Après avoir été « rassuré » mardi, voici que l’on a été bercé par les incertitudes liées au Trade Deal.

Perspectives ? Quelles perspectives ?

Le Trade Deal qui n’existe d’ailleurs virtuellement même plus, puisque les parties concernées donnent plus l’impression de chercher à comment surmonter cette situation pourrie chacun dans leur coin qu’autre chose.

Hier, le Secrétaire du Trésor américain, Steve Mnuchin a même carrément déclaré à la télé que, « pour l’instant, le gouvernement américain n’avait AUCUN plan prévu pour continuer les négociations avec la Chine et qu’ils n’avaient pas l’intention de retourner à Pékin, pour le moment ».

Ça à le mérite d’être clair

Alors en même temps, connaissant la vision « long terme » du Président Américain, on peut largement se dire que la définition de « aucun plan », peut changer du tout au tout, le temps d’un « tweet ». Mais quoi qu’il en soit « pour le moment », rien n’est prévu et ce n’est pas comme ça que l’on va soulager le stress des investisseurs qui ont le cœur qui balance entre espoir et profonde angoisse.

La journée d’hier aura donc été bercée par les mauvaises nouvelles et les mauvaises intentions concernant la « Trade War ». Malgré le sursis de 3 mois obtenu par Huawei, le géant chinois continue de crier à qui veut l’entendre qu’ils n’ont pas besoin des USA. À force de quoi, ça pourrait bien se retourner contre eux et ceci même s’ils ont annoncé qu’ils auront un remplacement pour Androïd durant l’année.

La Chine en position « brace, brace, brace »

Dans la foulée des petites phrases qui causent de grosses angoisses, on notera aussi qu’un journal chinois a laissé entendre que le gouvernement travaillait aussi sur un plan alternatif à un « Trade Deal », histoire de voir comment ils pourraient faire si tout cela tournait au vinaigre. Finalement, ont-il vraiment besoin des Américains sur le long terme ? Pékin se pose la question et ça n’arrange pas forcément le moral des investisseurs.

Dans cette ambiance déprimante et bourrée d’incertitudes qui démontre bien que l’on n’est pas encore sorti de l’auberge de ce côté de l’économie – et comme il n’y a que CE CÔTÉ de l’économie qui nous intéresse – les marchés n’ont pas eu d’autre choix que de baisser hier.

Baisse contenue

Tout était dans le rouge un peu partout dans le monde et ça continue ce matin en Asie et pour les mêmes raisons. Mais il faut quand même essayer d’y trouver du bon, puisque globalement ce n’était pas non plus la méga-grosse panique vendeuse. On sent que l’intérêt des marchés et la volonté des traders n’est pas non plus à son apogée en ce moment.

La volatilité, autrement dit ; l’indice VIX est à 14.75% et continue de baisser. On voit donc bien que le niveau de stress relatif à la baisse d’hier est plus de la déprime que de la panique et que, quelque part au fond de nous, on se dit qu’il va bien finir par se passer quelque chose. Oui, mais quoi ? Et c’est cette incertitude, ces doutes qui pèsent et qui rendent ces marchés aussi chiants que les élections européennes.

Comme un mercredi

En conclusion de la journée d’hier, on peut dire que le marché était en baisse parce qu’il était stressé et angoissé au sujet du Trade War Deal qui ne semble pas se résoudre, contrairement à la veille où l’on croyait un peu plus qu’il allait se résoudre. La baisse était somme toute homéopathique et il y a même le Dax qui parvenait à terminer dans le vert.

Ce matin l’angoisse continue de peser, puisqu’aux USA on réfléchit de plus à comment couper certains échanges de technologies avec la Chine. Histoire de les mettre un peu plus dos au mur. On voit bien que le chemin que Trump semble prendre n’est pas celui de la gentille négociation autour de la table avec dégustation d’un chardonnay bien frais, mais plus celui du « je te tords un bras dans le dos et je monte jusqu’à que tu craques ou que ça craque ».

Le rouge vous va si bien

La Chine, Hong-Kong et le Japon sont en mode « red carpet »,puisque l’ensemble des marchés est en baisse de plus ou moins 1% et que les futures US pointent déjà bien en terrain négatif en reculant de 0.4%.

