La saison des assemblées générales annuelles est un indicateur pertinent de l'état d'avancement des négociations entre les entreprises et les investisseurs. L'année 2025 marquera le passage des grandes déclarations post-covidiennes sur le développement durable à une approche plus rationnelle.

Ces dernières années, le rôle de l’AGA s’est élargi, passant d’un exercice traditionnel de « bilan de santé » de la gouvernance d’entreprise à un forum où les conseils d’administration sont tenus de rendre des comptes sur des questions plus larges, parfois illimitées, de développement durable. Cette évolution reflète l’enthousiasme significatif des entreprises et des investisseurs pour l’intégration des considérations relatives au développement durable et aux parties prenantes, qui s’est manifesté au cours de la période couverte par la directive COVID

Lors des assemblées générales annuelles, nous avons vu des entreprises soumettre au vote des actionnaires des résolutions « say on climate » ou introduire des paramètres ESG dans les rémunérations des dirigeants. L’approche adoptée par les entreprises a également été influencée par la pression importante exercée par les investisseurs, avec différents agendas et approches en matière d’ESG. Cela a été illustré par des niveaux sans précédent, et parfois déraisonnables, de résolutions déposées par les actionnaires aux États-Unis, avec quelques tentatives en Europe et en Asie.

Conformément à la baisse des mentions relatives au développement durable dans les transcriptions des résultats du premier trimestre du S&P500[1], nous nous attendons à ce que la saison 2025 des AGA confirme que l’époque des grandes déclarations concernant les considérations de développement durable est révolue. C’est l’occasion de recentrer l’approche des entreprises et des investisseurs en matière de durabilité et de gouvernance sur une matérialité financière rationnelle.

Le changement de ton général qui caractérisera la saison des AGA 2025 reflète l’évolution actuelle de la politique et de la réglementation des gouvernements européens et américains en matière de durabilité. En Europe, le rapport Draghi a servi de signal d’alarme concernant les problèmes de compétitivité. Si l’UE maintient ses objectifs ambitieux en matière de décarbonisation, les objectifs à moyen terme ont déjà été revus à la baisse et les rapports stricts et ambitieux ont été revus à la baisse.

Aux États-Unis, la politisation de l’ESG et son association simpliste avec le « wokeism », qui a commencé à se développer au cours des années précédentes et en particulier lors des AGA, conduisent à bloquer tout ce qui a trait à l’ESG. Cette position extrême s’est malheureusement reflétée dans les limites récemment introduites par la SEC sur le dépôt de résolutions d’actionnaires lors des AGA . Alors que nous étions de plus en plus préoccupés par l’utilisation abusive des résolutions d’actionnaires par les investisseurs, ce changement a un impact direct sur la capacité des actionnaires à demander des comptes aux conseils d’administration au cours de la saison des AGA 2025. Toutefois, elle ne rend pas la chose impossible.

Alors que les limites imposées au dépôt de résolutions d’actionnaires aux États-Unis font la une des journaux, les entreprises européennes ont été essentiellement protégées de ce type de dépôt pendant de nombreuses années. Cela n’a pas empêché les investisseurs de leur demander des comptes.

En cette période d’AGA, prendre une position forte sur les pratiques de développement durable d’un émetteur dans lequel ils sont investis nécessite une approche plus proactive de la part des investisseurs. Pour Carmignac, cela signifie mettre davantage l’accent sur l’engagement et nous nous engageons de manière proactive auprès de toutes les entreprises pour lesquelles nous avons soutenu une résolution d’actionnaire l’année dernière.

La réduction du bruit est également l’occasion de redonner une attention méritée aux questions de gouvernance d’entreprise au cours de la saison des assemblées générales. Toutefois, comme pour les questions de développement durable, les investisseurs devraient adopter une approche pragmatique des évaluations de la gouvernance d’entreprise et des votes aux assemblées générales. Comme pour les objectifs ambitieux de durabilité à long terme, et en tenant compte des tensions pratiques actuelles autour de la compétitivité, nous mettons en garde contre l’application générale des opinions de gouvernance par les investisseurs.

Par exemple, un domaine clé pour Carmignac est la force de l’alignement de l’incitation des dirigeants en tant qu’indicateur d’une gouvernance solide. Plutôt que de se concentrer sur le montant de la rémunération, nous nous assurons que des objectifs de performance suffisamment ambitieux sont en place et qu’il n’y a pas de récompense en cas de sous-performance. L’exemple de l’intégration de l’ESG dans la rémunération est un cas intéressant. Si certains investisseurs ont jugé opportun de réclamer l’intégration des paramètres ESG dans les rémunérations, nous nous demandons si cela sert les intérêts des actionnaires et des parties prenantes. Nous constatons que l’intégration hâtive de l’ESG dans les rémunérations aboutit trop souvent à des mesures dénuées de sens ou, pire encore, à des rémunérations garanties.  Un exemple pertinent est celui du Crédit Suisse, dont le conseil d’administration a obtenu une rémunération de 84% sur les mesures non financières du risque et du contrôle, des valeurs et de la culture, et de la durabilité en 2022.

