Ce week-end il m’est arrivé quelque chose d’étrange. Le Garage des Tranchées m’a prêté la nouvelle Infinti Q60 Biturbo de 405 chevaux. Je dois honnêtement avouer que ce coupé ne faisait pas partie de ma liste de cadeaux de Noël et était encore moins dans ma liste des « voitures préférées à essayer avant de mourir ». ET POURTANT...

L’Audio de l’Infiniti Q60

Oui, pourtant je me suis fait décoiffer par ce week-end de test, tellement décoiffer que le lundi matin en arrivant au garage j’avais le secret espoir qu’ils aient oublié que c’est moi qui avait leur véhicule d’essai et qu’elle reste mienne pour des siècles et des siècles, amen. D’accord, d’accord, je m’emballe, mais si j’ai des envolées ecclésiastiques, c’est parce qu’étant parti avec la Q60, j’ai complètement oublié de me rendre à la messe du dimanche et au dîner de famille qui suivait. Il est vrai qu’une fois à bord du coupé japonais, on n’a qu’une seule envie : trouver une autoroute allemande à proximité.

Mais avant de passer à ce que j’ai ressenti dans la voiture, je dois dire que je me suis posé des questions. Le design est particulier, elle n’a clairement pas été dessinée par Pininfarina, mais en même temps ce n’est pas ce qu’on lui demande et puis, Pininfarina en kanjis japonais, c’est très dur à traduire. En revanche, on sent tout de suite que la Q60 ne serait pas un OVNI si on l’intégrait dans un des films de la saga Fast & Furious – les premières années, pas les années où les voitures volent et où les Wrangler vont plus vite que des supercars italiennes.

L’intérieur est beau, les sièges sont des sièges de sportive, on se sent calé dedans et on sent bien que s’il faut rentrer dans une courbe à une vitesse excessive et non-autorisée, le baquet conducteur ne se défilerait pas. Après, il y a un double écran de contrôle. Certaines marques ont opté pour l’iPad géant et Infiniti a choisi un double écran. C’est une question de goût et un « coup » à prendre. Après, ça reste bourré d’électronique et pour maîtriser le sujet complètement, il faudra s’appeler Bill Gates et passer deux semaines entières enfermé dans la voiture pour tout comprendre et il faudra bien 100’000 kilomètres au volant pour tout utiliser.

En ce qui me concerne, j’ai pu connecter mon iPhone au système audio Bose et ça m’a paru largement suffisant. D’ailleurs j’en profite pour constater que depuis quelques années, la qualité de l’audio est nettement meilleure à l’intérieur des voitures qu’à l’intérieur de mon propre salon. Bref, Dire Straits en boucle dans l’Infiniti et «on the road again ».

Les premiers kilomètres on été normaux. Normaux parce que j’étais en ville et à 50 à l’heure, on ne se rend pas bien compte. C’est ensuite que l’Infiniti prend toute sa quintessence. Ses quatre roues motrices et son biturbo, vous font rapidement comprendre que l’autoroute de contournement ne suffira jamais pour tester dignement la bête. Je dis la bête, parce que c’est une bête. Elle cache bien son jeu derrière un moteur silencieux et un échappement discret, par contre dès les premiers virages de montagne, on se rend rapidement compte qu’il va falloir s’attacher le pied droit au risque de jouer à « cours après moi shérif » avec la moitié de la gendarmerie française aux fesses.

En montagne, de nuit, seul sur les routes, j’ai rencontré plein de monde. Des biches, des cerfs et des renards, c’est étonnant de voir combien la montagne est calme la nuit et la Q60 ne dérange même pas les indigènes tellement son moteur est discret pour une sportive de ce niveau. D’ailleurs je peux imaginer que certains acheteurs potentiels pourraient regretter la chose, mais le fabricant a voulu une voiture puissante, mais discrète. Le pari est réussi parce que sur l’autoroute, il y a des gens qui ne m’ont même pas entendu arriver derrière eux à 240 – j’étais en Allemagne, bien sûr.