L’ambiance semble donc bien pourrie pour ce matin déjà et le flot de nouvelles n’a pas l’air de vouloir nous aider. Le pétrole est également mis à mal depuis la publication des inventaires puisqu’encore une fois les analystes étaient à côté de la plaque (comme d’habitude, serais-je tenté de dire) et que les stocks étaient bien, mais alors bien plus importants que prévu. Le baril s’est pris une volée et se retrouve à nouveau dans la zone des 61$. L’or a tenté de profiter de l’ambiance pourrie pour essayer de se démarquer, mais ça n’a fait qu’un feu paille et nous sommes à 1272$, juste à l’instant.

MAYXIT

Dans les sujets qui vont être abordés et qui seront peut-être une « autre source » d’intérêt, il y aura le cas du MAYXIT. En effet, de plus en plus, mais seulement dans les milieux qui savent plus que nous, on pense de plus en plus sérieusement à l’éjection de Theresa May, Madame le Premier Ministre pourrait bien ne plus être que Madame l’ex Premier Ministre dans quelques jours à peine.

Auparavant on pensait qu’elle allait rester au moins jusqu’à la présentation de son prochain plan pour le BREXIT, mais il semblerait que de plus en plus d’experts (dont je ne fais partie) pensent qu’elle est serait sur le départ plus tôt que prévu. Peut-être que les camions de déménagement aperçus la nuit dernière devant le 10 Downing Street sont une indication, allez savoir…

MAYXIT, BREXIT, CHINEXIT

La question que l’on peut se poser au sujet de tout cela, c’est de savoir comment le marché va réagir à un éventuel départ de Madame et quelle en sera l’interprétation qu’il en fera. Aujourd’hui plus personne n’y comprends rien et en dehors du fait que l’on aimerait bien que ça se termine afin que l’on puisse passer à autre chose, comme le Trade War Deal, par exemple, on se demande vraiment comment ça va se finir. Peut-être qu’il ne va même rien se passer finalement.

On vit avec depuis tellement longtemps que plus rien ne nous étonne du côté de Londres.

Reste du monde

Pour les « autres nouvelles », on se balade entre petites phrases assassines et bons mots sur la Trade War Deal, mais on n’y voit toujours pas plus clair. La FED a publié ses Minutes et, Ô surprise, on n’y apprend rien de plus que ce que l’on savait déjà. La FAA pourrait garder les 737 cloués au sol un peu plus longtemps que prévu – toujours cette sale habitude d’utiliser le conditionnel – et puis hier Qualcomm s’est fait démonter de 10% après une décision de justice (encore un juge qui se prend pour Dieu) qui considère que Qualcomm a abusé d’une position dominante ou un truc du style.

Autrement l’Inde explose à la hausse alors que les premières projections laissent à penser que Modi devrait être réélu. Les Cryptos sont en baisse parce que les Russes veulent commencer à réglementer la chose et Honda rappelle 137’000 SUV’s parce que les Airbags se déploient sans raison et c’est très embêtant quand vous êtes à 130 sur l’autoroute. En France, bien sûr, personne ne roule à 130 en Suisse, ne vous méprenez pas…

Chiffres économiques

Ce jeudi, si l’on ne succombe pas à une crise boulimique de lexomil, on devrait pouvoir s’éclater avec passion et enthousiasme sur l’avalanche de chiffres économiques qui nous arrivent.

On va commencer par un délirant GDP allemand qui devrait démontrer que l’Allemagne ne gagne pas toujours à la fin, puis il y aura les PMI des services et manufacturiers en Allemagne, en France et carrément dans toute l’Europe. Et juste au moment où l’on frisera l’orgasme de la passion des chiffres économiques, nous aurons encore l’IFO en Allemagne, les ventes de détail en Angleterre et, tenez vous bien au bastingage : les Minutes du dernier meeting de la BCE.

Si après vous n’en n’avez pas encore assez, aux USA il y aura les Jobless Claims, les New Homes Sales, le PMI des services et le PMI manufacturier et, en cerise sur le gâteau ; le Markit Composite PMI.

Voilà, rien qu’à l’énonciation de tout ces chiffres, je suis carrément épuisé, m’en vais donc vous laisser ici et vous dire … à bientôt.

Excellente journée à tous.

Thomas Veillet
Investir.ch

“C’est pas compliqué, en politique, il suffit d’avoir une bonne conscience, et pour ça il faut avoir une mauvaise mémoire !”

Coluche