Un jour c’est l’inversion de la courbe des taux qui nous fait flipper et le lendemain c’est les négociations du trade deal qui avancent qui nous emmènent au bord de l’orgasme et puis ça recommence.

Ce qui nous amène à une journée en haut, puis une journée en bas en fonction du sujet. Il semble d’ailleurs que nous soyons bien incapables de parler d’autre chose en ce moment.

GDP ou PIB

Cependant, hier soir aux USA nous avons tout de même abordé le sujet du GDP. Le GDP américain qui a reculé à 2.2% pour le dernier trimestre 2018, alors que l’on attendait 2.6% selon les «experts à Washington ». En temps normal ça aurait pu faire du mal au marché, mais comme entre deux quelqu’un avait dit à Reuters que les discussions au sujet de la propriété intellectuelle et des transferts de technologie, avançaient bien à Pékin, le marché est monté.

Pendant ce temps, l’Europe n’a rien fait et quand je dis RIEN, c’est un euphémisme. J’ai même parfois l’impression qu’il y avait plus d’activité dimanche dernier sur le DAX qu’il n’y en a eu hier.

Les histoires se répètent et tournent en boucle

Nous voici donc coincés dans le continuum espace-temps en attendant que quelque chose d’autre attire notre attention, tel le jeune chiot qui vient de découvrir le concept du jouet qui couine.

Le pétrole se stabilise et reste toujours en embuscade en-dessous des 60$, prêt à bondir pour aller chercher son objectif avoué des 65 et l’or repasse en-dessous des 1300 – probablement à cause du dollar – oui, parce que quand l’or baisse c’est TOUJOURS à cause du dollar. Et ce malgré les quelques théories qui circulent dans le marché, disant que d’ici la fin de l’année le métal jaune sera à 1950$ – au moins.

Le complot médiatique

Comme la bourse américaine a terminé en hausse, ce matin c’est donc la fête aux Bearishs. Comme je l’ai mentionné dans cette chronique plusieurs fois ces derniers temps, le marché étant totalement sclérosé et ne sachant plus vraiment quoi faire, les médias ont le talent de nous sortir un paquet d’articles négatifs à chaque fois que le marché est monté la veille et une tonne d’articles positifs lorsque l’on s’est fait démonter le jour d’avant.

Ce matin ne fait donc pas exception, puisque nous avons droit à une réinterprétation des statistiques post-inversion de la courbe qui dit que « cette fois c’est pareil » et que, contrairement à ce qui a été dit précédemment, après une inversion de la courbe les actions ne vont pas surperformer les marchés, mais se casser la gueule immédiatement. D’ailleurs si ça se trouve, à l’heure où je vous parle les marchés ont déjà commencé à chuter, mais on ne le sait pas encore.

Vendez, Vendez mais VIIIIITTTTEEEEEEE…

L’autre article qui fait flipper de ce matin c’est Stephen Roach, ex-Morgan Stanley qui met en garde le monde « d’être prêt à vendre ses actions très très rapidement quand le vent va tourner ». Parce que selon lui la fin est proche et lorsque l’on se rendra compte que la croissance est « kaputt » et qu’il n’y aura plus jamais d’espoir dans nos vies et que la FED va faire faillite et que Macron deviendra Président de la BCE, on va se faire démonter et ça baissera tellement vite que l’on ne verra même pas passer le plongeur en apnée, comme dans le grand bleu.

Bref…

Donc voilà. Globalement les marchés US sont montés à cause du trade deal et ils devraient baisser aujourd’hui à cause de l’inversion de la courbe, et cela si un minimum de logique est respecté. L’Europe est paralysée, l’Angleterre est BREXIT et l’Asie monte ce matin, parce que « Make the Trade Deal Great again ». Avec mention spéciale pour Shanghai qui prend près de 2.6% pour fêter ça. L’indice chinois se retrouve au bord de l’explosion haussière, encore un petit coup de pouce et c’est l’envolée sauvage.

