Aujourd’hui 2 octobre 2020, il est impossible d’ouvrir un journal ou un site internet financier sans tomber sur un bilan du mois de septembre et de lire une extrapolation sur ce qui pourrait éventuellement peut-être se passer au mois d’octobre. Comme d’habitude, il y a une utilisation sans limite du conditionnel, de la conjonction de subordination « si » et du fait qu’à la fin on n’en sait rien que c’est plutôt pile ou face qu’autre chose – une fois encore, on expose le fait que la finance n’est pas une science exacte, n’en déplaise à certains – mais peu importe, nous sommes en plein brassage d’air et nous oscillons entre un optimisme exacerbé avec l’arrivée hypothétique d’un stimulus – et la peur panique que CE MÊME stimulus ne puisse ne pas voir le jour tant que le Président Biden n’est pas en place. Oui, parce que c’est maintenant une quasi-certitude pour tout le monde, Biden va battre Trump a plates coutures. Et pourtant, lorsque l’on parle d’élections, la plus grande peur des stratèges de Wall Street, c’est que l’élection soit si serrée que l’on ne parvienne pas à savoir qui est vraiment le vainqueur. Il paraît que W Bush s’est déjà proposé pour recompter les bulletins de vote en Floride en cas de besoin. En gros, nous sommes dans les tranchées, on attend que l’ennemi en face parte à la cantine pour manger afin de tenter une sortie, mais franchement on a la trouille et on ne sait même plus dans quelle direction on doit courir en sortant de notre trou. Surtout que d’un côté on a  un sniper qui nous attend au coin du bois et de l’autre, on le COVID qui nous attend les bras ouverts. Après plus des 200'000 morts aux States, l’aide de camp de Donald Trump a été testée positive au COVID et du coup, l’homme aux cheveux orange est en quarantaine en attendant le résultat de son test. Manquerait plus qu’il ait contaminé le futur Président Biden qui fait partie des groupes à risque… Non, je vous le dis, ce que l’on vit en ce moment est tout bonnement exceptionnel, je ne vais pas dire que l’on vit une époque formidable, mais pas loin et puis surtout, on est en octobre. Et ça, ça fout les jetons.

L’Audio du 2 octobre 2020

Télécharger le podcast (.mp3)

LAST MINUTE : 

Copy Paste

Le premier jour de octobre aura donc été la quasi-parfaite copie du dernier jour de septembre. Les mêmes questions, les mêmes doutes, les mêmes espoirs et les mêmes qui gagnent à la fin. Les questions et les doutes étaient toujours tournés autour du stimulus, du COVID, du vaccin et de qui serait Président à la place de Trump, les réponses étant : ça dépend pour le stimulus, ça dépend pour le COVID, ça dépend mais faut être patient pour le vaccin – bien qu’en France on a lancé un appel à 25’000 volontaires pour tester la chose, courageusement, les politiques, les ministres, les sénateurs et tout l’équipe de tocards en haut de la pyramide gouvernementale ont choisi de laisser le peuple se lancer.. magnanimes qu’ils sont. Et puis en ce qui concerne les doutes autour du Président, nous en sommes au même stade qu’il y a 4 ans, Hillary était sûre de gagner, c’était juste une question de temps.

Au chapitre du stimulus, on ne va pas se mentir, les probabilités que tout le monde se mette d’accord d’ici une semaine est à peu près aussi élevée que celle que je puisse me faire élire à la présidence de la FIFA, chances qui sont encore plus réduites parce que je n’ai pas fait de prison pour escroquerie, ce qui diminue mes chances d’autant. Hier on apprenait de la bouche de Mnuchin que les choses avançaient, ce qui nous a valu un début de séance en fanfare, puis ensuite nous avons un Sénateur qui a ramené sa fraise pour dire que les deux partis étaient aussi proches que possible d’un accord, mais tellement éloignés en même temps, que le marché s’est demandé si c’était bien raisonnable de monter plus haut. À la fin la journée était molle et pas très passionnante, mais il faut tout de même noter que la tech semble à nouveau en pleine forme, puisque le Nasdaq terminait nettement plus fort que le reste. Tiens, au passage, il paraît que Masayoshi Son, le patron de Softbank aurait reçu plein de milliards supplémentaires à investir. Ceci expliquant peut-être cela.

