Jim Cramer a dit que le marché avait ouvert en hausse simplement parce qu’on avait trop baissé avant et que ça démontre bien que nous sommes dans un « Bear Market ».

L’Audio du 27 novembre 2018

Techniquement ce n’est pas vrai. Certains titres SONT dans un Bear Market, mais pas le Dow Jones, pas le S&P500 et MÊME PAS le NASDAQ. Alors je ne veux pas pinailler ni me raccrocher aux branches pendant que les mecs sont en train de scier le tronc, mais pour l’instant, les principaux indices américains ne SONT PAS DANS UN BEAR MARKET.

Je reconnais, la tendance n’est pas belle et c’est pas gagné. Mais soit on met des règles en place et on s’y tient, soit on commence à dire n’importe qui n’importe comment. Même en Europe c’est discutable. L’indice Italien est clairement en baisse de 22% depuis les plus hauts de l’année, par contre le DAX ou le CAC n’y sont pas encore.

Rebond or not rebond

Hier nous sommes remontés assez fort. Enfin, pas si fort que ça, mais compte tenu de ce que l’on vient de se prendre dans les dents ces derniers jours, on va s’estimer content du rebond de ce lundi. Et ceci même si Jim Cramer n’est pas d’accord.

Pour ce qui est des déclencheurs de ce rebond, il y en a deux. Le premier c’est évidemment l’Italie. Et le second c’est le Cyber Monday et les ventes stratosphériques du Black-Friday, cumulées à celles du Cyber Monday, du Shopping Tuesday (aujourd’hui) et du « Je vais faire les Courses Wednesday », demain. Ainsi que du « J’ai oublié d’acheter un truc Thursday » de ce jeudi.

Oui, je sais, j’ai inventé les trois derniers, mais au point où on est dans les fêtes de la consommation, pourquoi s’arrêter en si bon chemin.

Moins tu pédales plus fort, plus tu avances moins vite

Hier les Italiens ont donc commencé à se dégonfler et ont annoncé qu’ils pourraient envisager de baisser leur déficit à 2% contre les 2.4% qu’ils nous martelaient depuis des semaines. Ce qui reste encore dans une zone d’ombre, c’est de savoir si les Européens vont engager une procédure disciplinaire contre l’Italie pour son « mauvais comportement ».

Ce qui n’est pas clair non plus, c’est de savoir si Juncker va se réveiller un matin avec une tête de cheval dans son lit. Mais ça, c’est encore à voir.

Toujours est-il que l’annonce de la « marche arrière » italienne a donné un peu d’air aux marchés et surtout aux banques qui ont retrouvé un peu de couleur. De couleur verte. Le chemin vers la rédemption est encore long, mais actuellement, on se contente de peu et cette ouverture surprenante à la hausse a donné un peu d’air au marché.

Pétrole pas plus fort, mais moins faible

Le pétrole a également collaboré au rebond général en Europe et ailleurs. Ce dernier, après s’être fait démonter vendredi dernier est finalement parvenu à rebondir de 1.5$. Ce n’est pas grand chose, mais terme de pourcentage, c’est quand même plus impressionnant que si le baril avait été là où l’on avait annoncé, à 100$.

Le secteur bancaire et le secteur pétrolier sont donc les deux vainqueurs de la séance en Europe.

Aux USA, on a apprécié la volte-face de l’Italie, mais pas que. On a surtout axé les regards sur les ventes de vendredi dernier et de celles que l’on attendait pour ce lundi « électronique ». Du coup, tout le secteur retail était en folie, Amazon en tête.

L’ex-champion du monde du Cloud est donc redevenu le champion du monde de la vente en ligne – pendant quelques jours et a repris plus de 5% ce qui faisait quand même du bien aux actionnaires, même si le retour en mode « bull market » n’est sûrement pas encore pour cette année.

On notera également la belle performance de compagnies comme GameStop, American Eagle Outfitters, Best Buy, ou encore Target.

