Dans la lancée du début de son mandat particulièrement actif, le président américain Joe Biden avance sur le déploiement de son plan de rénovation des infrastructures des Etats-Unis. Il a ainsi annoncé, jeudi dernier, avoir conclu un accord bipartisan avec cinq sénateurs républicains. Cet accord porte sur une enveloppe de 1 200 milliards de dollars, répartis sur 8 ans, dont 973 milliards sur cinq ans.

Olivier de Berranger
Olivier de Berranger, CIO, LFDE

Dans le détail, 312 milliards seront consacrés aux infrastructures de transport, et environ 266 milliards à d’autres types d’infrastructures, notamment hydrauliques ou pour l’internet à haut débit.

Certes, cet accord ne marque pas la fin des discussions. D’une part, il faudra encore convaincre cinq autres sénateurs républicains de voter en faveur du plan. D’autre part, M. Biden devra s’assurer le soutien de l’aile gauche de son parti. Cette dernière souhaite que les mesures de dépenses d’infrastructures soient adoptées en même temps que les autres mesures annoncées par l’administration, portant sur les aides aux familles. Cet accord constitue néanmoins une avancée significative. Permettre l’adoption du plan d’infrastructures par le Congrès par la voie traditionnelle laisserait surtout à l’administration Biden la possibilité d’utiliser l’arme de la réconciliation budgétaire – déjà utilisée pour le vote du 3e plan de relance en février – afin de faire adopter les mesures du «plan famille», peu appréciées dans les rangs républicains.

Enguerrand Artaz - LFDE
Enguerrand Artaz, Fund Manager, LFDE

Incontestablement, ce plan d’investissement pour les infrastructures est une bonne nouvelle d’un point de vue macroéconomique. Il permettra de rénover un parc américain très vieillissant, notamment en termes d’infrastructures de transport, et d’engager davantage le pays sur le terrain de la transition énergétique. In fine, ces dépenses pourraient générer un effet substantiellement positif sur la croissance potentielle américaine ces prochaines années. L’autre effet majeur, à long terme là encore, pourrait se matérialiser sur l’inflation. Un des pans du plan d’infrastructures devrait en effet être consacré à la transition énergétique, tendanciellement inflationniste par le doublement des capacités de production énergétique qu’elle nécessite, au moins au départ, et donc la pression haussière sur les prix de l’énergie que cela induit.

Dans les deux cas toutefois, les effets ne seront pas visibles avant plusieurs années. Les premières dépenses ont peu de chance d’être engagées d’ici fin 2021, et la totalité est censée se repartir sur huit ans. A court terme, l’impact devrait être modeste sur les marchés. Les secteurs directement liés aux infrastructures pourraient en bénéficier, de même que le secteur des énergies renouvelables, peu en odeur de sainteté sur le premier trimestre. Mais l’impact sur les grands indices devraient être faible. Tout au plus, cela améliorera un peu plus la confiance des investisseurs et des acteurs de l’économie. Toujours bon à prendre.

 

Rédaction achevée le 25.06.2021

 


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