Bumblebee. C’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit lorsque le Garage Grimm m’a appelé pour me dire que ce week-end, ils me mettaient la nouvelle Chevrolet Camaro à disposition. Pas le moteur 2 litres de 300 chevaux qu’ils ont développé pour payer moins d’impôts à Genève, NON ! Le gros V8 de 455 chevaux qui rend fou le premier écologiste qui passe. Et le gros V8 que l’on doit immatriculer en Valais pour éviter de se faire assassiner par ce bon vieux « bureau des autos ».
La version Audio de la Camaro
Donc, Bumblebee. Vous me direz, c’est un peu enfantin, mais en même temps, il paraît que j’ai 15 ans d’âge mental alors bon, j’assume. Pour ceux qui ont un doute, c’est effectivement le Transformer tout jaune qui se transforme en Chevrolet Camaro justement. Mais en cette fin d’après-midi, ce n’était pas vraiment la même qui m’attendait.
Elle était noire. De partout. Dedans, dehors et c’était un cabriolet – elle me paraît énorme. À la dimension du pays où elle née. 4m78 de long quand même. En montant dedans, je me sens tout petit. Déjà que je ne suis pas très grand, mais là je fais presque un complexe.
Et puis en allumant le moteur, il y a quelque chose qui se passe. C’est un V8. Il n’y a rien d’autre à dire. Oui, c’est mal, ça pollue (enfin pas autant que les diesels allemands ou français), mais qu’est-ce que c’est bon de l’entendre.
Les premiers kilomètres sont un peu dans la retenue, tellement on a l’impression que l’animal est prêt à bondir – et si ce n’est pas à bondir, c’est à vous mettre une énorme coup de pied dans le… enfin, un énorme coup de pied si vous n’avez pas su/pu/voulu anticiper la puissance brutale du moteur. Parce que c’est brutal. Il n’y a pas d’autre terme. Par moment on a l’impression que la puissance du V8 vous arrive dessus de tous les côtés, à droite, à gauche, devant, derrière et parfois depuis en-dessus – ah non, ça c’est la transpiration qui coulait dans le cou. On retiendra qu’elle existe avec une version ENCORE plus puissante – la ZL1 avec 650 bourrins, mais là, ça devient ésotérique…et le prix n’est plus le même.
Pendant les premières heures, j’avais l’impression d’être dans « quelque chose » qui n’était pas de mon âge, pas de mes compétences, un peu comme si on m’avait mis sur la grille de départ d’un Grand Prix de F1 et sans m’expliquer comment fonctionnait le volant électronique.
Au fur et à mesure que les heures passaient, je me trouvais de plus en à l’aise avec cet énorme paquebot noir. Il y a une chose qui frappe immédiatement dans la Camaro, c’est qu’on voit qu’ils ont fait des efforts pour améliorer l’intérieur, le confort, l’électronique, l’ordinateur de bord et l’espèce d’iPad en est la preuve, tout est configurable. On peut gérer absolument tout et après avoir passé deux semaines en compagnie du mode d’emploi, je suppose que l’on doit se sentir parfaitement à l’aise avec la voiture et se trouver en osmose parfaite… Je n’ai pas eu le temps de passer mes nuits avec le mode d’emploi, alors je suis passé directement aux travaux pratiques.
La Camaro est puissante. Et lourde (1670 kilos quand même), mais puissante. Heureusement qu’il y a quand même plusieurs modes de conduite – Touring (pour les trouillards comme moi) – Sport (pour les trouillards comme moi qui se prennent pour des types courageux) – Circuit (pour ceux qui veulent rester sur place et faire des « donuts » sur un parking) et hiver et glace pour ceux qui pensent SÉRIEUSEMENT monter skier à Verbier avec cette bête. Je veux bien croire que tout le monde immatricule sa Chevrolet en Valais pour éviter les impôts, mais de là à croire que je vais monter skier avec ça, j’ai des doutes. D’ailleurs faut-il encore trouver où mettre les skis.
Je me suis donc évadé sur mon parcours habituel dans les petits cols de montagne, routes sinueuses et humides, couvertes de feuilles mortes au petit matin blême, le terrain de jeu idéal d’une Chevrolet Camaro qui a envie de se la jouer Holiday On Ice. Ne me faites pas dire ce que j’ai pas dit, elle se comporte parfaitement en montagne, sauf qu’il faut savoir avoir le pied léger, sinon la boîte automatique à 8 rapports va vous distribuer la puissance un peu comme ça vient et sur un tapis de feuilles mortes à l’automne, cela peut donner des figures de style que l’on ne trouve pas dans les bouquins de patinages artistiques (pour autant que ce genre de bouquins existent).
Mon conseil : en montagne, utilisez les palettes au volant, parce que la boîte automatique n’est pas digne de confiance, si votre pied n’est pas coordonné avec les tours moteur, ça va rapidement se compliquer. Les montées de cols sont assez sportives, on sent que la voiture tient la route, toute la route, mais qu’il faut tout de même faire attention à la puissance, les modes de conduite sont définitivement indispensables, car avant de monter la Furka en mode circuit, il vaut mieux avoir un peu d’expérience de pilotage et pas seulement avoir fait deux fois le tour du parking en première.
