Quand on parle fast-food, on pense tout de suite à McDonald's, Burger King, Wendy et un tas d’autres enseignes de burgers.

Ce matin, je me suis intéressé à cette industrie que je ne porte pas particulièrement dans mon cœur tant ils portent haut le drapeau de la malbouffe et de la surconsommation américaine. Dans ma recherche, encore à ce stade très quantitative, je suis retombé sur une chaine que je suis déjà depuis 2014. Certes, cette enseigne intègre le segment des fast-food, mais la façon dont elle oriente son exploitation est plus qu’innovante tant elle semble comprendre les tendances de consommation d’aujourd’hui et de demain.

Nous sommes en 1991 et un certain Steve Ells, alors ancien étudiant de l’institut culinaire d’Amérique de New York devient chef pour le chef étoilé Jeremiah Tower à San Francisco.

Steve remarque très vite la popularité des restaurants de tacos dans son quartier, les taquerias. Après 2 ans d’expérience dans ce grand restaurant étoilé. Steve décide, en 1993, d’ouvrir son premier restaurant à Denver dans le Colorado grâce à un prêt de USD 85’000 de son père. Dans le business plan, Steve et son père calculent qu’ils doivent vendre 107 burritos par jour pour être profitable. Après 1 mois d’activité, le premier Chipotle Mexican Grill vend… 1’000 burritos par jour.

Grâce aux recettes, Steve ouvre 2 ans plus tard un second restaurant puis un troisième grâce à un prêt. A ce moment-là, Steve a réussi à lever plus de 1.8 million qu’il pense alors utiliser pour financer son rêve: ouvrir un restaurant gastronomique. Mais le succès de son Burritos Fast-Food l’emporte. Steve se lance dans l’expansion de Chipotle et ouvre son premier restaurant en dehors de Denver, en 1998 à Kansas City dans le Missouri. La même année, McDonald’s fait un petit investissement dans l’enseigne afin d’en financer la croissance.

En 2001 quand Chipotle détient 500 points de vente, McDonald’s en est l’actionnaire majoritaire. En 2006, avec son introduction en bourse, McDonald’s fait un très bel exit et se désengage de Chipotle avec un bénéfice net de environ 1.1 milliard de dollars.

Depuis son introduction en bourse, l’enseigne va se développer en dehors des frontières américaines: d’abord au Canada, puis le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France suivront très vite. En 2017, l’enseigne possède environ 2’250 restaurants et emploie plus de 64’000 collaborateurs. Aujourd’hui, Chipotle compte 750’000 clients chaque jour!

Mais vous allez me dire, en quoi cette enseigne est-elle différente des autres chaines de fast-food? En 1999, Steve qui commence son expansion en dehors de Denver souhaite améliorer le goût de la viande: «Quand Chipotle a commencé à se développer, j’ai découvert comment la majorité des aliments consommés aux États-Unis étaient produits. Et c’était peu reluisant. Les animaux ne voient jamais la lumière du jour et sont bourrés d’antibiotiques pour accélérer leur croissance ; les fruits et les légumes sont produits sans aucun égard pour l’environnement ; les plats sont préparés en usine et sont simplement réchauffés avant d’être servis ; et des additifs chimiques sont utilisés pour pallier le manque de savoir-faire des cuisiniers». Steve fait alors le choix de faire appel à des élevages de plein air. Cela engendre certes une hausse des prix, mais rencontre une forte demande de la part des clients. En 2001, Chipotle est à l’initiative d’un rapport appelé «Food with integrity», qui met en avant les efforts de la chaine dans l’utilisation de viandes saines, de produits bio, et de produits laitiers sans hormones ajoutées. Malgré cette initiative et le travail réalisé dans la supply chain, Chipotle va connaitre une série de gros problèmes sanitaires en 2015, ce qui va emmener le titre dans un chute vertigineuse.

Après cette présentation de l’enseigne de burritos, nous allons nous pencher sur l’analyse du titre, car les analyses theScreener semblent de nouveau montrer un intérêt certain. En effet sur le fondamental, les 28 analyses révisent à la hausse leurs prévisions de croissance bénéficiaire par rapport aux précédentes estimations, 7 semaines plus tôt. Cette tendance positive est en place depuis le 13 octobre 2017 au prix de 326.45 USD. Aussi, au prix de 329.30 USD, et selon les prévisions de croissance, le titre semble légèrement sous-évalué. En outre, sur les aspects plus techniques, la tendance est devenue positive et le titre dégage une performance relative de 2,8% sur les 4 dernières semaines.

Enfin sur le risque, la sensibilité du titre ne change pas. On est toujours sur une sensibilité moyenne. Le titre en effet enregistre en moyenne une dépréciation comparable à celle de l’indice mais résiste assez bien aux mauvaises nouvelles.

Somme toute, le titre nous propose une évaluation globale plutôt positive avec des indicateurs fondamentaux et techniques intéressants.

Pour approfondir l’analyse du roi des burritos, téléchargez l’analyse détaillée theScreener.

Nous vous souhaitons de la part de toute l’équipe theScreener, une excellente journée,

Stanislas Laurent