Maserati Levante Trofeo 2020 dans le désert du Maroc

L’Audio de la Maserati (sans le bruit des échappements)

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Juste au moment où tout le monde fartait ses skis pour partir en vacances, j’étais dans un avion pour Marrakech afin de voir si le soleil existait toujours mais aussi pour tester la toute dernière version de la Maserati Levante Trofeo.

La Trofeo, vous vous souvenez, c’est le gros SUV de la marque au trident. Le SUV qui leur a sauvé la mise puisqu’aujourd’hui si t’es une marque premium et que t’as pas de SUV, tu ne vends plus qu’aux footballeurs et encore, pas tous. Maserati avait donc pris l’opportunité d’inviter quelques journalistes triés sur le volet (ça c’est moi qui rajoute pour une question d’ego) afin de leur présenter la toute dernière version de leur vaisseau amiral, un vaisseau qui a tout de même 590 chevaux sous le capot et qui vous emmène à 100km/h en moins de temps qu’il me faut pour avaler une plaque de chocolat suisse. À savoir : 3.7 secondes.

Ce qui était le plus étonnant dans cette invitation, c’était le lieu : Marrakech. La célèbre ville de villégiature chère au cœur des parisiens n’était, à mon sens pas l’endroit rêvé pour tester un SUV de ce poids et surtout de ce prix. En effet, là tout de suite, en descendant de l’avion, j’imaginais toujours assez mal la Levante Trofeo avec des pneus sables, une tente de camping sur le toit et un look à détrôner un Defender. J’étais plutôt en train d’angoisser à l’idée de passer deux jours à manier la pelle pour essayer de ramener ma Trofeo à l’hôtel.

Numéro un en Afrique

Mais avant de passer à la voiture en elle-même, je suis obligé de vous parler de l’hôtel où nous étions logés. Déjà en sortant de l’aéroport il n’y avait rien de moins qu’une Bentley Mulsanne version allongée qui m’attendait pour me conduire au Royal Mansour. Alors, le Royal Mansour c’est en toute modestie l’hôtel de la famille royale. Et pour avoir passé un peu de temps à Las Vegas je pensais que j’avais déjà une bonne idée de ce qu’était la démesure.

Que nenni.

Le Royal Mansour c’est la définition même de la démesure. Alors qu’une des « assistante personnelle de la clientèle » m’accompagnait à ma chambre – oui, parce que d’habitude on dit « réceptionniste » mais au Royal Mansour on est passé dans une autre dimension – donc, alors qu’elle m’ouvrait une porte qui me laissait supposer que nous entrions dans un château-fort et que derrière, il y avait encore une douzaine de chambres, elle se contenta de me dire : « bienvenu chez vous ».

Un terrain de tennis pour salle de bain

Chez moi c’était une chambre de 175 mètres carrés sur trois étages avec une piscine sur le toit et une piscine dans la chambre – enfin, dans la chambre ce n’était pas une piscine, mais disons que vu qu’il faut 1h30 pour remplir la baignoire, à ce stade c’est une piscine. La chambre à coucher est suffisamment grande pour faire un double au tennis, il y a deux salon – très utile quand vous êtes seul – et un dressing qui me faisait penser que ma chambre d’enfant n’était autre qu’un placard à balais et qu’il était temps que je poursuive mes parents en justice pour maltraitance. Et je ne vous parle même pas des deux restos gastros dans lesquels je fus forcé de me sustenter – 17 plats dans le menu, de la nourriture à profusion et du vin comme s’il en pleuvait. C’est bien simple, depuis je suis devenu Vegan et j’ai arrêté l’alcool.

Le lendemain en sortant péniblement de mon lit de 60 m2, je me glissais lentement en direction du rez-de-chaussée où plusieurs Levante étaient garées, n’attendant qu’une chose ; qu’on se glisse derrière le volant et qu’on se la joue Laurence d’Arabie. C’est à ce moment que je dois vous avouer une chose ; la dernière fois que j’ai eu l’occasion de tester la Levante, je l’avais trouvée un peu «lourde » – à sa décharge, je venais de terminer le tester de l’Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio et il est clair que l’agilité de cette dernière n’était plus à prouver.