En tous les cas, c’est une des rares voitures qui m’a été donné d’essayer où, quand je suis arrivé en haut d’un col, je n’avais qu’une envie, redescendre et recommencer. Je dois dire que le « pic » de mon week-end aura tout de même été le moment où, très tôt le matin, un type avec une Dacia Duster a tenté de m’empêcher de le doubler dans un col de montagne. Pendant un bref instant, je me suis retrouvé da la peau de Vin Diesel et ensuite j’ai réalisé que ma masse corporelle n’est pas franchement répartie de la même manière. Mais le temps qui j’y réfléchisse, la Duster était devenue deux petits points lumineux très très loin dans mon rétroviseur.

Si on parle de l’Infiniti Q60, on est obligé de parler de son système « Steer by wire ». Pour ceux qui se refusent à la langue de Shakespeare, cela veut dire que le volant ne dirige plus les roues mécaniquement comme le reste des voitures du monde, mais plutôt comme dans les Airbus, par commande électronique. Cela permet à la voiture de corriger elle même certaines trajectoires indépendamment du volant. Ça peut paraître dingue, voir même le début de la prise de pouvoir par les machines, mais contrairement à mes premières réticences, je dois dire que j’ai à peine vu la différence avec un volant normal et que ça marche mieux qu’avec la Playstation.

Si j’ai bien tout compris, il y a un « back-up » au système en cas de panne. Puis il y a aussi un « back-up » au système de « back-up » – puis dans le pire du pire des cas, il y a tout de même une transmission mécanique – à priori le risque de finir dans un mur en cas de refus de fonctionner du team « back-up », est, peu probable.02

L’Infiniti Q60 est un coupé, un coupé 4 places.

Il faut le dire vite parce qu’il y a effectivement 4 places, pour autant que les deux passagers arrière fassent moins de 1.75m, sinon c’est le torticolis garanti. Pour l’exercice, moi je rentre, je suis parfaitement installé, j’ai ensuite fait entrer un ami, comme dans « qui veut gagner des millions » et là, j’ai eu le plus grand regret de ma vie : ne pas avoir pensé à filmer alors qu’il essayait d’entrer ses 1m85 dedans. Mais le sommet, c’est quand il a voulu ressortir et que l’on n’avait pas encore compris qu’il y avait un petit bouton caché dans le dossier du siège avant qui vous permet de faire coulisser le siège et qui facilite grandement l’accès à la zone arrière.

Mais bon, peu importe l’instant contorsion de mon passager arrière, on n’achète pas la Q60 pour trimbaler 4 personnes. Pour être franc, un siège conducteur et un arceau de sécurité, suffirait amplement. Et un circuit… Un circuit serait le bienvenu, car ma plus grosse difficulté aura été de me maintenir EN-DESSOUS des limitations de vitesse.

En conclusion, l’INFINITI Q60 ne peut pas vous laisser indifférent. On peut ne pas aimer la ligne de la carrosserie – certains diront que l’avant est beau et que l’arrière pas, mais ça reste une question de goût. L’intérieur a été soigné et réfléchi, contrairement à ce que vous pourriez craindre en rentrant dans certaines japonaises. En pinaillant un peu j’ai eu quelques doutes sur les lumières du tableau de bord, mais comme j’ai rapidement compris qu’il ne servait à rien de regarder le compteur – il fait peur – on s’habitue assez bien. Mais ça tient la route et ça tient ses promesses. Je me suis follement amusé au volant de ce puissant jouet. On m’avait dit de me méfier du volant électronique qui pourrait ressembler à un projet scientifique, mais après 3 minutes j’avais oublié cette particularité.

Bref, la Q60 m’a touchée…

Je ne pensais pas dire ça en arrivant au Garage des Tranchées, mais ce fût un réel plaisir à rouler, hyper joueur dans les cols de montagne, piaffant d’impatience en ville, délirante sur autoroute, l’Infiniti Q60 ne pourra pas vous laisser de marbre. Si vous êtes un puriste des marques allemandes, vous n’aimerez pas – mais quand on voit ce que la marque japonaise vous donne pour 70’000 CHF à la louche, il y a bien des coupés allemands qui vont pouvoir rougir de honte. Et puis il y a un avantage, vous ne la verrez pas à tous les coins de rue.

La seule question que je me pose, c’est : « Pourquoi n’y en a-t-il pas plus en ville ? »

Thomas Veillet
Investir.ch

Merci au Garage des Tranchées pour le prêt de la voiture,

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