Plus les jours passent, moins on parle d’autre chose. Ce que l’on craignait depuis des jours est en train d’arriver : c’est en train de partir en vrille aux USA et à force de croire qu’à la fin c’est les gentils qui gagnent, ça risque de coûter cher. On semble déjà entamer ce « nouveau trimestre » dans un état d’esprit toujours plus « Corona ».

L’Audio du 1er avril 2020

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Les USA de plein fouet

Hier c’était la fin du trimestre. On a donc passé une partie de la journée à faire le bilan et pas besoin de vous dire que ça n’était franchement pas bon, voire carrément dégueulasse. Pas que ça soit une surprise, au contraire on était plutôt au courant, mais les médias se sont fait un malin plaisir de faire des statistiques, certains pensent même que c’était le pire trimestre depuis 124 ans. Pour être franc j’en n’ai vraiment aucune idée et puis à la fin je ne vois pas ce que ça change. On notera surtout que l’on a survécu jusque-là, malgré que les marchés marchent sur la tête et la question de savoir si les bourses mondiales sont des activités essentielles tourne sans cesse dans ma tête.

Très objectivement je persiste à dire que c’est non et qu’au même titre que l’on ferme les restaurants, les coiffeurs ou les fitness, je ne vois pas pourquoi on laisse les marchés financiers s’enfoncer dans leur délire. Sans compter que l’on n’a plus de références, les chiffres économiques sont complètement biaisés et ne veulent plus rien dire – quand on voit les chiffres du PMI publiés récemment en Chine, on peut réellement se demander si les Chinois ne se foutent pas officiellement de nous – mais peu importe, le marché doit rester ouvert et continuer à « traiter » sur des données qui ne veulent plus rien dire. Sans compter que le mois d’avril va voir arriver la période des publications trimestrielles. Et vous pensez sérieusement que ça va vouloir dire quelque chose ?

À côté de la plaque

Déjà en temps normal les analystes ont tendance à publier des attentes qui ne veulent plus ou moins rien dire, laissant la libre interprétation aux intervenants de savoir si c’était mieux qu’attendu parce que la boîte a fait un super job ou si c’était moins bien qu’attendu parce que l’analyste s’est vautré dans son spreadsheet excel. Mais là avec un mois de mars qui a été réduit à néant par le Coronavirus et un mois de février qui a été fortement impacté par la Chine, ça ne voudra juste plus rien dire. Rien ne voudra plus rien dire ; les attentes des analystes – ça j’aurais tendance à dire que c’est « comme d’habitude », mais en pire – mais les chiffres eux-mêmes ne voudront plus rien dire. Et on va laisser une bande de traders confinés se faire plaisir à chaque publication, faire swinguer le marché dans tous les sens alors que la volatilité générale du marché est déjà en mode « psychotique » ??

Pas sûr que ça soit une bonne idée. Mais bon, en attendant nous avons passé la journée d’hier à parler des conséquences du Coronavirus sur les bourses mondiales et c’était pas beau. Mais comme ça n’était pas nouveau, on a tenu quand même le coup. Oui parce que de nous jours, 2% de baisse, c’est une journée où on a fait de la résistance. Une résistance relativement impressionnante quand on sait que l’état de New York a fait état de 75’000 nouveaux cas de Coronavirus rien quand dans les dernières24 heures. Je ne sais pas exactement de quelles 24 heures on parle, mais disons que c’était moche. Ça semble donc partir méchamment en vrille aux USA.

Et demain ça sera pire

Donc la journée d’hier était moche mais contrôlée, un peu comme si on avait déjà anticipé pas mal de trucs pourris. Soit, les marchés européens ont terminé en hausse, mais c’était principalement à cause des chiffres chinois qui montraient que le pays était en expansion durant le mois de mars – prouvant du même coup que si l’on avait un doute sur le fait qu’ils nous mentent et se foutent de nous, ce doute était carrément levé.

