Depuis que le commerce et les échanges ont commencé, le prix de l’argent - du capital - est rémunéré en fonction du temps qui passe et de l'incertitude qui en découle.

Ancien paradigme

L’équation du système capitaliste dans sa plus simple expression se fonde sur le principe suivant: plus la période est longue, plus le « prix de l’argent » – c’est-à-dire son taux d’intérêt ou son revenu – est élevé. Tout ceci, c’était l’ancien paradigme.

Dans notre monde actuel où la répression financière fait rage depuis une décennie, une portion significative de la dette publique (et même privée) est désormais émise avec des taux d’intérêt négatifs. Le facteur temps érode donc la valeur du capital et de l’argent des pays développés. Les effets pervers de cette hyper-stimulation sont devenus de plus en plus évidents récemment. Les politiciens de tous bords s’insurgent contre les banquiers centraux qui, conscients des risques croissants, engagent des réflexions en profondeur pour redéfinir leurs objectifs et, peut-être, se donner d’autres moyens d’action.

A ce titre, la BCE prend l’initiative, sous la houlette de Christine Lagarde, d’intégrer le facteur climatique et les actifs répondant aux critères ESG dans son processus. Tout récemment, la banque centrale suédoise a également décidé de bannir les taux d’intérêt négatifs, jugés pénalisants pour les retraités et les «démunis», sans parler des fonds de pension et des caisses d’épargne traditionnelles.

La distorsion actuelle de la valeur Temps sur les marchés financiers est, très probablement, une déviance temporaire. Tôt ou tard, l’incertitude et le temps retrouveront leur valeur / prix. La «variable temporelle» restera une pierre angulaire de nos sociétés. Espérons que le retour éventuel à la normalité – taux directeurs et d’intérêt positifs – se fera sans crise économique ou financière majeure. Il est clé pour les investisseurs de comprendre sa relation évolutive avec les marchés financiers.

Certaines entreprises particulièrement innovantes – américaines pour la plupart – l’ont compris, voire ont réussi à en profiter pour prospérer. Nos sociétés modernes exigent actions et réactions instantanées. Les hommes du XXIe siècle veulent faire le plus de choses possibles dans le même moment / temps. La compression du temps de transaction ou de traitement augmente d’autant le (précieux) temps de loisirs … Certains mastodontes «Tech» américains bien connus ont réussi à procurer deux services à leurs «clients»: amplifier et transcender le temps.

En effet, les logiciels et les i-products font gagner du temps en offrant un traitement et des transactions plus rapides. La livraison à domicile – de biens de consommation ou nourriture – évite de perdre du temps dans la file des magasins. Les sociétés de streaming permettent d’éviter de s’ennuyer devant les publicités, etc., etc.

« La survie – la poursuite du temps – est l’instinct le plus élémentaire … Tirer le meilleur parti de son temps est un instinct de survie couplé au capitalisme. »
Scott Galloway – professeur à l’Université de New York, auteur et entrepreneur

 

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