Jeudi dernier, lors de ma « dernière » chronique de la semaine, j’avais intitulé la chose « journée de l’antidépresseur ». Ce matin c’est pire.

L’Audio du 19 novembre 2018

La semaine s’est terminée sans grande direction. Trump semble positif sur les possibilités de « régler le cas » avec la Chine dans les plus brefs délais, mais ça ne suffit pas à cacher le fait que Nvidia s’est faite exploser vendredi matin après avoir publié des chiffres en-dessous des attentes et des guidances horribles.

Ce qui a permis aux « experts en finance visionnaires » de downgrader le titre parce que, bien sûr, on est toujours TELLEMENT plus intelligent après. Nvidia a donc perdu 20%. Pendant ce temps, les cryptomonnaies se font déchirer et les graphiques sont à peine plus motivants que l’électroencéphalogramme d’une momie retrouvée sous les grandes pyramides.

Coup de frein sur le baril et coup de pied sur le BREXIT

Le pétrole ne baisse plus, mais on semble avoir oublié le sujet pour se concentrer sur le BREXIT qui ne trouve toujours pas de solution et ne semble donc pas capable de trouver la sortie du tunnel sous la Manche. Mme May semble dans une merde noire et depuis qu’elle est Premier Ministre, on dirait qu’elle pris 30 ans.

Ce matin, le « feeling » c’est que l’Angleterre pourrait bien finir par quitter l’Europe sans aucun deal. Bon, en même temps quand on regarde ce que devient l’Europe, on pourrait même se demander si l’Europe ne va pas se désagréger avant que l’on trouve le moindre deal avec qui que ce soit.

Pendant ce temps, si vous ne savez pas quoi faire, vous pouvez toujours jouer avec la Livre Sterling. Quand on regarde le graphique de ces derniers jours, la première image qui vient à l’esprit, c’est une boule de flipper.

La tech en enfer

En conclusion, la tech est au plus mal, puisqu’au delà de Nvidia, Apple est au bord du gouffre et est « presque » en Bear Market – au-dessous des 185$, ça sera le royaume des ours. Qu’il y a des « death cross » un peu partout sur des titres comme Google ou Netflix. Que pour Amazon et Apple, c’est une question de semaines. Et c’est la même chose sur le graphique du Russell 2000, l’indice des moyennes et petites capitalisations aux USA.

Une « Death Cross », c’est un truc de « chartiste ». Quand la moyenne mobile des 50 jours (encore un truc de chartiste) coupe la moyenne mobile des 200 jours (un autre truc de chartiste), c’est un signe comme quoi « c’est pas beau ». Y à qu’à voir le nom « Death Cross »… c’est l’opposé de « Golden Cross ». Pas besoin de parler anglais ni d’avoir fait des études de finance, on voit tout de suite qu’on est mal barré.

La FED, ça vous gagne

En plus de la tech qui est au plus mal, on commence à s’inquiéter sérieusement du fait que la croissance pourrait être mise à mal parce que la FED tente de « normaliser les taux » – normaliser les taux, c’est le mot savant pour dire : « on va les monter et vous péter les deux genoux pour pas que l’inflation nous gagne ».

Le plus « bearishs » d’entre tous s’attendent à un krach boursier que l’on ne pourra pas stopper, entre les algos et les ETF’s qui vont se faire déglinguer et qui, en se faisant déglinguer, vont entraîner les plus gros noms de la techs avec eux : Amazon, Apple et Google en tête gondole, le pire semble à venir.

C’est en tous les cas ce qui ressort de mes lectures du matin.

Le retour des morts-vivants

Après une nuit d’insomnies et après avoir passé plus de temps sur le net que sur mon oreiller, il m’a semblé évident que nous sommes proche du mode « on va tous mourir dans d’atroces souffrances ». CNBC a même ressortit Tudor Jones des armoires à naphtalines. Tudor Jones, le mec qui avait prédit le krach de 1987.

Enfin, un de ceux.

