Le retour du week-end prolongé aura été fructueux en Europe, mais sans grand intérêt aux USA où l’on a principalement passé notre journée à faire du « réchauffé » avec ce que l’on savait déjà.

L’Audio du 12 juin 2019

On prend les même et on recommence

Alors que les Européens rattrapaient un peu du retard accumulé lundi – la majorité des traders étant encore en train de digérer l’agneau de la Pentecôte – on reprenait donc les mêmes thématiques à la mode depuis quelques jours ; les fameuses « attentes de baisses des taux ».

Les experts en tous genres sont en train de rivaliser de techniques toutes les plus pointues les unes que les autres, afin de réussir à deviner quand est-ce que la FED va baisser les taux. Oui, parce que vous l’aurez compris, depuis quelques jours la question n’est plus de savoir SI la FED va baisser les taux, mais plutôt QUAND est-ce que la FED va baisser les taux.

Les bookmakers ont parlé

Si l’on regarde l’état des paris qui sont pris actuellement à Las Vegas – ou à Chicago, sur les futures sur taux, les plus fous parient sur une probabilité de 25% de chances de voir une baisse dès le prochain meeting de la Fed, à savoir mardi et mercredi prochain. Mais la raison pousserait quand même en direction d’un poil plus tard dans l’année. En revanche, personne n’aborde le fait que Powell a parfaitement le droit de baisser les taux n’importe quand, sans pour autant attendre un FOMC Meeting quelconque.

Mais peu importe, ce scénario semble déjà exclu d’emblée, cela ferait bien trop d’inconnues dans l’équation.

Les taux pour l’Europe et la Chine pour les USA

Pendant que les Européens tiraient leurs marchés à la hausse en se tirant la bourre à celui qui devinera l’avenir des taux directeurs américains, les Américains, eux, étaient déjà passés à autre chose : les évolutions et autres circonvolutions de la crise de la Trade War avec la Chine.

Ça faisait au moins trois ou quatre jours que l’on n’en parlait plus et nous sommes donc revenus sur le sujet avec Trump (encore lui) qui insistait sur le fait « qu’il n’avait ABSOLUMENT aucun intérêt sur le Trade Deal, tant que la Chine ne revenait pas à la raison ». Sous-entendant que les Chinois sont complètements barjes d’avoir fait un 180° dans les négociations alors que tout était quasiment signé et que le deal en question était ABSOLUMENT parfait. Enfin, sûrement parfait pour les USA, on n’en doute pas une seconde.

Trump garde la main

Toujours est-il que le Président qui vient de remporter une victoire éclair sur le Mexique – et qui continue de garder la pression médiatique sur la Chine, afin de s’assurer que Xi Jinping fasse bien le déplacement du Japon pour se rendre au G-20 de dans 2 semaines. Le locataire de la Maison Blanche ne perd pas une occasion de rappeler au monde entier que si son opposant chinois ne vient pas à Osaka, les tarifs vont prendre encore une fois l’ascenseur.

D’ailleurs à ce propos, comme pour corroborer ou anticiper le scénario du pire, Apple a choisi ce jour-là très exactement pour annoncer que « dans le pire des cas » – le pire des cas étant une guerre économique totale avec les Chinois – le vendeur d’iPhones a déjà prévu une solution de secours, puisque Foxconn – basé à Taïwan – serait à même de subvenir à tous les besoins en composants électroniques pour permettre à Apple de continuer à inonder le monde de sa révolution et de permettre aux gens de ne plus jamais communiquer pour de vrai entre eux. Ok, là je m’égare.

Going nowhere

Pendant que les investisseurs américains se demandaient quoi faire des dernières déclarations de Trump et des annonces d’Apple, le marché se montrait hésitant et n’avait pas grandes directions. C’est sûrement pour cela que l’on terminait la journée quasiment au même niveau que là où nous l’avions commencé, légèrement dans le rouge pour satisfaire les plus négatifs d’entre nous.

La séance américaine d’hier fait partie de ces séances de transition durant lesquelles nous pesons le pour et le contre afin de savoir si cela vaut la peine de continuer le rebond entamé par les injections d’espoir de Powell ou si, au contraire, c’est assez et qu’il est temps de repasser en mode « bearish », parce qu’entre vous et moi, c’est quand même la correction finale qui nous intéresse plus que tout.

La fausse viande avait un air pas frais

Sujet que je n’avais encore point abordé ici ; le fabricant de fausse viande Beyond Meat, qui défraye la chronique depuis quelques jours, vient de se faire littéralement démonter lors de la séance d’hier.

Beyond Meat est venu en bourse le 2 mai avec un prix d’émission à 25$. Pour faire simple, ils fabriquent des steaks sans viande, mais qui ont le goût de la viande. Vous mangez végétarien ou végan (honnêtement je me fous complètement de la terminologie exacte) tout en gardant le goût et l’aspect de la viande qui fait encore vibrer vos instincts carnivores refoulés que vous transmettent vos gènes depuis des générations.
Le titre a littéralement explosé depuis, il y a encore 48 heures il affichait un prix bien au-delà des 180$. Et puis hier, JP Mogan baissé son objectif sur neutre avec un prix cible à 120$. Ils sont toujours très positifs pour l’avenir de la société, mais estiment que c’est monté trop vite et trop haut. Sur l’annonce, le titre s’est vautré de 25% et terminait sa journée sur autour des 125$.