Mais soyons clair, le prochain tsunami qui nous attend, ça sera les USA et on peut largement se demander si l’on n’est pas en train de sous-évaluer l’impact et la taille de la vague. Une chose est sûre, ce Coronavirus aura peut-être le mérite de réussir à virer Trump de la Maison Blanche. Lui qui parlait il y a encore 5 jours de rouvrir le pays le 12 avril, vient d’annoncer que les 2 prochaines semaines seraient « très très douloureuses » et que si le pays parvenait à avoir moins de 240’000 morts, ça serait considéré comme « un succès ». 240’000 morts, pas sûr que les bourses (qui veulent absolument rester ouvertes pour brasser de l’air ont complètement « pricé » la chose) – en tous les cas après l’annonce d’hier soir, les futures sont déjà en baisse, la vague suivante du Coronavirus ne fait que commencer. Je ne donne pas cher avant que l’on commence à parler de retester les « bas niveaux » du mois de mars…

Coronavirus, Coronavirus et Coronavirus

Bref je ne vais pas vous faire un dessin, on ne parle que du COVID19 a toutes les sauces et le marché n’est pas capable d’ingérer la moindre autre nouvelle. Et de toutes façons, il n’y en n’a pas ; d’autre nouvelle. C’est devenu totalement obsessionnel, on ne parle plus que de ça et les marchés sont en train de perdre toute rationalité – déjà qu’avant c’était pas terrible – là ça devient pire.

Ce matin l’Asie est en baisse. Le Japon chute de 1.7% pour les raisons précitées, Hong Kong recule de 0.9% et la Chine est en hausse de 0.3%, mais pour être franc, j’en suis à me demander si les cours de bourse en provenance de là-bas sont « pour de vrai » ou s’ils nous envoient juste des données pour faire « comme si ». L’or est à 1598$, il se re-casse la figure et son comportement est de moins en moins logique et compréhensible, vu l’ambiance on ne peut pas lui en vouloir. Quant au pétrole qui se traîne toujours autour des 20$, en temps normal j’aurais râlé parce que le prix ne baisse pas à la pompe, mais comme je ne conduis plus depuis bientôt trois semaines et que je n’ai plus fait le plein, non seulement je ne connais pas le prix d l’essence, mais en plus je m’en fous.

Pour les nouvelles du jour c’est Corona

Pour les nouvelles du jour c’est Coronavirus à toutes les sauces, c’est bien simple je me force à regarder le 20 heures sur TF1 tous les soirs et j’ai l’impression que depuis 5 jours c’est le même épisode qui passe en boucle, on voit les mêmes médecins fatigués, les mêmes chauffeurs de camion au milieu de Paris vide, on voit les mêmes agriculteurs qui ne savent pas quoi faire de leurs asperges. Je crois d’ailleurs que jamais auparavant une équipe télé avait été chez un producteur d’asperges, mais depuis deux semaines ils vivent chez lui et montrent en boucle comme ça se ramasse.

Mais pour le reste, il n’y a rien à dire, finalement si l’on ne ferme pas les places boursières, la seule chose qui restera à faire c’est déterminer le comportement des bourses en fonction des bilans mortuaires et de leurs impacts sur le moral des investisseurs. J’imagine qu’il y a des déjà des mathématiciens qui sont en train de bosser sur un algorithme qui va nous trouver la solution à coup sûr. Comme tout ce que l’on fait en bourse.

Rien de neuf

Bref, hier on a baissé à cause du bilan dans l’état de New York, aujourd’hui ça va être compliqué parce que Trump est en train de passer en mode «  ça va être la merde » , pour faire simple, on ne parle que du Coronavirus et pour savoir où vont les marchés, il faudra se contenter d’interpréter ces nouvelles et de déterminer leur impact sur notre psyché… En attendant, nous avons deux semaines devant nous pour nous préparer aux chiffres trimestriels qui sortiront à partir du 15 avril et là, on risque de voir vraiment ce que veut dire un Muppet Show boursier. On signalera tout de même le coup de génie de l’UDC en Suisse qui veulent que l’on retourne bosser mi-avril. Je ne ferai aucun commentaire sur le sujet, parce que ça serait probablement vulgaire et ça n’apportera rien de bon.

Pour le reste les futures sont en baisse et on se concentre sur le hashtag Coronavirus, ça devrait suffire. Je vous souhaite néanmoins une très belle journée et on se retrouve demain, pour autant que je trouve quelque chose d’intéressant à dire.

Thomas Veillet

Investir.ch

“Never in the field of human conflict was so much owed by so many to so few.”

Winston Churchill