Graphique du Nasdaq 100 – Source : Tradingview.com

Et puis en Europe, on ne fait pas grand-chose, on observe et on vend Bayer parce qu’ils ont fait un profit-warning. Je vais vous faire un aveu ; c’est une des chroniques les plus difficiles que j’ai eu à écrire de ma vie, tellement on a l’impression d’être au milieu de nulle part et d’attendre un signe de je-ne-sais-pas-qui pour nous dire je-ne-sais-pas-quoi, avant de prendre une décision claire. Ça fait des jours que l’on mâchouille encore et encore les mêmes histoires, que le chewing-gum a plus le goût de carton que de chlorophylle qu’il avait au début. J’ai presqu’envie de dire que l’on s’emmerde un poil, mais ça ne serait pas politiquement correct, alors je ne vais rien dire.

L’Asie est à nouveau connectée

Après avoir perdu un jour de trading, Tokyo et son Nikkei ont enfin retrouvé la prise pour se connecter au réseau et la bourse refonctionne. Quand on se dit que c’est eux qui ont inventé la PlayStation et qu’ils ne sont pas foutus de faire fonctionner leur bourse électronique, il y a de quoi se gausser en cachette. Ce matin le Nikkei rattrape donc le retard et revient dans le monde réel, avec une hausse phénoménale de 0.15%. On sent bien que ça leur avait manqué d’avoir été là. Pendant ce temps, les deux autres marchés principaux sont fermés (ENCORE) pour cause de fête nationale.

Petit détour par l’or. Hier je disais justement qu’il n’y avait plus aucun intérêt de ce côté et c’est bien évidemment CE JOUR-LÀ que le métal jaune a choisi pour recasser les 1900$ à la hausse. Bon, ce matin il se re-dégonfle et se traite à 1899$, mais on dirait que les doutes qui pèsent sur le Stimulus, l’élection et l’économie, pourrait petit à petit ramener de l’intérêt sur l’or. Au fait, j’ai oublié de vous dire qu’hier il y a eu plein de chiffres économiques et que lorsque l’on prend le temps de les analyser tous ensembles, on a vraiment l’impression que des forces qui sont bien au-dessus de nous, dans des milieux dans lesquels nous ne sommes pas, prennent un malin plaisir à publier des chiffres économiques qui s’annulent mutuellement et qui nous laissent encore plus dans le doute qu’avant la publication. Tenez, un exemple ; les Jobless Claims étaient meilleurs qu’attendus : YOUPIE ! Mais dans la foulée, l’ISM Manufacturing PMI était moins bon que prévu, donc : pas YOUPIE. Perso, je ne sais pas trop à quoi il sert, mais s’il y a une chose que j’ai apprise en 30 ans, c’est que quand c’est moins bon que prévu alors que l’on est déjà angoissé et sous antidépresseurs au sujet de l’économie mondiale ; c’est pas bon. Bref, ce qu’il faut retenir, c’est qu’hier il y a eu plein de chiffres économiques, que dedans il y avait du bon et du pas bon, mais qu’à la fin la tech montait, le reste ne faisait rien et que l’on attend de toutes façons les chiffres de l’Emploi aux USA cette après-midi.

