce facteur favorable continu peut souvent entraîner un resserrement des spreads et des opportunités de performance intéressantes.

Le programme d’assouplissement quantitatif de la Fed a également soutenu les marchés obligataires, bien que ses achats d’obligations d’entreprises aient eu un impact positif plus important sur le marché du crédit investment grade. C’est ainsi que certaines obligations notées BB offrent des spreads attrayants et des opportunités en valeur relative. Nous continuons également de déceler des opportunités au sein du segment BBB et chez de nombreux émetteurs à haut rendement notés BB mais de grande qualité.

Continuer de privilégier les fondamentaux

Compte tenu de l’incertitude induite par la COVID-19 qui pèse sur l’environnement économique, nous pensons qu’il est dans l’intérêt des deux partis politiques (républicains et démocrates) de maintenir une politique accommodante ainsi que de soutenir les marchés financiers, les consommateurs et l’économie. Ce soutien combiné à la mise au point d’un vaccin et de l’infrastructure nécessaire à sa distribution pourrait contribuer à renforcer la reprise économique. Même si nous restons positifs, la volatilité devrait perdurer non seulement au cours de la campagne électorale, mais aussi tout au long de la reprise économique. C’est pourquoi nous pensons qu’il sera important de garder une gestion active et de se concentrer sur les entreprises disposant d’un bilan et de flux de trésorerie solides, ainsi que d’avantages compétitifs à long terme – que ce soit dans l’univers des actions ou dans celui des obligations d’entreprises. Nous pensons que ces caractéristiques, ainsi que d’autres facteurs fondamentaux tels que la politique monétaire et budgétaire, seront probablement plus importants pour l’investisseur à long terme que toute incertitude à court terme causée par les élections.

 

Pour en savoir plus sur l’impact potentiel de l’élection présidentielle américaine de 2020 sur les marchés, cliquez ici.

 


Glossaire

Cycle du crédit : Le cycle du crédit désigne l’expansion et la contraction cycliques de l’accès au (emprunt) au fil du temps, ce qui a un impact sur l’activité des entreprises.

Spread : différence de rendement entre des obligations d’entreprises et des emprunts d’État équivalents.

Assouplissement quantitatif : politique monétaire non conventionnelle utilisée par les banques centrales pour stimuler l’économie en augmentant le montant d’argent total au sein du système bancaire.

Politique monétaire et budgétaire : la politique du gouvernement relative à la fixation des taux d’imposition et des niveaux de dépenses est connue sous le nom de politique budgétaire. Elle est distincte de la politique monétaire, qui est généralement fixée par une banque centrale. L’austérité budgétaire consiste à augmenter les impôts et/ou à réduire les dépenses afin de diminuer la dette publique. L’expansion (ou « relance ») budgétaire fait référence à une augmentation des dépenses publiques ou à une réduction des impôts.

Notations de crédit : notation donnée à un émetteur sur la base de sa qualité de crédit. Elle peut s’appliquer à un gouvernement ou une société, ou à une de leurs obligations financières ou créances individuelles. Une entité émettant des obligations « investment grade » disposera, en règle générale, d’une notation de crédit plus élevée qu’une entité émettant des obligations à haut rendement (« high yield »). La notation est généralement attribuée par les agences de notation de crédit telles que Standard & Poor’s ou Fitch, qui utilisent des notes standards telles que « AAA » (notation de crédit élevée) ou « B- » (notation de crédit faible). Moody’s, une autre agence de notation bien connue, utilise un format légèrement différent avec AAA (une notation de crédit élevée) et B3 (une notation de crédit faible).

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