Le fonds QUARO CAPITAL Infrastructure Securities a connu une très bonne année 2019, avec une performance de +36.5% pour la classe USD et de +32.8% pour la classe EUR, tandis que l'indice S&P Global Infrastructure ne progressait que de +23.2%. A titre de comparaison, le SPX a progressé en 2019 de +28.8%, l'Eurostoxx50 de +24.8%, le MSCI World (LC) de +23.7% et les matières premières de +5.4%. Pour leur part, les expositions sensibles aux taux d'intérêt ont également monté en 2019, avec les obligations de première qualité en hausse de +6.8 % et des progressions de +21% pour l'indice Dow Jones US Utilities et de +21.5% pour les REITS mondiaux.

par Mark Ebert, gérant du fonds Quaero Capital Funds (Lux) – Infrastructure Securities

Si le fonds était un cheval de course, ses propriétaires songeraient sans doute à la mettre à la retraite dès maintenant. Mais le fonds est un coureur de fond plutôt qu’un sprinter et ses gestionnaires continueront à le gérer de manière identique en 2020!

Une gestion fondée sur 4 critères

Quatre critères principaux déterminent la gestion du fonds:

• Tout d’abord, le fonds investit dans des sociétés d’infrastructure qui opèrent selon un « modèle locatif », dans lequel des actifs importants, de préférence monopolistiques, sont mis à la disposition des clients en contrepartie d’un « loyer ».

• Deuxièmement, les gestionnaires n’investissent que dans des entreprises dont les perspectives de croissance du bénéfice par action dépassent celles du marché en général.

• Troisièmement, malgré un portefeuille assez concentré, le fonds maintient une diversification par sous-secteur et par pays.

• Enfin, les gestionnaires investissent plus de 90 % du portefeuille dans des actions ayant des notes ESG supérieures à la moyenne, ce qui explique la note ESG « A » attribuée au fonds par Conser, un agrégateur de rating ESG reconnu.

En bref, le portefeuille est axé sur des actions de croissance de haute qualité.

Un portefeuille au risque modéré

Le portefeuille reste à un niveau de risque neutre, avec une position en liquidités de 5 % à fin décembre et un faible niveau d’infrastructure exposée au cycle économique. Notre risque le plus important serait une rotation hors des actions de croissance, qui ont surperformé pendant cinq ans, et une rotation hors des actions chères et de qualité. Le fonds n’a aucune exposition aux marchés émergents ou au Royaume-Uni, où le risque d’un Brexit mal géré a augmenté.

Le portefeuille est composé de 33 titres de haute qualité, avec un ratio moyen dette/fonds propres de 1.9x et un biais en faveur des « infrastructures de croissance » (le taux de croissance annuelle moyenne composée du bénéfice par action sur 3 ans est actuellement de 17.8%). Toutes les positions en actions peuvent être réalisées en un jour (75% des positions du portefeuille représentent < 3% du volume quotidien). Conformément à la politique de couverture du fonds, les principales expositions aux devises sont couvertes pour toutes les classes. A la fin du mois de décembre, 90 % du portefeuille étaient donc couverts.

Les gestionnaires veillent à assurer une large diversification parmi les sous-secteurs de l’infrastructure et évitent les positions trop concentrées. La position en actions la plus importante est ainsi de 4.3 %. Depuis le changement de stratégie en avril 2017, qui a vu le passage d’un fonds en actifs réels à un fonds 100 % en infrastructure cotée, la performance annualisée s’élève à +9.6 %, avec une volatilité de 9.1 %, un bêta de 0.52 et une corrélation (r²) de 0.40 par rapport à l’indice MSCI World.

Les positions du portefeuille se traitent à un rendement brut du dividende pondéré de 2.7% pour 2019e, à un ratio PE de 25.7x (ratio cours/croissance de 1.45x) et à un ratio cours/valeur liquidative de 2.8x pour 31.12.19e, ce qui reflète notre concentration sur les actions de croissance (à comparer à 2.4%, 19.7x et 2.6x respectivement pour le MSCI World).

