L’incertitude favoriserait les investissements dans le métal jaune. Certes, la demande de bijouterie a été un facteur explicatif majeur des variations des prix de l’or mais le 21ème siècle montre une réalité quelque peu différente.

Les tensions géopolitiques sont les moteurs principaux de l’intérêt des investisseurs pour ce métal. Par exemple, le Xetra-Gold avait près de 177 millions d’actions en circulation lundi 9 avril 2018, le plus depuis que le fonds coté à Francfort a commencé à traiter en 2007. Pourquoi ? Parce que les sanctions prises par les États-Unis contre les oligarques russes seraient susceptibles de susciter une « réaction brutale » de la part du Kremlin, et que les tensions au Moyen-Orient se sont intensifiées après une attaque « présumée » d’armes chimiques en Syrie.


Mais les investisseurs allemands ne sont pas seuls. Le Bosera Gold ETF chinois a attiré 610,8 millions de dollars cette année, ce qui lui a permis d’enregistrer le plus important afflux annuel depuis son introduction à Shenzhen en 2014. Le iShares Gold Trust, coté à New York, a attiré 1,49 milliard de dollars en 2018. Enfin, en terme de prix, nous voyons que les contrats à terme sur or ont augmenté de 0,4% pour s’établir à 1 345,90 $ l’once .

 


Alors seules les incertitudes géopolitiques seraient l’explication de la hausse des prix de l’or ?

Peut-être que oui, peut-être que non diraient les normands. Les procès-verbaux des réunions de la Fed publiés après la clôture de l’or mercredi renforcent l’opinion selon laquelle davantage de hausses de taux d’intérêt sont en cours, faisant pression sur les prix des métaux qui ont déjà vécu quatre jours de gains sans pause. Les membres de la Fed ont exprimé leur conviction que l’inflation va reprendre et les investisseurs semblent avoir repris la bonne vieille habitude d’acheter de l’or lorsque les attentes inflationnistes se matérialisent.

Mais l’or a baissé jeudi après qu’un tweet du président Trump ait laissé planer un doute sur l’immédiateté de la frappe américaine contre la Syrie, compensant ainsi un tweet inquiétant, un jour plus tôt.

Quoiqu’il en soit, l’or ne brille pas autant que pendant la période 2011-2013. Mais nous pouvons tout de même constater que les ETF dont le sous-jacent est le métal physique, reprennent un peu de couleur surtout en Europe. Ceci tendrait à démontrer que les incertitudes politiques pourraient être un facteur explicatif plus important que la peur d’une inflation soudaine.

Et comme Trump n’a pas finit de nous surprendre, il est peut-être encore l’or, mon seignor…d’acheter un peu d’or.