Depuis le temps que j’en entendais parler. Depuis le temps que l’on me disait que c’était une expérience hors du commun, qu’on ne revenait pas indemne d’un week-end avec elle, j’ai enfin eu l’occasion de tester la Tesla X P100D…

Le Faucon Millenium en Audio

Pour les non-initiés, ça ne vous dira peut-être rien, mais c’est juste le truc le plus puissant qu’Elon Musk ait réussi à mettre dans un SUV. Pour autant que l’on puisse appeler ça un SUV, parce que pour être franc je n’ai pas été l’essayer dans la neige. D’un côté je serais, je suis terrifié par la peur de patiner dans tous les sens tellement c’est puissant et rassuré parce que je ne suis par vraiment certain qu’elle se déplace en touchant le sol, je me dis donc que la neige ne doit pas forcément être un problème.

Mais revenons à mon essai qui n’était de toute manière pas programmé au milieu de l’hiver. Heureusement parce que comme je me suis fait Zurich-Genève en passant par la Furka, j’imagine qu’en plein hiver, ça aurait moins drôle.

La première chose qui m’a frappé en montant dans le vaisseau X de la gamme Tesla, c’est l’absence de tout ce que l’on trouve habituellement dans une voiture. Le seul point commun avec les autres véhicules à 4 roues, c’est le fait qu’il y ait un volant à gauche et un siège sans volant à votre droite. Ce qui est assez surprenant, car au vu de l’innovation que représente la Tesla X, on aurait pu supposer que les deux passagers avant auraient eu le droit de conduire, voir de choisir deux directions différentes au même moment avec une voiture qui se diviserait en deux. Ce n’est sûrement que partie remise. Avec Musk, on n’est jamais à l’abri de rien.


On peut tergiverser des heures sur l’intérieur de la Tesla, d’aucun trouveront que c’est trop « américain », que ce n’est pas assez classe par rapport aux allemandes ou que c’est trop classe par rapport aux françaises, qu’il y a encore trop de boutons (quoi que ceux qui pensent ça sont de mauvaise foi) ou qu’il n’y a pas assez de boutons. On peut aimer l’immense iPad que l’on nous a mis entre les deux sièges, ça fait toujours un écran tactile de plus dans notre vie, mais peu importe tout ces détails de « look » qui ne sont vraiment que des détails. La Tesla est largement assez confortable, ma fille a même réussi à dormir par terre entre les deux sièges, apparemment ce fût largement suffisant.

Non, ce qui NE PEUT pas vous laisser indifférent, c’est la puissance de la bête. C’est proprement H-A-L-L-U-C-I-N-A-N-T et puis rien qu’à l’idée de poser une Lamborghini de footballeur de 0 à 100 km/h, je dois dire qu’il n’y a rien de plus jouissif et qu’après…vous pouvez mourir.

Si c’est la première fois, je vous recommande donc d’aller tester l’accélération de la Tesla sur une route fermée sans risque de voir traverser un écolier, un sanglier, ou pire un Conseiller d’Etat, quoique dans le cas du Conseiller d’Etat, c’est moins grave. La puissance de ce monstre – parce qu’il n’y a pas d’autre mot – ne vous laissera pas indifférent. En fait ce n’est pas tant le fait que ça vite. Pardon que ça va TRÈS vite et que ça va très vite, vite. C’est surtout le fait que c’est purement linéaire. L’absence de boîte à vitesse fait que l’accélération est permanente, je dirais même SANS LIMITE, parce qu’à un certain moment vous devez relâcher le pied au risque de perdre connaissance tels les pilotes de chasses qui découvrirent à l’époque le concept du « voile noir ».

Si je ne dois retenir qu’une chose de mon week-end en Tesla, ça sera le fait que j’ai enfin compris le concept d’hyper-espace que l’on peut voir dans les films de science-fiction. Han Solo je te comprends enfin. La seule différence entre toi et moi, c’est que toi dans ton Faucon Millenium, à chaque accélération tu changes de dimension et que moi, dans ma Tesla, à chaque fois – quand je rouvrais les yeux – j’étais juste en haut de la Furka.

Mis à part ça, la Tesla n’a pas que des avantages, mais les inconvénients ne sont pas insurmontables non plus. Je retiendrai néanmoins que les portes arrières qui s’ouvrent en mode papillon, comme la Mercedes SLS AMG, font leur effet sur les parkings. On vous remarque, c’est certain. En revanche, il faut que plafond du parking soit assez haut, sinon on vous remarquera parce que les enfants devront rester dans la voiture ou sortir par la fenêtre. Il y a un autre inconvénient aux portes papillon, quand vous les ouvrez sous la pluie, il pleut toujours, mais DANS la voiture – en même temps la voiture a été développée en Californie, le concept d’avoir de la pluie c’est pas trop leur truc, en ce moment c’est plutôt les incendies. En revanche, il faut noter que même si votre place de parking est étroite la verticalité du système des portes permet tout de même de les ouvrir.