Après, en revenant sur la plaine, une fois le soleil de retour, le mode cabriolet prend tout son sens et soudainement, les performances moteur sont secondaires. Avec une capote qui s’ouvre et se ferme au-dessous de 40 kilomètres à l’heure – une capote qui est très bien insonorisée une fois fermée – on ne perd pas de temps pour profiter du moindre rayon de soleil.
Et puis on voit que c’est pour ce genre de situation que la Camaro a été conçue, rouler sur de grandes lignes droites à une vitesse contrôlée tout en laissant entendre (grâce au doux bruit de son V8) – « Hey cowboy, je te prends où tu veux et quand tu veux avec ton Impreza WRC » – bon, d’accord peut-être pas où tu veux, de préférence pas dans un col de montagne quand même.
Il y a un truc que j’ai adoré dans cette voiture – sans doute mon côté enfant – c’est que chaque fois que vous changez le mode de conduite, la couleur intérieure de la voiture change. Le problème pour moi, c’est que ma couleur préférée c’est les conditions neige et glace et suis pas certain d’avoir envie d’attendre pour voir. Bon, ceci dit, je n’ai pas cherché, mais comme la voiture est configurable comme votre iPhone, il est probable que l’on puisse choisir les couleurs désirées en permanence. Le système audio est top, mais franchement quand on a un V8, on se fout de la musique ou alors de la Country ou à la limite Highway to hell avec la capote ouverte au bord du lac.
Parlons un peu consommation.
Non, en fait n’en parlons pas.
De toute manière, qui pense consommation quand on achète un V8 de plus de 450 chevaux ? On achète un V8 pour le bruit, pour les performances et pour s’arrêter sur un parking et faire tourner les têtes quand on met les gaz – PAS POUR LA CONSOMMATION – Par contre pas besoin de mettre les gaz pour faire tourner les têtes, la Chevrolet est équipée en série de l’option qui fait faire ça à 70% de la population piétonne. Et pour les 30% qui reste, il y a le pied qui glisse sur la pédale d’accélérateur. AU POINT MORT, je précise. Sinon c’est hôpital cantonal, police, accident etc…
Dans ces chroniques autos, je n’ai jamais parlé argent, mais je dois dire que quand on voit que pour rouler avec un « muscle car » comme la Chevrolet Camaro V8, il suffit de ne sortir « que » 60’000 Frs – et que pour la même somme vous avez une Golf bien équipée, je me dis que, d’accord c’est pas pareil, mais quand même… Puisque l’on parle de prix, on notera qu’il y a une option pour les échappements qui permettent de faire ENCORE plus de bruit, c’est discutable. Le bruit du V8 est suffisamment distinct pour ne pas en rajouter, à mon humble avis.
Petit point négatif, ou plutôt reproche… On dit que la Camaro est une 2+2, j’aimerais bien que l’on me dise ; une 2+2 QUOI ? – 2 passagers + 2 sacs de sports ? Non parce que si l’on parle de 2 passagers devant et 2 passagers derrière comme on l’entend généralement dans cette appellation, je peux déjà vous dire quelle sera ma prochaine question : « quel est le standard des deux passagers arrière ? » – 1m12 maximum et n’ayant de préférence pas de tête et pas de jambes ? – non parce que j’ai testé. Deux ados de 1m85 derrière et vous devez rouler décapoter, sinon ils sont chez le physio le lendemain. Je me dis que ce point de détail pourrait être repensé à l’usine, surtout que ce type de véhicule est surtout fait pour deux personnes. Sinon on ne sait pas trop où mettre les bagages quand on roule capote ouverte pour descendre à Saint-Tropez.
En conclusion, cette voiture est FAITE pour les USA, avec les avantages et les inconvénients que cela comporte. Il faut l’assumer comme tel. Le meilleur résumé que j’ai trouvé pour analyser cette voiture est le suivant :
La Chevrolet Camaro, c’est comme une Harley Davidson ; c’est lourd, le freinage pourrait être meilleur, la tenue de route pourrait être meilleure, technologiquement ils ont 10 ans de retard sur la concurrence, Mais DAMNED ce que c’est bon de conduire cette voiture !!! C’est une voiture fabuleuse, j’ai adoré, on peut lui faire des reproches et des critiques, bien sûr, mais l’ennui n’en fait pas partie et c’est le principal !!! On ne peut pas s’endormir au volant de la Camaro, d’ailleurs depuis 10 jours que je l’ai revue en rêve toutes les nuits.
Dites Monsieur Grimm du Garage Grimm, est-ce que je pourrais la re-tester pour être sûr l’été prochain ??? Ou alors je vais la tester à Hawaï pour faire comme McGarrett dans Hawaï 5-0… Je pense que c’est une bonne idée aussi…
Merci donc au Garage Grimm et à Monsieur Damien Debureau pour le prêt du véhicule et merci d’avoir transformé un week-end en rêve de gosse.
Thomas Veillet – Investir.ch
Pour tout renseignement, contactez :
Monsieur Damien Debureau
+41 (0)22 879 13 73
damien.debureau@grimmgeneve.ch
Merci également au Groupe André Chevalley et ses 14 marques pour avoir rendu cet essai possible.