Autant hier on ne parlait que des 30 ans du Krach de 1987, autant ce matin on ne parle que de la hausse du Dow Jones qui vient de passer les 23'000 à sa seconde tentative, alors qu’IBM a surpris tout le monde avec des chiffres meilleurs que prévus – pour une fois – Big Blue prenait près de 9% et emmenait le Dow Jones et le reste des indices américains au plus haut de tous les temps. Reste à voir si cette séance du 19 octobre, 30 ans plus tard, celle de ce soir, nous réserve la même mauvaise surprise. Ne nous le cachons pas, ça n’arrivera pas, mais il y en a qui y pensent et on ne sera certains que ce soir tard.

L’Audio du 19 octobre 1987

Globalement pas grand-chose à dire, des bonnes surprises du côté d’IBM, donc, un retour des bancaires qui avaient souffert lors de leurs publications, Goldman Sachs et Morgan Stanley passaient une belle journée. Et puis les experts en analyse de marché se demandent si la hausse du Dow Jones et le franchissement des 23’000 à la seconde tentative n’est pas « un signe de malaise dans le marché »…

C’est où on en est. On a tellement rien à dire que l’on est en train d’analyser la vitesse d’ascension d’un indice séculaire pour en tirer des conclusions à deux balles comme quoi « on serait monté trop haut, trop vite et que finalement on va le payer ». Oui, on va le payer un jour, c’est sûr, reste juste à déterminer QUAND , mais pour le moment, désolé, mais plus l’indice est haut, moins la signification de 1’000 points est grande… Ou est-ce que je me trompe ? Je ne sais pas, mais en 1987 le Dow Jones valait 1600 points au plus bas post-krach et deux ans plus tard, on avait repris 1’000 points. Mais je pense sincèrement que ces 1’000 points là, ont tout de même plus de valeur que les 1’000 points entre 22’000 et 23’000…

Enfin, je dis ça, je dis rien.

Mais quand on voit que nous en sommes à analyser la vitesse d’ascension du Dow Jones et d’en tirer les conclusions qui nous amènent à une éventuelle correction, je crois que l’on marche sur la tête ou que l’on ne sait vraiment plus quoi dire. Vivement les vacances.

Bref, records aux USA, belle journée en Europe à cause de la baisse de l’Euro et on se rappelle soudainement que lorsque l’Euro baisse, les exportatrices européennes sont en meilleure forme, ne cherchez pas une raison ailleurs. Entre deux l’Euro est reparti dans l’autre sens, mais on gardera ça pour meubler la séance d’aujourd’hui.

En dehors des chiffres qui sont bons et des marchés qui battent des records, on retiendra tout de même les commentaires de Steven Mnuchin, Secrétaire du Trésor, qui déclarait hier que, si le plan fiscal de son patron n’est pas approuvé par les instances supérieures de la nation, le marché n’y survivrait pas et ça sera le début de la correction. Une déclaration à peine voilée de la part de l’équipe Trump en direction du Congrès et du Sénat, pour leur dire : « si vous n’acceptez pas le plan, le krach, ça sera tout de votre faute ».

Pour le moment le marché s’en moque comme de son premier stop-loss, mais il faut tout de même s’en souvenir, l’argument est déjà utilisé régulièrement comme élément déclencheur du krach que l’on attend depuis des mois.

Le baril vaut 52$, l’or on n’en parle plus et le Nikkei avance de 0.53%, pendant qu’Hong Kong et Shanghai sont légèrement en baisse. Le GDP Chinois est sorti à 6.8% légèrement plus faible que les 6.9% précédent, on s’y attendait un peu vu que tout le monde sait que la Chine ralentit. L’impact est nul sur les marché ce matin. Et pendant ce temps, le Japon est en hausse pour le dixième mois consécutif et on en parle à peine.

Dans les nouvelles du jour, on retiendra que Hochtief surenchérit sur Abertis, le deal est dorénavant à 17.1 milliards d’Euros alors qu’Atlantia n’offre que 15.7 milliards. Autrement le patron d’American Express quitte son poste après 16 ans de bons et loyaux services. Trump est empêtré dans un nouveau scandale parce qu’il aurait fait des remarques insensibles à la veuve d’un soldat tué au Niger, un scandale de plus, si il était payé au nombre de scandales et de casseroles qu’il se traîne, il aurait pu arrêter d’être Président depuis longtemps.

Ensuite je ne vais pas vous mentir, il n’y a juste rien à dire ce matin. Comme si tout était fermé et comme si tout le monde était en vacances.

On va donc s’occuper avec les chiffres économiques de la journée, ce jeudi 19 octobre, anniversaire du krach de 1987 – doit-on le rappeler ? – il y aura le Trade Balance en Suisse, les Retail Sales en Angleterre, les Jobless Claims et le Philly Fed. Pour ce qui est des chiffres du trimestre et des boîtes qui publieront ce jour, il faudra retenir Nucor, Philip Morris, Roche, SAP, Snapchat (juste pour rire) et Unilever.

Pour le moment les futures ne font rien, les marchés ne font rien et la volatilité ne fait rien. C’est vite vu, rien qu’en écrivant cette chronique je suis à la limite de la catalepsie.

Je vous souhaite donc un bon café que je vais me prendre en intraveineuse et je vous retrouve demain en espérant (modérément) qu’il se passe quelque chose pour rendre ces quelques lignes un peu plus passionnantes. J’en profite pour vous signaler que je serai « modérateur » dans une conférence organisée par La Financière de l’Échiquier et Carmignac qui aura lieu le 1er novembre, vous trouverez l’invitation ici…

Excellente journée et à demain.

Thomas Veillet
Investir.ch

« If you’re prepared to invest in a company, then you ought to be able to explain why in simple language that a fifth grader could understand, and quickly enough so the fifth grader won’t get bored. »

Peter Lynch