La consommation c’est bon

La journée était donc placée sous le signe de la consommation et à voir les chiffres publiés ces dernières heures, même s’ils ne sont pas tous les mêmes, ni tous très précis, ni très faciles à être interprétés. Il en ressort clairement que l’Américain moyen consomme. Il ne se préoccupe pas trop de l’inflation ou de la guerre économique avec la Chine ; il consomme parce que c’est la saison et parce que qu’on lui fait croire que c’est pas cher.

À propos de Guerre économique, Trump est en train de préparer le terrain pour la fin de semaine et son meeting avec le Roi de la Chine. Il a donné une interview au Wall Street Journal hier. Interview dans laquelle il disait que si les Chinois n’ouvraient pas leur pays à la concurrence, il n’aurait pas d’autre choix que de remettre une couche de tarifs douaniers.

Et il a aussi mentionné que si les Chinois ne faisaient pas d’efforts, Apple qui était dispensé de taxes pour la fabrication de ses iPhones chez Foxconn, allait devoir payer aussi.

Un iPhone ou une Mustang ?

Ce qui fait que le prix des iPhones pourraient monter encore plus et, au delà du fait que l’on va bientôt devoir choisir entre un smartphone et une voiture – vu que c’est bientôt les mêmes tarifs – cette annonce pesait déjà sur le prix d’Apple hier soir after close.

Alors si à l’ouverture vous voyez Apple en baisse de 2%, vous saurez d’où ça vient : de la Maison Blanche.

Pour le reste, l’or est à 1229$ et se prépare toujours à exploser. En tous les cas, le jour où l’or explose, on ne pourra pas dire qu’il ne s’était pas préparé. Comme mentionné plus haut, le baril se traîne vers les 51.50$ et ne fait pas grand-chose pour le moment et le Bitcoin s’est encore fait défoncer.

Après Cyber-Monday, pour préparer l’achat de la nouvelle voiture, inscrivez-vous, ça au moins c’est gratuit…

Paf ! le Bitcoin – Paf ! Nabilla

Ce matin la Cryptomonnaie est en baisse de 6% à 3880$ et selon les experts, il y a un support dans la zone des 3600$ – là où nous sommes allés ce week-end. À noter qu’un gourou de la « cryptomonnaie » a annoncé qu’il rachetait à ces niveaux.

Reste à déterminer ce que signifie « gourou des cryptomonnaies » quand on sait que Nabilla avait recommandé le Bitcoin à 19’000 en même temps qu’un nouveau mascara sur Instagram.

Goldman dans la boue

Dans les nouvelles du jour, on notera que Goldman Sachs s’empêtre un peu plus dans l’affaire 1MDB, maintenant la Malaisie réclame 600 millions à Goldman. La retraire de Blankfein pourrait être plus compliquée. Pendant ce temps un des derniers conglomérats américain, United Technologies a décidé de se « spin-offer » en trois compagnies indépendantes. Encore un membre du Dow Jones qui se remet en question avant de finir comme GE.

Et puis, les stratèges de chez Morgan Stanley sont déjà en train de regarder devant, puisqu’ils viennent d’annoncer que pour 2019, il faudra sous-pondérer les actions américaines et surpondérer les marchés émergents. En attendant le patron de Renault est toujours à l’isolement, au riz sans poisson cru et à l’eau.

Côté chiffres économiques, nous aurons le chômage en France – sans compter les Gilets Jaunes qui sont hors quota durant la révolution – puis il y aura aussi le Meeting de l’OPEP – on n’attend rien, mais on ne sait jamais – et pour terminer, il y aura la confiance du consommateur. Pour ce dernier chiffre, je dois dire que je serais atterré si il était mauvais étant donné les chiffres des ventes de ces derniers jours.

Pour le moment les futures sont en hausse de 0.2%, le Japon monte de 0.8%, la Chine de 0.2% pendant que Hong Kong recule de 0.2%.

Voilà, c’est tout pour ce matin. Il me reste à vous souhaiter une belle journée et on se retrouve demain à la même heure et au même endroit.

Thomas Veillet
Investir.ch

« In politics, stupidity is not a handicap»

Napoléon Bonaparte