Accent sur l’infrastructure de télécommunication

Avec un poids de 24% du total, l’infrastructure des communications représente notre plus importante allocation et a gagné 3.4% au mois de décembre. Equinix a progressé de +5.4%. La société a conclu un accord afin d’acquérir une participation majoritaire dans Icolo, un opérateur de centres de données kenyan dont elle détenait auparavant une part d’environ 40%. La société a également conclu un partenariat stratégique avec le Pembani Remgro Infrastructure Fund afin de poursuivre son développement et son expansion en Afrique. Nous considérons cette exposition comme un moyen d’obtenir des renseignements précieux sur les défis uniques auxquels font face l’infrastructure et les droits de propriété en Afrique. Pour sa part, American Tower a augmenté de +9.6%. L’entreprise a décidé d’acquérir des participations minoritaires au Ghana et en Ouganda, où ses parts de site sont maintenant de 50% et 75% respectivement. Par ailleurs, Crown Castle a gagné +8.2%. Les sociétés de tours d’antennes ont cité l’introduction de nouvelles fréquences et l’installation de réseaux massifs d’antennes MIMO comme moteurs de croissance au cours des derniers trimestres. RAIWay a gagné +4.8%, ayant conclu un nouveau contrat de sept ans pour des services de radiodiffusion avec RAI, qui nécessite une mise à niveau substantielle de son réseau, et qui se traduira par une augmentation substantielle (environ 7%) de ses produits récurrents et de l’EBITDA. Outfront Media a progressé de +7.5% après avoir fait bonne impression lors d’une récente conférence d’investisseurs.

Les sociétés d’énergie renouvelable, qui représentent 15% du portefeuille, ont augmenté de +1.2% pendant le mois. EDP Renovaveis a gagné +4.6%, alors que sa première éolienne flottante au large des côtes du Portugal a commencé à produire de l’électricité, une étape cruciale qui pourrait augmenter considérablement le potentiel d’énergie éolienne en mer dans des endroits comme la France, le Japon et la Corée du Sud qui ont des zones limitées de fonds marins peu profonds.

Les sociétés d’infrastructure diversifiées, qui représentent 18% du portefeuille, ont progressé de +2.4% en décembre. Infratil a augmenté de +5.7%, après avoir signalé une hausse de la valeur des centres de données CDC qui suscitent un vif intérêt de la part des clients.

Le traitement de l’eau et la gestion des déchets, qui représentent 11% du portefeuille, ont progressé de +2.9% en décembre. American Water Works a grimpé de +3%, suite à une réunion d’analystes au cours de laquelle la société a maintenu ses perspectives à long terme d’un taux de croissance annuel moyen du bénéfice par action de 7 à 10%. L’état de l’industrie de l’eau aux États-Unis, composée de milliers de petits réseaux d’eau incapables de mobiliser des capitaux nécessaires au remplacement des conduites essentielles, offre une occasion unique de croissance pour AWK, qui est la seule grande société de distribution d’eau des États-Unis. Bien que le titre soit plutôt cher, elle bénéficie d’un taux de croissance annualisé moyen du bénéfice par action de plus de 10% qui offre une bonne visibilité. Veolia Environnement a gagné de +3.7%. Parmi leurs pairs européens, les compagnies françaises présentent l’écart positif le plus important entre leur cours actuel et les cibles du consensus. Veolia pourrait bénéficier de réductions de coûts et d’une rotation des actifs en faveur d’actifs moins intensifs en capital et en carbone. Waste Management a avancé de +3.3%. Ce secteur est particulièrement résistant en période de ralentissement et la récente acquisition d’ASDW, associée à l’arrivée des prix du recyclage à un niveau plancher, constitue un atout.

Les chemins de fer, qui constituent 9% du portefeuille, ont progressé de +1% au cours du dernier mois. Canadian Pacific a augmenté de +4%. Alors que les prévisions moyennes de revenus du secteur sont de -0.8% pour le quatrième trimestre, seule Canadian Pacific est en territoire positif. Il s’agit de la seule société de chemins de fer à avoir échappé à une baisse des prévisions de bénéfices et c’est notre plus importante participation dans le secteur.