News du jour

Dans les nouvelles neuves du jour, on retiendra tout d’abord que le pétrole s’est fait démonter soudainement. Il semblerait que le négativisme sur le sujet vienne du fait que l’on craint que la demande baisse à cause du COVID. C’est pas la première fois qu’on nous la fait celle-là, mais là elle tombe à point, les compagnies aériennes vont virer des montagnes de monde et les avions sans pilotes, ça vole moyennement bien – sauf quand c’est des drones pilotés depuis Vegas pour aller buter des terroristes à l’autre bout du Moyen-Orient, mais c’est pas eux qui consomme le plus de pétrole. Sans compter que comme dans plusieurs endroits du monde on est en train de demander gentiment aux gens de ne plus sortir, ne plus bouger et de plus respirer trop fort, il est clair qu’ils ne vont pas aller remplir des jerrycans d’essence pour soutenir l’économie saoudienne. Hier nous avons pris conscience de ça et au top de notre prise de conscience, le pétrole perdait 5%. Là tout de suite, il se traite à 38.34$.

Pour ce qui est du reste des nouvelles du jour, on parle de Trump et de sa quarantaine – il n’est pas ENCORE positif au COVID, mais ça ne saurait tarder. Il y aussi Goldman Sachs qui rachète la division cartes de crédit de chez GM pour 2.5 milliards, il y a aussi Playboy qui revient en bourse après 10 ans d’absence et la ville de New York qui estime que la pandémie va coûter 159’000 jobs dans la restauration seulement à New York. Bonne ambiance. Et puis, vous vous souvenez qu’il y a quelques semaines Singapore Airlines voulait proposer des « vols pour nulle part » pour les gens qui étaient en manque de vol en avion et qui voulaient absolument passer 4 heures dans une boîte de conserve à boire du café dégueulasse et se saouler avec des vins de table dans des mini-bouteilles. Et bien là ils passent la vitesse en-dessus.

Tout d’abord ils ont annulé les vols pour nulle part… mais ils ont eu une autre idée de génie : proposer aux gens de venir manger dans un Airbus A380 au sol. En gros, ils transforment leurs avions en restaurants et comme tout le monde le sait, c’est un rêve absolu de manger dans un avion. Perso, je crois qu’il faudrait me payer. Et très cher, pour que je rentre dans un avion AU SOL pour aller nulle part, juste pour manger. Mais il parait qu’il y a un marché pour ça, parce qu’il y a des gens qui sont TELLEMENT en manque de bouffe d’avion, qu’ils vont courir pour manger là-bas. Je crois qu’on ne peut plus dire que l’on vit une époque formidable, mais par contre on peut dire que cette époque est en train de magnifier la connerie humaine et la transformer en œuvre d’art.

Chiffres économiques

Pour ce qui est des chiffres économiques, nous aurons le CPI en Europe et la confiance du consommateur version Université du Michigan, mais ce que nous allons EVIDEMMENT regarder plus que le reste, c’est les chiffres de l’emploi aux USA. Le marché attend 850’000 créations d’emplois et un taux de chômage à 8.2% – attention à toute surprise à la hausse ou à la baisse. En cas de chiffres trop bas, on va exploser parce que Washington n’aura pas d’autre choix de valider un stimulus à toute vitesse, sinon Wall Street va menacer d’ouvrir la fenêtre et de sauter. Et si les chiffres sont trop hauts, on va se péter la figure, parce qu’il n’y aura peut-être pas besoin de stimulus. Ensuite tout le monde interprétera les choses comme bon leur semblera et ça sera les plus nombreux qui gagneront.

Pour le moment les futures sont en baisse de 0.25% et Trump est en quarantaine, mais il peut encore « tweeter ». Bonne journée à tous et excellent week-end pluvieux. D’ailleurs à ce propos, on vous a inondé d’articles exclusifs pour vous occuper au coin du feu pendant que la pluie tombera. Alors n’hésitez pas à « scroller down ». Et vous pouvez également découvrir les meilleurs fonds en actions suisses grâce à notre nouvelle page de Classements.

Morningbull Live du 2 octobre – FLOTUS et POTUS vont chez le médecin

Excellent week-end à tous !

Thomas Veillet

Investir.ch

« 80% des Français se tuent en mourant »

Les Nuls.