On n’est pas pareil

Mais cette fois alors que je me trouvais assis à côté d’un pilote Maserati prénommé Alex – ex-pilote en WRC sur Lancia Integrale – déjà rien que là, le SUV Maserati me semblait presque aérien. Tout semble toujours plus facile à côté de ces types. Néanmoins même une fois que je pu mettre les mains sur le volant, je dois dire que soudainement les « presque » 600 chevaux de la bête élevée à Modena me paraissaient effectivement plus agiles. Agile pour slalomer entre les chiens errants, mais aussi étonnement agile dans les terrains caillouteux, tout comme dans le sable.

La Levante est officiellement un vrai « tout terrain » et l’électronique embarquée sous le capot n’y est pas pour rien. Il est vrai qu’en regardant le véhicule et en connaissant son prix, on n’a pas vraiment envie d’aller se faire le Camel Trophy avec, déjà qu’on a envie de mordre le premier piéton qui poserait le regard dessus, de peur qu’elle soit rayée – il n’est donc nul besoin de l’imaginer frotter dans les buissons en traversant une portion de jungle.

Surprise

Pourtant après quelques tours de roues dans le sable et dans la caillasse marocaine, on oublie presque que la Maserati vaut 200’000 euros et qu’elle est plus à sa place devant la Scala de Milan qu’au milieu de la poussière et des chameaux. Et plus le terrain devient raide et bancal, plus elle est impressionnante. Je ne la prendrais pas pour aller faire du franchissement, car même si son châssis se lève sur simple pression de l’index (ou de n’importe quel autre doigt d’ailleurs), on est vraiment trop crispé lorsque ça frotte devant et dessous. Et puis ça serait trop dommage d’abimer le cuir en serrant les fesses à chaque bosse.

En revanche la Levante est surprenante en montée verticale. Alors, le mot vertical n’est peut-être par forcément bien choisi, mais disons qu’en montant sur certaines collines, je ne voyais plus que le ciel bleu marocain et le SUV de ville se transformait par magie en Jeep Grand Cherokee. Le team Maserati m’a même dit que dans certaines configurations de terrain, le SUV italien est bien meilleur que la version US qui a pourtant écumé les plages de Normandie en son temps. Cela paraît fou, mais je ne peux que les croire, parce que je n’ai pas osé essayer, je crois que la trouille ça ne se commande pas et qu’en plus je n’étais que moyennement motivé pour payer les réparations de carrosserie sur une caisse à 200’000 Euros.

À la fin, la Maserati Levante est un véhicule surprenant et inattendu dans le désert marocain, même si je préfère nettement le conduire sur des routes plus carrossable et moins caillouteuse, le SUV de la firme de Modène reste néanmoins un fabuleux jouet et peut largement revendiquer le titre de tout-terrain, ce qui n’est pas le cas de la plupart des SUV de ville. Reste à la tester dans la neige et sur la glace. Pour ce faire, je reste à disposition de la firme au Trident.

Thomas Veillet

Investir.ch – Bitume.ch

Je remercie chaleureusement Maserati pour cette expérience sablonneuse hors du commun, toute l’équipe des pilotes d’essai de chez Maserati et tout particulièrement Alessandro « Alex » Fiorio pour sa gentillesse.

Merci également à toute l’équipe de PR/Ticular pour l’organisation du voyage et l’invitation. Sans oublier le personnel de l’hôtel Royal Mansour à Marrakech qui ont réellement compris ce qu’était le luxe délirant.

Fiche technique de la Maserati Levant Trofeo :

  • Maserati Levante Trofeo 2020
  • Moteur : V8 3.8 litres
  • Puissance : 590 chevaux
  • Puissance fiscale : 51 cv
  • 0 à 100 km/h : 3.9 secondes
  • Poids : 2245 kg
  • Consommation : 15-16 litres en mixte
  • Boîte à vitesse : Automatique 8 rapports avec mode séquentiel