Donc le mec a eu raison en 1987. Ça fait quand même 31 ans. Mais juste un jour, juste 31 ans plus tard. Alors autant l’écouter, il a peut-être quelque chose à dire.

En effet, il dit qu’il faut se préparer à des moments de terreur. Dans la même veine, Jim Cramer qui fait du bruit sur CNBC et qui casse des trucs en direct à la télé, pense également que l’on se prépare des moments difficiles.

Bref, pour faire simple, si l’on en croit les journaux, les experts et les moyennes mobiles, ce n’est pas un tsunami boursier que l’on va se prendre dans les dents, mais ça sera bien pire.

Quand on voit ce qu’on voit

Alors moi je ne suis ni un expert, ni un journal et je n’ai une expérience que très moyenne sur les moyennes mobiles. En plus je n’ai pas été à l’école et je me contente d’écrire des chroniques boursières depuis 13 ans, mais il y a un truc que j’ai appris en bourse depuis plus de 25 ans.

Ce truc c’est que quand c’est évident, c’est généralement évidemment faux.

Ce matin l’Asie est proche de ne pas faire grand-chose, pour ne pas dire rien. La volatilité est revenue sous les 20%, les algos devraient donc foutre la paix quelques jours. Et puis le pétrole remonte gentiment. Après avoir donné un coup de frein sur les 55$, le baril retrouve un peu d’air et se traite à 57.36$.

L’or est au bord de l’explosion à 1220$. Si tout va bien dans une semaine il est à 1230$, parce que tout le monde aura besoin de se planquer quelque part. Vieux principe boursier.

Le Bitcoin… passons au sujet du Bitcoin…

Nouvelles neuves & Thanksgiving

Pour le reste des nouvelles ; on reparle du BREXIT puisque Barnier suggère que l’on prolonge le délai à 2022 avant que les Anglais quittent l’Europe. Comme ça c’est sûr qu’il n’y aura plus rien à quitter à ce moment-là.

Non, parce qu’au rythme où ça va en Europe, on se demande bien ce qu’il va en rester d’ici 2022. Si ça se trouve, il ne restera que Macron qui sera là pour jouer aux petits soldats avec un gilet jaune sur le dos pendant que sa femme le surveillera dans son bac à sable.

Trump a déclaré que le meurtre de Khashoggi ne sera peut-être jamais « élucidé ». Parce que sinon ça pourrait gêner l’Arabie Saoudite. Et puis si ça se trouve, c’est tout de la faute des extra-terrestres ou des Démocrates, c’est à voir.

Autrement, nous entamons la semaine de Thanksgiving, ce qui veut dire qu’aux USA, dès mercredi tout le monde va retourner dans sa famille aux quatre coins des Etats-Unis, que jeudi ça sera fermé et que vendredi tout le monde aura pris congé pour faire les soldes en ville ou sur internet.

Autant vous dire que nous aurons une toute petite semaine boursière… parce que si on compte sur le reste du monde pour mettre l’ambiance, c’est pas gagné.

Côté chiffres économiques pour ce lundi c’est Waterloo, morne plain. Il n’y a rien et nous allons donc pouvoir passer notre journée à vendre toutes nos positions, se mettre cash et attendre le krach annoncé, puisque d’ici les 12 prochains mois ça devrait être réglé. On pourra racheter à ce moment-là.

Donc je vous propose de vous retrouver après le krach, parce que franchement, moi, ça ne m’amuse que moyennement de ne parler que trucs déprimants et de fin du monde.

En attendant je vous souhaite une très belle journée, un très bon début de semaine, que George Clooney soit avec vous et avec votre tasse de café et on se retrouve demain – nan, parce que je plaisantais quand je disais que je vous retrouvais APRÈS le krach…. Déjà que je dors pas la nuit, je ferais quoi si j’écrivais pas le matin ?

Thomas Veillet
Investir.ch

« My name is Jordan Belfort. The year I turned 26, I made 49 million dollars, which really pissed me off because it was three shy of a million a week. »

Quotes from the Wolf of Wall Street