L’année 2019 était très bonne pour toutes les classes d’actifs et donc tous les profils de gestion Performance Watcher ont profité de cette tendance positive.

Par Erik Fruytier, CIO, Gonet & Cie SA

 

C’est à la fin de l’année 2019 que la banque Gonet & Cie a pris la décision stratégique de rendre disponible, à ses clients qui le souhaitent, l’évaluation de leur compte via l’application PerfWatcher. En amont de cette annonce, Performance Watcher et la banque Gonet & Cie SA sont partenaires depuis de nombreuses années dans le cadre de l’évaluation de la performance des portefeuilles des investisseurs privés et professionnels. La banque privée genevoise est en effet utilisatrice déjà depuis 2016 de l’écosystème de la Wealthtech romande de Nicholas Hochstadter pour ses processus d’investissement. C’est donc très logiquement que Gonet & Cie ouvre les feux de ce premier commentaire de revue des indices en tant que «first mover PW» et utilisateur historique du benchmarking PW.

Quatrième trimestre : le risque a payé

L’analyse des indices Performance Watcher pour 2019 a démontré plusieurs éléments: premièrement il faut constater que l’année 2019 était très bonne pour toutes les classes d’actifs et donc tous les profils de gestion Performance Watcher, du Risque Très Faible (défensif) à Risque Action (en CHF), ont profité de cette tendance positive. Ces performances ont certainement bénéficié du point de départ très bas début 2019. En effet, la forte correction du quatrième trimestre 2018 avait engendré une correction de 10 à 15% sur les marchés des actions et des obligations d’entreprises.

Indices Performance Watcher en CHF sur l’année 2019

Les indices sont revenus de loin

Le rebond du premier trimestre 2019 a été causé par le changement de politique de la Réserve fédérale américaine. Au niveau des indices Performance Watcher, nous avons constaté que le rebond des différents profils en termes de performance a été en ligne avec le risque inhérent.

La reprise des actions mondiales a tracé un V, tandis que leur volatilité retombait. En revanche la détente de la Fed, survenant alors que l’économie américaine était en plein emploi et que le déficit budgétaire s’aggravait, n’a pas rassuré les marchés obligataires. En effet, les rendements sur le Trésor ont cessé de baisser tandis que l’Europe a légèrement mieux performé.

Durant le deuxième et troisième trimestre 2019, les investisseurs ont commencé à douter de la reprise économique et craignaient de plus en plus une issue négative à la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis. Un tweet de Donald Trump le 1er août a même déclenché un rallye obligataire très puissant. Au total, durant ces deux trimestres, les taux longs ont fortement baissé ce qui a eu pour conséquence une forte surperformance des actifs à duration longue comme les obligations souveraines et les actions des secteurs défensifs. Cette tendance a été très visible au niveau des indices Performance Watcher. En effet, durant ces deux trimestres les profils Performance Watcher à Risque Faible ont nettement surperformé les profils à Risque Elevé et Risque Actions en termes de ratio performance/risque. On a même constaté une surperformance absolue du profil Risque Moyen CHF (diversifié) par rapport au profil Risque Moyen à Elevé (dynamique).

La Fed dope les actifs risqués

Au quatrième trimestre, les marchés actions ont connu une embellie grâce à un regain d’optimisme des investisseurs sur la croissance économique. Inversement, les rendements obligataires sont remontés et leur volatilité s’est réveillée. Même si les statistiques économiques ont continué de décélérer, les indicateurs avancés laissaient présager une amélioration pour début 2020. De plus, durant le quatrième trimestre, la Réserve fédérale américaine a de nouveau commencé à injecter des liquidités dans le marché. Ces liquidités devaient initialement répondre à un besoin ponctuel des grandes banques américaines. Toutefois les besoins en liquidités se sont répétés chaque semaine depuis le mois d’octobre et se poursuivent à ce jour. Différentes analyses ont pu démontrer que ces fonds ne servaient pas des besoins économiques mais ont permis aux fonds d’investissement spéculatifs d’augmenter leur levier sur les marchés actions et crédit. La Réserve fédérale fait face à un défi pour réduire ces injections de fonds sans causer de stress dans le marché interbancaire.

Dans ce contexte très porteur pour les actifs risqués, les profils PW Risque Moyen à Elevé et Risque Moyen ont nettement surperformé les profils moins risqués en tenant compte du rapport performance/risque.

Les secteurs cycliques, le high yield, les actions et la dette émergentes ont connu des performances spectaculaires. Même si leur poids relatif n’est pas très élevé, ils ont contribué à la hausse d’ensemble des indices. Sur les marchés obligataires, la volatilité est retombée, tandis qu’elle restait très basse sur les actions et même sur la plupart des taux de change.

Au quatrième trimestre le Profil PW Risque Moyen (Diversifié) a généré une performance de 2.17% pour un risque de 2.96%. Pour l’ensemble de 2019 ce profil a généré une performance absolue de 11.63% avec un risque de 4.38%. Pour comparaison le profil Risque Moyen à Elevé (Dynamique) a généré 13.44% avec un risque de 5.67% tandis que le profil PW Risque Très Faible (comptes défensifs) a généré une performance de 3.46% avec un risque de 1.37%.

La hausse de pratiquement tous les actifs risqués s’est accélérée dans les dernière semaines de 2019. Si on se concentre sur le mois de décembre par exemple, les ratios rentabilité/risque sont encore plus favorables que sur le trimestre entier, surtout pour les indices Risque Moyen et Risque Moyen Elevé. Ces tendances se sont poursuivies durant les premiers jours de 2020, mais le trimestre est loin d’être fini. Il ne sera pas facile d’égaler la performance ajustée du risque de la fin 2019.

Performance Watcher, la wealthtech de Morges créée et dirigée par Nicholas Hochstadter, a pris une dimension encore plus importante avec le lancement de son application mobile, baptisée PerfWatcher, disponible gratuitement sur l’App Store et Google Play. Les investisseurs peuvent désormais contrôler au quotidien sur leur smartphone, en quelques touches, la qualité de la performance générée par leurs portefeuilles.

Pour rappel, Performance Watcher est une plateforme en réseau qui permet à ses membres, en préservant leur anonymat, de contrôler la performance de leurs portefeuilles en les comparant à d’autres portefeuilles réels qui présentent des budgets de risque identiques. A l’heure actuelle, près de 15’000 comptes sont comparés et supervisés selon différents profils de risque et monnaies de référence. La valeur totale des actifs supervisés approche les 40 milliards de francs.

Une vingtaine d’établissements financiers, suisses et liechtensteinois, disposent déjà de connections à la plateforme Performance Watcher, mais l’exploitation est encore limitée à un usage interne. En revanche, la Banque Cantonale des Grisons et la banque Gonet sont les premières à offrir ce service d’évaluation et de comparaison à tout client qui le souhaite. Pour Nicolas Gonet, CEO de la banque Gonet, l’application PerfWatcher apporte énormément à la relation client. «Il nous semble d’abord essentiel de pousser l’industrie vers un effort de clarification sur des aspects essentiels comme la performance. Cet effort de transparence que permet l’application PerfWatcher nous semble d’autant plus constructif qu’il nous permet sur¬tout de créer chez nos clients un plus fort capital confiance.»