Fin 2017, l’investisseur européen s’est enrichi grâce aux marchés boursiers du vieux-continent. Que se passe-t-il en Europe en 2018 alors que les indices américains continuent leur hausse?

L’Europe existe-t-elle? Du point de vue des Anglais qui négocient un Brexit qui à la grâce des pas de danse exécutés par Theresa May, la réponse est oui. Mais pour des pays comme la Hongrie, la Pologne ou l’Italie, pour ne citer qu’eux, la réponse semble être non.

A ce point il semble important de rappeler que l’Europe n’est pas seulement née de la nécessité politique ou économique. Umberto Eco dans son article intitulé «Cari ragazzi ringraziate di essere europei» publié dans le journal la Republicca du 29 novembre 2014, écrivait que des personnes «Illuminées» comme Altiero Spinelli, Alcide De Gasperi, Konrad Adenauer, Robert Schumann et d’autres avaient compris que notre continent devait être une patrie commune pour des profondes raisons culturelles.

Le linguiste avait raison mais la réalité politique est tout autre. Qui aurait cru que les deux partis italiens au pouvoir se seraient alliés? Comment imaginer résoudre la situation en Catalogne? Les Français arrêteront-ils les grèves à répétition? Les partis d’extrême-droite prendront-ils encore plus de pouvoir?

Les marchés boursiers ont été le reflet des ces inquiétudes. Les Américains boudent les titres européens alors que les évaluations boursières semblent attrayantes. Mais n’étaient-ce pas les propos des analystes qui vantaient l’Europe en début d’année? Et les Européens se demandent s’il ne faut pas investir plutôt aux Etats-Unis. Alors comment ont réagi les différents marchés boursiers?

Comme le montre le graphique, les investissements pétroliers ont été positifs depuis le début de l’année comme pour le dernier trimestre. Par contre l’Europe est plus contrastée que ce que laisse entendre l’Euro zone STOXX.

Les performances trimestrielles européennes affichent une disparité géographique importante avec le marché italien en baisse de 4,2% alors que le français gagne 3,2%. Les Allemands perdent 0,5% et les Anglais voient leur indice en hausse de 1,7%.

Alors faut-il renoncer à investir en Europe et ne se focaliser que sur les titres américains? Non, car l’Europe est riche en petites et moyennes entreprises ayant ou non une cotation en bourse. Il existe ainsi une multitude de possibilité d’investissement au travers de fonds de placement ou de Private Equity.

Nous avons eu l’occasion d’assister à une présentation du fonds Echiquier Agenor Mid Cap Europe qui décrivait une des facettes de sélection de titres européens. Depuis le début de cette année, la performance est supérieure à 9%. Plus récemment, Unigestion démontrait que dans le segment Private Equity, il existait des situations extrêmement intéressantes dans le marché des PME européennes. Il existe évidemment d’autres exemples dans l’univers des fonds de placement.

C’est ainsi que l’investisseur européen ne doit pas jeter l’éponge et attendre que mort s’en suive. Le marché et les opportunités sont un fait. Ne laissons pas les annonces politiques prendre le dessus sur des réalités économiques et philosophiques.

Laissons la conclusion à Umberto Eco: «Remerciez Dieu ou le destin, comme vous préférez, d’être nés Européens et ne faites pas confiance aux faux prophètes qui voudraient nous faire revenir il y a 70 ans».