Alpine A110S

L’Audio de l’Alpine A110S

Il y a des moments dans la vie où l’on se dit que les années passant, il faut devenir raisonnable. Moins boire, faire plus de sport, préférer la mobilité douce pour aller au bureau pour ne pas polluer et pour faire plaisir à « Dal Busco », manger plus de légumes, boire beaucoup d’eau et rouler lentement. Il est vrai que l’on ne sait pas si on vivra plus longtemps, mais une chose est sûre, ça sera très long jusqu’au cimetière. Généralement, les résolutions que je viens de citer, c’est celles que l’on prend le 1er janvier. Ensuite, les plus motivés craquent assez rapidement et puis les plus obsédés par l’automobile commencent à lâcher prise lorsque les beaux jours reviennent et là, on vous donne une Alpine A110 S et tout vole en éclat. Et quand je dis tout, je veux dire ABSOLUMENT TOUT !

Du fun

Il n’y a plus de bonne conscience, il y a juste de la folie à l’état pur pour le prix d’une gros SUV banal. À la base, lorsque Renault a remis l’Alpine au goût du jour, c’était déjà une réussite. Les quelques 250 chevaux ET SANS MOTEUR HYBRIDE OU ELECTRIQUE donnaient déjà beaucoup de folie dans les sorties montagnardes et pour ceux qui ont l’habitude de faire du karting, ils se retrouvaient largement dans le comportement routier de cette sportive d’entrée de gamme. Et puis, alors que les premiers modèles de l’Alpine A110 étaient à peine livrés, et pour certains ; pas encore livré du tout. Il y a un type tout en haut du management de chez Alpine qui s’est dit : « et ça ferait quoi si on reprenait la même voiture et qu’on lui collait 50 chevaux de plus ? »…

Du fun

Et ils l’ont fait. Ceux qui avaient commandé la version light ont dû l’avoir mauvaise, mais pour ceux qui n’avaient pas encore eu l’occasion de la conduire, la version « S » s’imposait d’elle-même – et pour la différence de prix, il n’y a vraiment de quoi pinailler. À la base, identifier l’Alpine light et la nouvelle A110S, demandera pas mal de volonté, de perspicacité et d’opiniâtreté pour choper les micro-détails qui sont censés faire la différence. Mais pour être honnête, lorsque l’on a un jouet comme ça entre les mains et sous les fesses, on se fout pas mal de jouer au jeu des 7 différences. On met le contact et on part rouler. Point final.

Toujours du fun

De toutes manières, c’est en roulant que l’Alpine prend toute sa quintessence – personnellement je suis un fan de ses courbes et j’aime l’esthétique de la voiture, mais ça reste très personnel – par contre à rouler, c’est d’un fun, c’est inimaginable. Il faut d’abord savoir que ça ne présente strictement aucun intérêt de faire de l’autoroute avec ce truc – ça avance largement assez bien mais niveau confort et longues distances, ça ne serait bien évidemment pas mon premier choix. En revanche, l’Alpine est la digne descendante la version originale – une voiture de rallye – elle est née pour ça, développée pour ça. Faite pour ça et elle en redemande.

Encore du fun

Idéalement, il faudrait avoir une piste fermée et faire des étapes de spéciales trois fois par jour à fond – je suis persuadé que cette thérapie serait optimale pour guérir de la dépression et de la dépression due au COVID. En poussant l’Alpine dans ses derniers retranchements, on retrouve assez rapidement une âme d’enfant – c’est clairement un jouet. En ce qui me concerne, durant les quinze jours où j’ai pu jouer avec elle, j’ai exploré à peu près tous les cols de montagne dans un rayon de 500 kilomètres – mes excuses aux cyclistes qui n’ont pas apprécié mes dépassements qui, je le conçois, sont un peu bruyants. Oui, parce qu’il faut reconnaître une chose : l’Alpine A110S est un poil bruyante et en mode sport, c’est pire. Il y a un moment j’ai même pensé rouler avec des boules quies – mais finalement il y a une forme de dépendance au bruit rauque du 4 cylindres de la Mégane RS qui donne l’impression d’en avoir largement plus que 4.

Mais surtout du fun

Pour ce qui est de l’équipement, on est dans le minimalisme le plus total – il n’y a juste rien. Un semblant de coffre, l’absence totale de boîte à gants, le strict minimum et c’est amplement suffisant. Tout d’abord je ne vois pas l’intérêt de partir en vacances à 6 en tractant un caravane, l’Alpine est faite pour aller faire la route des Hautes Alpes et dormir sans pyjama à l’hôtel qui fera office d’étape. Et puis vous ne dormirez pas longtemps, trop envie de repartir rouler le lendemain. En conclusion, si vous êtes un motard et que vous haïssez les voitures mais que soudainement vous n’avez pas d’autre choix, l’Alpine est la voiture qu’il vous faut. En dehors du fait qu’elle a 4 roues, je n’ai jamais autant lutté pour ne pas saluer les motards que je croisais, tellement je me sentais proche d’eux. D’ailleurs, j’avoue, des fois j’ai sorti la main pour dire bonjour.

Un antidépresseur indispensable en pleine pandémie

Je pourrais vous faire un descriptif technique complet de l’Alpine A110S, mais je crois que ça ne servirais absolument à rien. La dernière sportive de chez Renault est un concentré de fun, saupoudré avec plein de grains de folie, du coup, tout ce qui tourne autour du thème de la raisonnabilité dans le monde de l’automobile n’a absolument rien à voir avec l’Alpine. C’est bien simple : j’en veux une. Juste pour me dire que quoi qu’il arrive après ça, je pourrais mourir en paix.

Thomas Veillet

Bitume.ch

 

Fiche Technique :

Puissance : 292 chevaux

Puissance fiscale : on s’en fout

Vitesse de pointe : 260 km/h

0 à 100 km/h en 4.4 secondes

Consommation : on s’en fout

Rejet de Co2 : aucun intérêt

Moteur : 1.8 litres – 4 cylindres

Propulsion

En conclusion : que du bonheur pour la moitié d’une Porsche