Après je n’ai pas pu poser mon coude sur le bord de la fenêtre pour frimer sur les quais. Mais c’est seulement parce que je ne fais pas 1m85 (tout juste pas).

Et puis il faut apprendre à gérer l’autonomie. Oui, parce que contrairement à une voiture à essence où vous savez que vous avez une autonomie de plus ou moins X litres au 100 kilomètres, dans la Tesla vous avez « en théorie » 400 kilomètres d’autonomie. Mais ça c’est dans le cas où vous roulez comme Miss Doubtfire avec le vent dans le dos. Pour ne pas dévoiler ma manière de conduire, je dirais que si vous l’appliquez, vous allez réduire l’autonomie de moitié et de nos jours à moins de dormir toutes deux heures dans un hôtel 5 étoiles qui est équipé d’un chargeur, il vous faudra trouver un Superchargeur.


Personnellement j’en ai testé 3 : Gampel, au milieu du Valais Suisse Allemand, qui possède 8 places dont les 2 tiers sont occupées par les diesels des ouvriers qui bossent à côté. Le Relais du Saint-Bernard à côté de Martigny, qui est probablement un des meilleurs parce qu’il y a à manger et à boire à côté et que bientôt il y aura aussi de l’alcool (à boire).

Et pour terminer il y a le Superchargeur d’Archamps, dans la grande banlieue annemassienne. Je ne vous le recommande pas le soir. Tout d’abord parce qu’il est fermé après 22 heures (heureusement y a un hôtel deux étoiles à côté) et parce qu’il ressemble plus un parking de « passes » qu’autre chose.

Mais peu importe, j’ai réussi à recharger plusieurs fois mon Faucon Millenium et tout ça pour zéro franc et zéro centime (c’est la voiture qui me l’a dit).

En conclusion, cette Tesla a bouleversé ma façon de penser voiture. Je reste un fidèle adepte du moteur V6, voir V8, mais je dois dire que le jour où
l’autonomie est plus longue et que je n’ai pas à chercher minutieusement dans quel bled pourri se trouve le chargeur le plus proche, l’avenir sera à l’électrique. Si l’on est prêt à quelques concessions, la Tesla X P100D est une révolution. On peut et on va aimer sa tenue de route avec son centre de gravité hyper-bas. On va aimer (ça c’est sûr) son accélération, en revanche je connais 2-3 membres de la maréchaussée qui vont moins aimer. Bon, en même temps, il faudra qu’ils vous rattrapent. On peut aussi aimer que, selon les tests c’est le SUV le plus sûr du marché et surtout qu’il y a un filtre a particules qui vous permet d’être mieux protégé dans votre voiture qu’à la Maison Blanche en cas d’attaque chimique. Dans votre Tesla, l’air est plus propre que dans les salles d’opération des HUG’s.

Bilan final, j’ai adoré. D’accord, ça ne remplace pas une Dodge Charger Hellcat de 717 chevaux, parce que c’est quand même plus marrant. Mais je dois dire que je suis redescendu de mon nuage avec une pointe de regret. Cette Tesla X va me manquer et il n’est pas exclu que je devienne un client dans les années à venir, ne serait-ce que pour planter des footballeurs en Lamborghini au 100 mètres départ arrêté.

Durant cet essai ma consommation a été de 0 litre au 100. Au moins je l’aurais écrit une fois. Je remercie le service de presse de Tesla à Zurich pour le prêt du Faucon Millenium, merci Samy. Et m’excuse auprès de la BMW M3 avec des plaques bernoise que j’ai doublé dans la montée de la Furka et qui doit encore se demander ce qui a vraiment pu le dépasser à cet instant précis. Après je pourrais vous faire toute une théorie sur les avantages et les inconvénients, de la voiture et devenir très spécifique. Mais le meilleur moyen de se faire une idée sur la Tesla, c’est de l’essayer. Ensuite votre vie d’automobiliste ne sera plus vraiment la même.

Thomas Veillet
Investir.ch

Pour le prêt de la voiture, merci à Tesla Zurich, Pelikanstrasse 10, 8001 Zurich. Merci tout spécialement à Samy  Abdel Aal qui s’est occupé de montrer patiemment tout comment ça marche à l’intérieur d’une Tesla. Merci aussi à Danilo Bertocchi qui nous a mis en contact.

 

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