La Banque nationale suisse a publié le 23 mars son rapport de gestion 2016. Les actifs de la Banque atteignaient 747 milliards de francs, en hausse de 101 milliards par rapport à 2015.

Les réserves dites monétaires (or et placement en devises) représentent 692 milliards de francs donc une hausse de 89 milliards en 2015. Cette hausse est le résultat des achats de devises mais aussi de plus-values, surtout celles découlant d’investissement en actions.

Source: BNS

Le rendement de ces réserves est de 3,8% en 2016. Celui-ci est le fruit d’une plus-value de 11,1% pour l’or et de 3.3% pour les réserves en devises. Par contre le raffermissement du franc suisse a pesé sur la performance globale.

Les placements de la Banque ont réalisé une performance annuelle moyenne de 3,4% durant les 15 dernières années. Si l’or a été un investissement dont le rendement négatif de 4,4% durant les 5 années passées, il s’est révélé de bon aloi sur une période plus longue.

Source: BNS

La structure des placements nous donne une meilleure idée du niveau de risque accepté par les gestionnaires de la Banque. Le portefeuille d’actions se compose d’un panel de titres de grande, moyenne et faible capitalisation (1400 titres d’entreprises à moyenne et grande capitalisation, 4300 titres d’entreprise à faible capitalisation de pays industrialisés et 800 titres de pays émergents). Les investissements de cette classe d’actifs sont gérés de manière passive, sur la base d’un indice de référence dit stratégique.

 

Le portefeuille d’obligations en francs, d’environ 4 milliards, est aussi géré de manière passive. La duration de ce portefeuille, d’un peu plus de 8 ans, a légèrement augmenté en 2016.

Source: BNS

La Banque a dû aussi s’adapter aux nouvelles conditions de marché. La baisse des rendements obligataires a forcé les gestionnaires à chercher d’autres alternatives de placement, les actions. La part de celles-ci a passé de 8% en 2005 à 20% en 2016. Cette augmentation a été faite au détriment de la part obligataire.

 

Entre 2005 et 2016, le rendement annuel moyen des actions s’est élevé à 2,8% conte 0,7% pour les obligations. Donc les actions ont été un facteur déterminant à l’augmentation des fonds propres de la Banque. Le rapport montre aussi que la Banque n’a pas échappé à la forte baisse des marchés boursiers en 2008.

Source: BNS

La forte baisse des actions en 2008 avait « coûté » presque 3 milliards de francs. Perte non réalisée car la Banque n’a pas dû vendre ces actifs.

 

Pour la Banque, le principal facteur de risque se trouve dans l’évolution des cours de changes car elle ne pratique aucune politique de couverture afin d’éviter toute influence sur la politique monétaire.

Les risques de cours des actions et des obligations font aussi partie du processus de monitoring tout comme le risque de liquidité.

 

Finalement 2016 aura été une bonne année qui a permis à la Banque de dégagé un bénéfice de 21,7 milliards de francs. Cette somme permet le versement d’un dividende de 15 francs par action (montant maximal fixé par la loi) et une distribution de 1,7 milliard de francs à la Confédération et aux cantons.