Pour ce qui est des nouvelles du jour…

Dans la presse de ce matin, en plus des annonces cataclysmiques faites par certains « experts », comme cité précédemment, il faut aussi retenir le fait que Bullard, de la FED, a estimé que les chiffres qui montrent un ralentissement de la croissance ne sont que « temporaires ».

Tiens, c’est un scénario intéressant puisqu’actuellement nous partons tous du principe que s’il y a croissance elle est forcément en accélération et que si elle avance moins vite, elle va soudainement arrêter de croître complètement et tomber en récession. Monsieur Bullard apporte une idée originale en disant que le ralentissement n’est peut-être que temporaire et qu’une fois que la croissance aura repris son souffle, elle va tout péter à la hausse. C’est novateur comme réflexion, mais c’est intéressant. Ça nous fait au moins un point de vue qui est autre que « on va tous mourir » ou « yepeeeeeee c’est trop cool l’économie et la croissance »…

On nous aurait menti ?

Dans le cadres de « l’affaire 737 MAX », on apprend ce matin que les autorités aériennes européennes et américaines étaient au courant depuis deux ans du problème de software qui a provoqué (semble-t-il) le crash des deux avions de Lion Air et d’Ethiopian Airlines. Les passagers seraient donc montés dan l’avion à l’insu de leur plein gré. Mais disons que maintenant l’affaire est dans les mains des avocats et dès qu’ils auront fini d’essorer Monsanto et son Round-Up, ils pourront se faire Boeing et potentiellement les autorités aériennes.

Bien qu’au sujet des autorités, je leur souhaite bonne chance.

En vrac

Huawei a cartonné au niveau des chiffres, malgré les sanctions américaines. Lyft a pricé son IPO à 72$, valorisant immédiatement le concurrent d’UBER à 24 milliards de dollars. Le titre sera traité cette après-midi pour la première fois. Hier Trump a envoyé un Tweet disant qu’il trouvait que le pétrole était «trop cher». Les traders lui ont renvoyé une réponse via le marché : « don’t care ». Hier, Warren Buffet a confirmé sa confiance en Tim Sloane – CEO de Wells Fargo – dans les minutes qui ont suivi, Tim Sloane a annoncé qu’il s’en allait. La communication est à son apogée visiblement.

AstraZeneca signe un deal de 6.9 milliards avec Daiichi Sankyo dans le cadre de la lutte contre le cancer. Pour le reste, Warren Buffet (encore lui), pense que l’économie « à l’air d’avoir ralenti » et en Angleterre, la question reste posée : «Should I stay or should I go ?», comme disait Mick Jones.

Les chiffres

Il y a du monde ce matin côté chiffres économiques. En Allemagne nous aurons les ventes de détail et le taux de chômage. En France ça sera le CPI et les chiffres de la consommation (sauf sur les Champs Elysées), en Espagne, ça sera le GDP, en Angleterre aussi, et puis aux USA, ça sera le PCE Price Index, le Chicago PMI, les chiffres de la confiance du consommateur version Michigan et pour terminer, les ventes des nouvelles maisons pour le mois de février… Chiffre très regardé en ce moment, histoire de voir si l’économie ralentit vraiment ou pas.

ESG, ESG et ESG

Voilà. Bon. Je crois qu’il n’y a pas de raison de perdre plus de temps que cela, je vais vous laisser aller boire votre café, mais avant, aujourd’hui en plus des habituelles analyses financières de nos partenaires, les 3 rédacteurs du site vous parlent d’ESG.

C’est à la mode, c’est bon pour la planète et même pour votre ligne ! Alors scrollez un peu plus bas et découvrez un article de Fabio Lopes, de Marco Rastaldi et de votre serviteur… Et n’oubliez pas que le 2 avril, il y a conférence sur le thème et que nous y seront tous… Mardi 2 avril à 17h15 (pour investisseurs qualifiés et uniquement sur inscription).

En attendant, passez un excellent week-end et que la force de l’ESG soit avec vous.

Thomas Veillet
Investir.ch

« The mind is the limit. As long as the mind can envision the fact that you can do something, you can do it, as long as you really believe 100 percent. »

Arnold Schwarzenegger