À l’heure d’internet, des Smartphones et des nouvelles instantanées sur 253 applications différentes, on n’est toujours pas très au clair sur les détails du Trade Deal phase UN, mais on est quand même content que ça soit réglé. En attendant on distribue déjà les rôles et le scénario pour la Saison 2 du Trade Deal et on ne devrait pas se reposer trop longtemps sur notre « bonheur » d’avoir bouclé la première partie, sans compter que Trump n’est même pas venu faire cocorico en sablant le champagne. Peut-être à cause du processus de destitution qui l’occupe un poil. Entre préparer les cartons et préparer sa réélection, son programme est chargé.

L’Audio du 17 décembre 2019 

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On nous dit rien ou pas grand-chose

Le Trade Deal version un est donc paqueté, les détails sont en option, mais les marchés se sont satisfaits de la chose. Et puis à quelques jours de la fin de l’année, on ne va pas non plus perdre notre temps à se prendre la tête plus que de raison. Surtout qu’on n’a pas encore acheté les cadeaux de tout le monde et que l’on ne sait pas si on pourra prendre le train pour aller voir la famille – ce qui pourrait d’ailleurs peut-être finir par être une bonne nouvelle aussi.

Bref, pour faire simple on n’a pas vécu la journée LA plus euphorique du siècle et même si nous étions contents de voir le bout du tunnel, la joie restait tout de même contenue dans le monde merveilleux de la finance. Il y avait ceux qui étaient contents, ceux qui s’en foutaient parce qu’ils sont actionnaires de Boeing et ceux qui sont visionnaires et qui se posent DÉJÀ des questions sur la saison 2 du Trade Deal.

À la fin tout montait

À la fin tout montait, mais on sentait quand même une certaine retenue. Le S&P500, le Dow Jones et le Nasdaq ont tous battus des records d’altitude, mais le mot « euphorique » n’est pas le premier qui venait aux lèvres. Il faut dire que le Dow Jones a tout de même souffert de l’impact généré par un de ses plus vieux membres qui galère pour se sortir du bourbier dans lequel ils se sont mis tout seuls, puisque Boeing vient de décider d’arrêter « temporairement » la production des 737 MAX, puisqu’il paraît qu’un avion qui ne vole pas n’est pas une super-affaire commercialement parlant, même pendant les soldes.

Le constructeur s’est donc repris une petite claque derrière les oreilles – un nouveau 4.3% de baisse et un retour sur les 327$ – la troisième fois depuis le mois d’août. Du coup, ça a failli gâcher la fête du Trade Deal dans le Dow Jones. Mais à la fin c’est quand même les gentils qui gagnent et les trois indices terminaient donc en hausse. La fête était presque plus belle en Europe, on aurait presque pu dire que le Trade Deal était nettement plus bénéfique là-bas qu’à Washington. Les espoirs de retour de la croissance mondiale et la RE-prise de pouvoir de Boris Johnson aura permis aux marchés européens de finir la journée au plus haut de l’année. En tous les cas pour la France, l’Allemangne et l’Espagne. L’Italie est un poil en retard, mais en même temps comme il n’y a pas de crise gouvernementale en ce moment – enfin, je crois – on s’y intéresse un peu moins.

Ah si j’étais…

Si j’étais l’autorité supérieure des marchés financiers – si ça existait ou si j’étais Goldman Sachs – je déclarerais les marchés financiers fermés pour l’année 2019 et j’offrirais le vin chaud à tout le monde. Non, parce qu’à 14 jours de la fin de l’année, compte tenu que l’on va avoir en moyenne 1.5 jours férié par semaine lors des deux semaines à venir, sans compter les week-ends, les lundis matins où l’on n’arrive pas à démarrer et les vendredis ou on arrête à 11h du matin, je me dis qu’il serait aussi bien de plier pour l’année en encaissant des gains gargantuesques pour 2019.

Je ne sais pas, mais quand je regarde les indices mondiaux et je vois qu’en « year-to-date » on est à +21% sur le Dow Jones, +27% sur le S&P500, +32% sur le Nasdaq, +57% sur l’indice des Semi-Conducteurs, près de 27% en France et en Allemagne, dans des pays soit paralysés par la grève soit au bord de la récession. Que la Suisse prend 25% et que la Grèce est le pays qui performe le mieux cette année avec 46% de hausse, je me dis que ça ne vaut plus trop la peine de brasser de l’air jusqu’au 32 décembre. Mais voilà, je ne suis pas l’autorité supérieure des marchés et Goldman n’a pas voulu de moi, nous allons donc devoir faire comme si ça intéressait encore quelqu’un jusqu’à la fin.

