Le monde a basculé dans la panique. Ce qui n’était qu’une crainte s’est mué en psychose. La crise sanitaire a muté en crise économique et financière.

Olivier de Berranger

Malgré une kyrielle de relances monétaires et budgétaires annoncées dans de nombreux pays, la panique s’est emparée des investisseurs, peu à même de donner une évaluation stable à la plupart des actifs financiers sur un horizon court. En témoigne le niveau de volatilité reflété par le VIX, «l’indice de la peur», dont le niveau tutoie le triste record de 2008.

Dans ce contexte, difficile de s’affranchir d’un regard sombre sur la suite des évènements.

Certes, le coronavirus a, et aura, un impact sanitaire majeur. Mais le moyen pour en limiter l’ampleur est déjà en partie connu: un confinement de plusieurs semaines permet d’endiguer sa propagation. Un sacrifice nécessaire pour ralentir la propagation de pandémie, l’endiguer puis la stopper. La Chine aura été le laboratoire de cette crise. Premier pays victime de l’épidémie, elle a pris des mesures radicales il y a un mois et demi, et en récolte aujourd’hui les fruits: le nombre de nouveaux cas devient extrêmement faible, seulement 8 lors de ce jeudi noir, et depuis peu, le nombre de cas importés a surpassé le nombre de cas contractés localement.

Un seul élément est de nature, selon nous, à offrir de nouveau de la visibilité et à restaurer durablement la confiance: une réponse coordonnée, s’attaquant aux racines du mal et impliquant une solidarité forte au niveau sanitaire. Il faut pour cela que les gouvernements s’organisent collectivement et décident de mesures généralisées de confinement. Dans un monde globalisé où les nations sont interdépendantes, les mesures prises isolément n’empêchent pas la pandémie de franchir les frontières. Il est aussi fondamental que les Etats usent de toutes les marges budgétaires pour contenir les conséquences d’un arrêt brutal de l’économie mais également pour déployer des plans de relance ambitieux une fois la pandémie vaincue. Cela permettra d’éviter une courbe de croissance en «L» et posera les conditions nécessaires pour une reprise en forme «U» et pourquoi pas en «V». La coordination de ces mesures avec les banques centrales est évidement clé dans un monde largement endetté, que ce soit au niveau de ménages, des entreprises ou des Etats. Les discours des banquiers centraux, à commencer par celui, jeudi, de la directrice de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, appuient cet impératif.

L’humanité combat un ennemi microscopique, elle doit le faire avec des moyens macroscopiques et une coordination sans faille.

 

Article achevé de rédiger le 13/03/2020.


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