L’autre jour, on m’a donné le choix. Le choix d’aller chez IKEA, de remplir un camion de meubles en kit de les ramener à la maison et de me faire des cloques aux mains en les montant ou alors, d’aller tester le nouveau Volvo XC-60 et de vous conter mes aventures. Après m’être bourré de biscottes aux céréales et de saumon fumé, j’ai courageusement choisi la voiture.

L’Audio :

En arrivant sur le parking, la première pensée qui m’est venue à l’esprit, c’est qu’elle n’avait pas « vraiment » changé par rapport au modèle précédent. Il est vrai qu’au premier coup d’œil, on se dit que c’est la même. La même oui, mais différente. Le capot est plus plongeant, elle a quelque chose de plus « massif ». On peut dire que la XC-60 est passé d’un joli SUV de ville à quelque chose de plus « racé » qui donne instinctivement l’impression qu’elle a quelque chose à cacher.

La prise en main a été un peu plus complexe que prévue. Avant de penser que c’est négatif, il faut déjà commencer par admettre que je suis très mauvais en technologie, on dit que « le software d’un iPhone » est fait un pour un enfant de 18 mois, je dois vous avouer que je me sens en général très très jeune quand je veux configurer mon fond d’écran.

Le décor étant planté, je suis monté dans celle qui sera « MA » Volvo pour les prochaines heures. Comme à chaque fois que je teste une voiture, je ne peux m’empêcher d’essayer de me souvenir si je l’ai déjà vue dans un film… Avec Volvo c’est plus compliqué parce que soit vous regardez la télé là-bas, en Suède, soit il vous reste des souvenirs de Breaking Bad ou de Simon Templar. Mais sur ce coup là, comparer la XC-60 de cette année avec ces références cinématographiques serait insultant.

Un fois assis à l’intérieur du véhicule, on se sent bien. L’ergonomie est parfaite, les 837 ou 838 positions possibles (je ne sais plus) pour régler le siège conducteur ne laisse que peu de place à l’insatisfaction et on a rapidement l’impression que l’habitacle a été pensé pour nous. Je me dis simplement que si vous faites plus de 1.90, vous risquez de vous sentir à l’étroit et prendre l’option « toit panoramique » sera quasiment obligatoire – ce qui vous donnera l’impression de rouler en cabriolet durant les 17 jours par année où il fait soleil à Genève.

Dès les premiers tours de roues, j’ai été très préoccupé par l’iPad Pro ou plutôt ce qui y ressemble que Volvo a planté au milieu du tableau de bord. Je vous recommande de prendre le temps d’étudier la totalité des possibilités et des « apps » qui vous sont offertes. J’ai cherché « Candy Crush » toute la journée, mais rien à faire. Grosse déception.

La haute technologie a du bon quand tout est configuré, mais les premières heures peuvent être compliquées. Une fois que vous aurez réglé votre viseur « tête haute » (qui fonctionne moyennement bien en plein soleil), vos phares qui anticipent vos virages et que vous serez parvenus à vous connecter à Spotify, Google et Wikipédia, vous serez opérationnel pour vous rendre chez Ikea acheter une table basse « Dombass », histoire de voir si elle rentre dans le coffre. Elle rentre, je vous le confirme. Le coffre du XC-60 est étonnement vaste pour ses 4m70 de long.

Dès les premiers kilomètres, je fus saisi d’un doute : je n’étais pas sûr d’aimer.

L’étalonnage de la boîte de vitesse à basse vitesse me semblait un peu étrange et c’est seulement en jouant avec la roulette située juste en arrière du levier de vitesse que je parvins à trouver la zone idéale entre confort et dynamique. Il faut dire que tester la fonction « dynamique » du XC-60 à 17h15 à la sortie des bureaux en ville de Genève, se rapproche plus du challenge que d’un « test-drive ».

Une chose est certaine, c’est que plus je roulais, plus j’aimais. J’ai encore plus aimé lorsque je suis parti la tester dans les contreforts jurassiens, là où son moteur diesel de 235 chevaux pouvait donner toute sa puissance – toujours dans le cadre des limitations de vitesse, bien sûr Monsieur l’agent – par moment, je me suis senti l’âme d’un Ari Vatanen, même si il n’est pas suédois et qu’il n’a jamais roulé sur Volvo. Bon, d’accord, j’aurais aimé par moment – surtout en reprises – avoir 65 chevaux de plus, mais je pinaille. À la fin, j’ai tellement aimé, que ce matin en rendant les clés, j’avais comme un regret et je faisais encore une fois les calculs pour savoir si c’était intelligent d’acheter systématiquement TOUTES les voitures que j’essaie en leasing.

Le design intérieur est une réussite, c’est beau, c’est sobre. C’est suédois, mais vous n’avez rien construire vous-même – oui, je sais, elle est facile – tout est à portée de main la zone compteur est 100% digitale et c’est beau. Mais au-dessus de tout, ce que j’ai préféré c’est l’option « caméra 360 » – Je n’ai toujours pas compris comment ils font, mais chaque fois que vous vous parquez ou que vous reculez à basse vitesse, il y a comme une vue d’hélicoptère qui apparaît sur votre écran central. Comme si à chaque fois que vous vous mettez sur « R », un drône décollait depuis le coffre de la XC-60 et vous filme depuis au-dessus, c’est magique.