Cette saison 2025 des assemblées générales est l’occasion d’injecter une dose indispensable de rationalité dans l’ESG. En tant qu’investisseurs, nous devrions dire plus fort qu’on ne peut raisonnablement demander aux entreprises d’avoir une réponse à chaque question sociétale. L’évolution du paysage politique et la décision de certaines entreprises d’assouplir leurs objectifs de développement durable nous rappellent que l’ambition n’est pas la finalité. L’économie sous-jacente, y compris les considérations relatives à l’avantage concurrentiel, reste fondamentale pour soutenir une stratégie solide en matière de durabilité. Celle-ci nécessite à son tour une gouvernance solide et une approche plus rationnelle de la part des investisseurs.

[1] 76% de mentions en moins par rapport à il y a trois ans, selon Bloomberg Green

 


Le présent document ne peut être reproduit en tout ou partie, sans autorisation préalable de la Société de gestion. Il ne constitue ni une offre de souscription ni un conseil en investissement. Ce document n’est pas destiné à fournir, et ne devrait pas être utilisé pour des conseils comptables, juridiques ou fiscaux. Il vous est fourni uniquement à titre d’information et ne peut être utilisé par vous comme base pour évaluer les avantages d’un investissement dans des titres ou participations décrits dans ce document ni à aucune autre fin. Les informations contenues dans ce document peuvent être partielles et sont susceptibles d’être modifiées sans préavis. Elles se rapportent à la situation à la date de rédaction et proviennent de sources internes et externes considérées comme fiables par Carmignac, ne sont pas nécessairement exhaustives et ne sont pas garanties quant à leur exactitude. À ce titre, aucune garantie d’exactitude ou de fiabilité n’est donnée et aucune responsabilité découlant de quelque autre façon pour des erreurs et omissions (y compris la responsabilité envers toute personne pour cause de négligence) n’est acceptée par Carmignac, ses dirigeants, employés ou agents.​

Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Elles sont nettes de frais (hors éventuels frais d’entrée appliqués par le distributeur).​ Le rendement peut évoluer à la hausse comme à la baisse en raison des fluctuations des devises, pour les actions qui ne sont pas couvertes contre le risque de change.​

La référence à certaines valeurs ou instruments financiers est donnée à titre d’illustration pour mettre en avant certaines valeurs présentes ou qui ont été présentes dans les portefeuilles des Fonds de la gamme Carmignac. Elle n’a pas pour objectif de promouvoir l’investissement en direct dans ces instruments, et ne constitue pas un conseil en investissement. La Société de Gestion n’est pas soumise à l’interdiction d’effectuer des transactions sur ces instruments avant la diffusion de la communication. Les portefeuilles des Fonds Carmignac sont susceptibles de modification à tout moment.​

La référence à un classement ou à un prix ne préjuge pas des classements ou des prix futurs de ces OPC ou de la société de gestion.​ La durée minimum de placement recommandée équivaut à une durée minimale et ne constitue pas une recommandation de vente à la fin de ladite période.​

​Morningstar Rating™ : © Morningstar, Inc. Tous droits réservés. Les informations du présent document : -appartiennent à Morningstar et / ou ses fournisseurs de contenu ; ne peuvent être reproduites ou diffusées ; ne sont assorties d’aucune garantie de fiabilité, d’exhaustivité ou de pertinence. Ni Morningstar ni ses fournisseurs de contenu ne sont responsables des préjudices ou des pertes découlant de l’utilisation desdites informations.​

La décision d’investir dans le(s) fonds promu(s) devrait tenir compte de toutes ses caractéristiques et de tous ses objectifs, tels que décrits dans son prospectus. L’accès au Fonds peut faire l’objet de restrictions à l’égard de certaines personnes ou de certains pays. Le présent document ne s’adresse pas aux personnes relevant d’une quelconque juridiction où (en raison de la nationalité ou du domicile de la personne ou pour toute autre raison) ce document ou sa mise à disposition est interdit(e). Les personnes auxquelles s’appliquent de telles restrictions ne doivent pas accéder à ce document. La fiscalité dépend de la situation de chaque personne. Les fonds ne sont pas enregistrés à des fins de distribution en Asie, au Japon, en Amérique du Nord et ne sont pas non plus enregistrés en Amérique du Sud. Les Fonds Carmignac sont immatriculés à Singapour sous la forme d’un fonds de placement de droit étranger réservé aux seuls clients professionnels. Les Fonds ne font l’objet d’aucune immatriculation en vertu du US Securities Act de 1933. Le fonds ne peut être proposé ou vendu, directement ou indirectement, au bénéfice ou pour le compte d’une « US person » au sens de la réglementation S américaine et du FATCA. Les risques et frais relatifs aux Fonds sont décrits dans le KID (Document d’informations clés). Le KID doit être tenu à disposition du souscripteur préalablement à la souscription. Le souscripteur doit prendre connaissance du KID. Les investisseurs peuvent perdre tout ou partie de leur capital, attendu que les Fonds n’offrent pas de garantie de capital. Tout investissement dans les Fonds comporte un risque de perte de capital. ​