Les monnaies du Pacifique continuent de suivre les mouvements d’appétit ou d’aversion au risque. Cela devrait continuer à être le cas ces prochains temps, bien qu'un redémarrage inattendu des infections puisse peser sur les devises de ces pays qui ont jusqu’à présent réussi à contenir la propagation du virus.

La banque centrale australienne (RBA) n’a, une fois de plus, pas acheté d’obligations dans le cadre de son programme de contrôle de la courbe des taux. Les taux d’intérêt jusqu’à 3 ans restent sous contrôle. La pentification de la courbe des taux pour des maturités inférieures à 3 ans a peut-être été accentuée par des achats plus importants d’obligations courtes dans le cadre de son programme d’achat d’actif classique (QE).

En achetant des obligations courtes, la RBA empêche la courbe des taux de s’inverser. La RBA demeure très active. Le crédit au secteur privé s’est contracté au mois de mai. Il s’agit de la première baisse du marché du crédit depuis juin 2011. Elle faisait, à l’époque, suite à la crise financière mondiale et à une hausse cumulée des taux directeurs de 175pbs entre 2009 et 2010. Dans le même temps, le Premier ministre australien a ignoré la nouvelle accélération du nombre de contaminations et s’est engagé à poursuivre la réouverture de l’économie. Les marchés devraient commencer à anticiper une réouverture plus lente de l’économie.

Comme dans tous les pays développés qui ont récemment déconfiné, les indicateurs économiques avancés ont fortement rebondi en Nouvelle-Zélande. Tout comme l’Australie, elle reste dépendante de la santé de l’économie chinoise. Les PMI chinois sont tout récemment revenus à leurs niveaux d’avant crise, voire même plus élevés pour le secteur manufacturier. La Nouvelle-Zélande suit de près. La banque centrale néozélandaise a une nouvelle fois réagi comme prévu. Elle a ouvertement mentionné le renforcement du dollar néozélandais comme un frein à la reprise économique. Dans le même temps, elle a gardé toutes les options ouvertes en termes de mesures de relance monétaire. Cela alimente inévitablement les attentes selon lesquelles des taux négatifs pourraient finalement être déployés. Cependant, nous restons réticents à valider cette possibilité. Les taux d’intérêt négatifs produisent plus de mal que de bien.

 

La corrélation entre les actions et les autres actifs risqués se confirme
source: Bloomberg

A retenir

  • Les monnaies pacifiques sont à nouveau connectées à l’appétit pour le risque.
  • Nous ne voyons que peu de potentiel d’appréciation à court terme compte tenu des risques.

 

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