L’or ne bronche pas et le pétrole à mal aux pattes

Dans le rebond que nous sommes en train de vivre, il y a encore une chose qui ne fonctionne pas, c’est le comportement de l’or et du pétrole. Alors que le métal jaune avait pris les airs en tant que valeur refuge dans la débandade de la crise mexicaine, il refuse de rebaisser, maintenant que réassurance a été faite – démontrant tout de même le doute qui reste très présent dans la tête des investisseurs – et corroborant aussi les rumeurs qui disent que la Chine achète de l’or à tout va.

Le pétrole, qui lui s’était fait laminer dès le début du mois de mai, ne parvient plus à remonter – un peu comme si tout le monde allait acheter une Tesla et ne plus jamais utiliser ou porter un quelconque objet synthétique. L’or est à 1336$ et le baril vaut 52 et des poussières et ces deux-là ne laissent présager rien de bon.

L’Asie dans le gros rouge

Ce matin c’est compliqué en Asie. Tokyo ne fait rien, mais c’est surtout Hong Kong qui attire les regards alors que des manifestants emplissent les rues pour protester contre une nouvelle loi d’extradition qui augmenterait encore la mainmise chinoise sur la région.
Le Hang Seng recule de 1.5% et la Chine abandonne un demi-pourcent.

Musk, le retour

Le patron de Tesla a fait parler de lui hier. Encore une fois, serais-je tenté de dire, sauf que cette fois il n’était pas en train de fumer un joint ou de se bourrer la gueule en direct à la télé. Non, depuis que la SEC l’a dans le collimateur, le champion de la voiture électrique se montre beaucoup plus calme et résilient.

Cela ne l’a pas empêché de monter à la tribune lors de l’assemblée générale de Tesla pour dire que TOUT VA BIEN dans le meilleur de mondes. Que la production n’arrive pas à matcher la demande, une demande qui est en pleine forme et que, si ça se trouve commande des voitures qui n’existent pas encore. Les projets de GIGA-factory avancent gaiement en Chine et d’ici la fin de l’année, ils devraient annoncer le site de la Giga-factory européenne. Au passage, il prédit également un trimestre « RECORD » pour Tesla.

Elon Musk a également parlé d’acquisition dans le domaine de l’assurance, puisqu’il veut pouvoir offrir des assurances autos pas chères à ses clients, il doit encore – selon lui – finaliser un software et une acquisition pour cela. Il a également réitéré son intention d’inonder le monde de robo-taxis d’ici fin 2020 – précisant tout de même qu’en cas d’échec, ça serait surtout la faute des régulateurs. Le titre reprenait 4% hier soir after close, mais était toujours en baisse de 40% depuis décembre dernier.

Le reste des nouvelles

Autrement, on parle des autorités américaines qui pourraient bloquer la fusion entre T-Mobile et Sprint. On n’en n’avait plus parlé depuis des mois, c’est vite vu je pensais que c’était réglé depuis longtemps. Mais visiblement, il y avait encore un fonctionnaire en mal de pub qui voulait apparaître dans le Wall Street Journal.

Autrement on retiendra que Nintendo était sous pression à Tokyo suite à l’annonce de nouveaux délais pour leur dernière console. Pendant ce temps, un autre qui était en mal de publicité profite de la fusion Raytheon/UTX pour dire que « ça ne fait aucun sens ». C’est Bill Ackman qui a dit ça pour essayer de faire un peu parler de lui autrement que parce qu’il se fait démonter sur une de ses stratégies et qu’il s’entête comme un bourrin.

Côté chiffres

Aujourd’hui, il y aura Draghi qui parlera et il y aura les inventaires pétroliers. Mais plus important, il y aura le CPI américain – en fonction de ce qui sortira, nous pourrons certainement revenir sur le sujet de la baisse de taux – surtout en cas d’inflation trop faible – Trump a d’ailleurs dit, dans une envolée bucolique, qu’une inflation basse, c’était beau. On aurait presque dit Gérard Depardieu qui décrivait une andouillette.

Silogika vous propose un TEST DRIVE UNIQUE SUR R8 et RS5

Une fois n’est pas coutume, je profite de cette « tribune » qui m’est offerte pour lancer une invitation : comme vous le savez peut-être, il existe une association qui se nomme Silogika – vous trouverez tous les détails sur silogika.com – mais pour faire simple, nous nous proposons au « monde de la finance » au sens large, d’obtenir des rabais flotte lors de l’achat d’une voiture neuve.

Mais aujourd’hui Silogika a l’occasion de vous proposer une expérience « circuit » avec Audi au prix de 500 frs la journée – vous aurez l’occasion de tester la R8 et la dernière RS5 sur le circuit de la Bresse durant une journée entière.

Le 25 juin, Audi permettra donc à 20 membres de Silogika d’avoir accès à cette expérience unique. Si vous êtes intéressés, vous devez tout d’abord être membre de Silogika (mais ça c’est gratuit et c’est fait en 5 minutes) et vous inscrire en m’envoyant un mail à tv@investir.ch et ce, avant vendredi soir. Oui, je sais, c’est un peu « short notice ». Il y a 20 places, ça sera donc « first in – first serve ».

Voilà, parenthèse fermée, les futures sont inchangés et il pleut.

Je vous souhaite encore une belle journée d’automne et on se retrouve demain matin à la même heure et au même endroit.

Thomas Veillet
Investir.ch

“Logic will get you from A to Z; imagination will get you everywhere.”
― Albert Einstein