C’est vite-vu, sur les 24 heures durant lesquelles je l’ai eue, j’en ai passé 10 à faire des créneaux tellement c’est magique.

Je ne vais pas vous bassiner avec les spécifications techniques, mais des 5 possibilités de motorisations que Volvo vous offre – 3 en essence (dont un essence-hybride) et 2 en Diesel – les cinq vous donnent largement l’occasion de briser les limites et de tester les résistances de Via Sicura. Le modèle que j’ai testé était le D5, diesel de 235cv avec un bruit de diesel somme toutes assez discret – sachant que souvent c’est la crainte principale ; acheter un moteur diesel et à chaque démarrage avoir l’impression d’être dans une camionnette de livraison de la boucherie Sanzot – mais là, non.

Définitivement, le XC-60 s’inscrit dans une nouvelle génération de modernité et de technologie – peut être même trop de technologie, mais c’est la mode. Volvo a donc mis la seconde pierre à son édifice de modernisation – après le XC-90 – et il faut dire que c’est réussi. Le sentiment de sécurité est toujours aussi impressionnant chez les Suédois, mais j’avoue ne pas m’être jeté contre un mur à 120 à l’heure pour vérifier les airbags – les gens du Garage Grimm n’auraient par forcément apprécié l’essai, mais m’ont assuré que tout fonctionne à merveille. On se sent bien au volant, on se sent bien quand on fait un créneau – en fait, non, ça c’est encore mieux, c’est carrément un jeu vidéo. Presque aussi bien que FIFA 2018.

Le but de cet essai n’est pas de mettre une note au XC-60, mais de vous faire ressentir les sensations du véhicule. Le sentiment qu’il vous donne. Personnellement, je me suis senti un bon père de famille en allant en ville et baladant ma fille à ses occupations habituelles – elle a beaucoup aimé aussi, puisqu’elle voulait qu’on l’achète à la fin – par contre je me suis senti beaucoup plus « Highway to Hell » dans les virages larges d’un col de montage. La XC-60 ma donné envie d’aller au-delà de la distance que j’avais prévue de parcourir. Si je ne m’étais pas écouté, j’aurais fait Genève-Nice par les Hautes-Alpes et retour, je suis certain que l’expérience aurait été fabuleuse.

À noter, après 300 kilomètres non-stop au volant, je n’étais même pas fourbu ou fatigué, l’ergonomie est parfaite, je vous dis. Je n’ai pas réussi à connecter Spotify, mais bon en même temps, je ne savais même pas ce que c’était avant qu’un de mes ados me l’explique. J’ai aussi aimé la voix du GPS, on a l’impression que c’est une vraie voix, pas comme certains appareils actuels qui vous donnent le sentiment que vous parlez à l’ordinateur de Wargames en 1983 – en même temps vous n’avez PAS BESOIN de parler à votre GPS.

J’ai bien essayé d’inviter la dame qui était dedans à dîner, mais rien à faire.

Vous l’aurez compris, la Nouvelle Volvo XC-60 est dans l’air du temps, confortable, puissante (bien qu’on pourrait vouloir plus), technologiquement à la pointe. Elle aurait pu m’emmener à l’autre bout de l’Europe sans aucun problème et sans aucune souffrance. Elle fait partie de ces voitures qui donnent envie de rouler. Personnellement, j’aurais préféré un moteur essence, voir le T8 avec la partie hybride pour être socialement et écologiquement responsable, mais pas forcément financièrement cependant.

J’ai consommé 10.3 litres aux 100 kilomètres durant l’essai, c’était 30% ville, 30% autoroute et 40% montagne, j’ai pris nettement plus de plaisir en montagne qu’ailleurs, mais en même temps, QUI prend du plaisir en ville dans les bouchons. À ma connaissance, Volvo n’a pas réglé le problème des embouteillages genevois avec une application. Le constructeur donne des chiffres clairement inférieurs à cela, mais pour sa défense, je n’ai pas épargné le moteur dans les cols en usant et en abusant des palettes au volant.

En conclusion, ce nouveau SUV « premium » relooké est plus que plaisant à conduire, c’est confortable, c’est beau, vous n’aurez pas honte sur le parking du port de Saint-Tropez, mais ce n’est pas trop le style de Monaco. Globalement c’est une bonne surprise, même si je reste un poil bloqué sur le moteur qui mériterait un peu mieux. Ça freine largement assez bien, même si Vettel pourrait contester la chose, comparons ce qui est comparable et le XC-60 est relativement agile pour un SUV qui a tout de même bien grandit depuis sa première version (5-6 centimètres de plus) et la boîte à 8 rapports « geartronic » est agréable, bien que j’y mettrais un bémol bas dans les tours.

Globalement le véhicule est une réussite et il ne fait aucun doute que le nouveau XC-60 devrait être à nouveau un « best-seller » comme son prédécesseur. Merci encore au garage Grimm à Genève pour la mise à disposition du véhicule et je dois dire qu’il ne m’a manqué une seule chose; partir chasser les boulettes de renne dans les forêts suédoises en plein hiver et terminer en montant une étagère Ikea.

Thomas Veillet
Investir.ch

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1213 Petit-Lancy
Votre conseiller de vente Volvo : Jonathan Cabale, 022 879 13 61

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1260 Nyon
Votre conseiller de vente Volvo : Patrick Nussbaum, 022 365 50 14