Les véhicules hybrides combinant souvent des moteurs à essence avec des chaînes de traction électrique, la demande pour les PGMs (métaux du groupe du platine) devrait augmenter considérablement, les constructeurs automobiles réévaluant désormais leur gamme de véhicules électriques (VE), dont certains avaient déjà annoncé un portefeuille entièrement électrique pour les années à venir, mais ont depuis décidé de retarder cette stratégie.
Par Pablo De Andrade Garcia, Cross-Asset Structureur
« Nous ne lancerons pas un produit de deuxième génération à moins qu’il ne soit rentable dès la première année et que nous obtenions un retour sur le capital que nous investissons », a déclaré John Lawler, directeur financier de Ford. L’entreprise a annoncé en avril des plans pour un camion électrique en 2026 et un SUV à trois rangées en 2027, reporté depuis 2025.
Une récente étude de consommation menée par McKinsey a révélé que 46% des propriétaires de VE aux États-Unis étaient susceptibles de revenir à un véhicule à essence, contre une moyenne mondiale de 29% des propriétaires de VE qui ont déclaré qu’ils reviendraient probablement à un moteur à combustion interne. En fait, le marché des VE croît à un rythme bien plus lent que prévu. À l’échelle mondiale, les ventes de véhicules hybrides rechargeables (PHEV) ont augmenté de 43% l’année dernière, selon les données de BloombergNEF, dépassant la hausse de 28% des ventes de véhicules électriques à batterie.
Le passage à des réglementations plus strictes en matière d’émissions à travers le monde pousse les constructeurs automobiles à produire des véhicules plus propres, augmentant encore la dépendance à l’égard de ces métaux. Les véhicules hybrides sont une étape cruciale dans cette transition, garantissant une demande soutenue pour les PGMs. Dans ce contexte, le palladium et le platine sont des matériaux clés dans l’industrie automobile, en particulier dans la production de catalyseurs, essentiels pour réduire les émissions nocives des moteurs à combustion interne (le palladium est principalement utilisé dans les moteurs à essence, tandis que le platine est privilégié dans les moteurs diesel).
De plus, ces métaux sont également utilisés dans la bijouterie ainsi que pour diverses autres applications industrielles, telles que la chimie, l’électricité, le pétrole, le verre, y compris les écrans à cristaux liquides et la densité de stockage sur les disques durs pour ordinateurs et serveurs.
Un autre élément qui peut contribuer à la hausse des prix des PGMs est la concentration géographique élevée des sites miniers: l’Afrique du Sud est responsable de la majorité de l’approvisionnement mondial en platine et la Russie est le principal producteur de palladium.
Cependant, contrairement à l’or et à l’argent, on s’attend à ce que les coûts de maintenance élevés, les conflits de travail, les goulets d’étranglement logistiques, les sanctions politiques et d’autres risques économiques jouent un rôle dans l’impact sur le prix.
Facteurs clés à prendre en considération:
- De nombreuses subventions ou politiques incitatives pour l’industrie des véhicules électriques peuvent être réexaminées ou même supprimées, ce qui pourrait avoir un impact positif sur l’industrie des véhicules hybrides.
- Pariez que les voitures à combustion ne disparaîtront pas de sitôt; les véhicules hybrides gagneront des parts de marché.
- Les sociétés de location de voitures ont été durement touchées par les coûts de maintenance élevés et la faible valeur de revente des véhicules électriques.
- Rareté/offre limitée de ces métaux.
- La demande accrue d’or aide à l’extraction des PGMs, car ils peuvent être trouvés ensemble.
- Le Département de l’Énergie des États-Unis (DoE) a inclus les PGMs dans la liste des minéraux critiques (le prix de l’uranium a bondi lorsqu’il a été inclus dans cette liste après l’approbation des sanctions par le Congrès).
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