L’Europe veut devenir le premier continent climatiquement neutre, d’ici 2050, et réduire de 50% les émissions de CO2 d’ici à 2030.

La Commission européenne a présenté la semaine dernière un ensemble de mesures ambitieuses, Le pacte vert pour l’Europe, pour cette transition écologique durable. Leur financement reste encore flou. Le pacte vert pour l’Europe peut constituer également une nouvelle stratégie de croissance.

La Commission européenne a présenté une feuille de route avec la mise en place d’actions/lois entre 2020 et 2021, touchant le climat, l’énergie propre (production d’électricité), le transport durable (trains, voitures), la rénovation des bâtiments, l’économie circulaire impliquant l’industrie, l’agriculture et la biodiversité.

Les objectifs

  • Décarboner le secteur de l’énergie. La production et la consommation d’énergie représentent plus de 75% des émissions de de gaz à effet de serre dans l’UE.
  • Rénover les bâtiments, qui comptent pour 40% de la consommation d’énergie.
  • Pousser l’industrie à adopter l’économie circulaire. L’industrie européenne n’utilise que 12% de matériaux recyclés.
  • Déployer des moyens de transport privés et publics propres. Les transports représentent 25% des émissions de CO2.

Les investissements seront conséquents, estimés à €260 milliards par an, soit 1.5% du PIB européen, mobilisant fonds publics et privés. Il faudra aussi faire attention à un juste équilibre entre contraintes régulatoires vertes et investissements verts pour avoir une croissance économique positive nette. Il va falloir un alignement des gouvernements pour aller dans la même direction. Il y a déjà des crispations avec la Pologne, la Hongrie et la République tchèque qui utilisent beaucoup le charbon pour leur consommation d’énergie et cette transition écologique pourrait leurs coûter cher ; ils veulent une aide financière accrue de la part de leurs partenaires européens.

Les investissements seront conséquents, estimés à €260 milliards par an, soit 1.5% du PIB européen.

Une étude de The Guardian estime que 20 firmes sont responsables de 30% des émissions mondiales de CO2 depuis 1965: Aramco, ExxonMobil, Total, Gazprom, Chevron, BP, Shell, Petrobras, Pemex, Sonatrach, PetroChina, Coal India, Petroleos, Peabody Energy, ConocoPhilips, Abu Dhabi National Oil, Kuwait Petroleum, Iraq National Oil, National Iranian Oil et BHP Billiton.

Les 20 plus grosses sociétés émettrices ont contribué à 480bn tonnes de dioxide de carbone depuis 1965
Source: The Guardian

Entre les intérêts privés et publics, les réponses pour le climat sont difficiles. La conférence sur le climat COP25, qui vient de se terminer, en est le reflet avec un accord a minima malgré l’appel urgent des scientifiques et des jeunes. Pas d’accord sur les règles des marchés internationaux du carbone. Les textes adoptés ne répondent pas à l’urgence pour des actions radicales et immédiates. Les grands pollueurs, la Chine et l’Inde en tête, n’ont pas rehaussé leurs ambitions. L’autre grand pollueur, les Etats-Unis, n’était pas présent à la COP25 de Madrid, puisqu’il va sortir de l’accord de Paris. Seule l’Europe veut se poser en leader contre le réchauffement climatique.

En termes d’investissement, la thématique du Green New Deal va prendre de l’importance. Elle intègre les réponses à la lutte contre le réchauffement climatique dont les investissements permettront également de relancer une croissance économique en manque d’inspiration. On privilégiera, entre autres, les producteurs d’électricité avec une composante verte importante, Iberdrola, RWE, Enel, Nextera, le fabricant d’éoliens Vestas ou des industriels comme Itron et Landis & Gyr avec leurs compteurs intelligents nécessaires à l’efficience énergétique (Smart Grid, Smart Cities, Smart Houses).

 

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