Ce matin..

À l’heure où je vous parle, l’Asie est dans la même satisfaction molle que le reste du monde hier. On ne peut décemment pas vomir sur ce Trade Deal, ni même vendre la nouvelle, parce que 1) on ne sait pas trop ce qu’il y a dedans et 2) comme on sait que les peintres vont venir pour la deuxième couche en janvier, on ne va pas non plus pisser contre vent, ce qui risquerait de mouiller nos chaussures.

Dans cette timide euphorie, le Nikkei avance de 0.5% , Hong Kong est en hausse de 1.12% et la Chine de 1%. Et puis, ce qu’il y a de bien dans cette ambiance festive ou le dernier tube de Maria Carey « All I want for Christmans is you » – sorti en 1994 est tout de même numéro un au hit-parade (tiens, ça existe encore un hit-parade ???, eh bien c’est le pétrole passe les 60$ et que l’or refuse de lâcher les 1480$, comme si un baril de pétrole et un lingot d’or étaient devenu les cadeaux à la mode pour remplacer les iPhone 11 qui ont d’ailleurs déjà été achetés au mois de septembre.

Nouvelles du jour, bonjour

Dans les nouvelles du jour, on parle donc de Boeing qui va fermer ses chaînes de production du 737 MAX en janvier – je suis certain que celui qui achètera le dernier modèle  produit sera très fier et il pourra en faire une boîte de nuit, un bar ou un bus scolaire. Tout mais pas un avion. Autrement Goldman Sachs se lance dans la BlackRockisation en montant une plateforme similaire. Quand on voit que – par exemple en France – BlackRock est actionnaire à hauteur d’environ 5% de toutes les boîtes du CAC40, on se réjouit que Goldman Sachs fasse pareil et les syndicats vont adorer – bon, notez bien que les syndicats français sont un peu occupés en ce moment.

D’ailleurs à ce propos, tout le monde parle de la démission du Monsieur Retraites du Roi Macron – Monsieur Delevoye qui aurait un peu oublié de déclarer deux-trois trucs dans son patrimoine, mais trois fois rien, des bricoles, mais aujourd’hui en France on ne pardonne plus rien. La moindre magouille est sanctionnée, c’est trop injuste. Et puis ça tombe super-bien pour l’ex-banquier d’affaires, en pleine crise des retraites, le responsable donne son sac… C’est clownesque et ils ne cesseront jamais de nous surprendre ‘l’équipe à Manu.

Autre nouvelles

Autrement les premières critiques sur le Trade Deal commencent à tomber – je vous avais dit qu’il fallait bâcher pour l’année – mais hier les premiers experts-analystes-économistes en tous genres ont déjà commencé à râler en disant que les 50 milliards de biens agricoles que Trump veut vendre aux Chinois est un peu utopique et délirant, oui parce qu’il paraîtrait que si les Chinois achètent 50 milliards de produits agricoles là tout de suite, ils ne pourront pas les consommer. Bon, en même temps, je crois que Trump veut juste qu’ils les achètent, pas qu’ils les mangent, ils ont qu’à aussi acheter des congélateurs aux USA.

Et puis, dernière nouvelle de la matinée, IFF qui fusionne avec la division nutrition de Dupont, vient d’annoncer que la nouvelle compagnie ainsi créée, va se lancer dans la « fausse viande » et les produits sans animaux dedans. Youpie, comme c’est excitant.

Publications du jour

Côté publications du jour, nous aurons les chiffres du chômage made in UK, le Trade Balance made in Europe et les permis de construire aux USA. Il y aura aussi les nouvelles mises en chantier et la Production Industrielle Américaine. Et, en plus de toutes ces choses passionnantes et intéressantes, il y aura aussi toutes les publications sur Facebook pour expliquer Ô combien c’est trop cool de prendre le CEVA même si on n’en n’a pas besoin et il y aura aussi Rosengren qui parlera –Rosengren est un collègue à Powell. Il y aura aussi Carney qui parlera, le patron de la Banque d’Angleterre qui devrait annoncer qu’il ne fera rien tant que le BREXIT n’est pas plié, comme depuis 2 ans.

Et pour terminer, il y aura aussi les JOLTS – le chiffre préféré de Madame Yellen, mais ça ne servira à rien parce qu’elle n’est plus là. En attendant, je vais vous laisser compter le nombre de jour qu’il reste jusqu’à Noël et on se revoit demain à la même heure pour vous conter encore une fois la passionnante histoire des bourses mondiales.

Thomas Veillet

Investir.ch

“The secret of getting ahead is getting started.”

Mark Twain