Le gouvernement chinois a commencé à émettre une monnaie numérique basée sur la blockchain pour ses citoyens.

Le Wall Street Journal rapporte que les 750 000 premiers bénéficiaires ont été choisis via un système de loterie et peuvent déjà dépenser leurs yuans numériques dans les magasins et sur Internet à l’aide d’une application spécialement dédiée. La Chine étant déjà très en avance dans les Fintech et le paiement mobile, les entreprises n’ont pas tardé à intégrer l’utilisation de cette nouvelle devise. Starbucks et McDonald’s feraient partie de ceux qui acceptent déjà le yuan numérique, tout comme le Parti communiste chinois.

L’omniprésence des moyens de paiement numériques et la surveillance étroite du gouvernement ont conduit à ce qu’une pléthore de données sur les paiements se retrouvent entre les mains de l’administration chinoise. Et cette connaissance de la façon dont les gens dépensent leur argent ne fera que croître avec la mise en œuvre du yuan numérique, même si la banque centrale du pays a déclaré qu’elle limiterait la traçabilité et créerait ce qu’elle appelle un « anonymat contrôlable ». Avec le lancement de la monnaie numérique, chaque yuan en circulation existera soit sous forme physique, soit sous forme numérique.

Les analystes s’attendent à ce que le gouvernement chinois augmente la quantité de monnaie numérique à l’avenir, réduisant ainsi la quantité de monnaie physique disponible sur le marché. Certains pensent même que la Chine envisage de rendre tous les yuans numériques à un moment donné. Le véritable changement de paradigme viendrait cependant d’une autre caractéristique dont bénéficierait selon certaines sources le yuan digital : une date limite de validité. La monnaie numérique devrait donc être dépensée et non épargnée.

Pas vraiment la première

La Chine est seulement le deuxième pays et la première grande économie à lancer officiellement une « version blockchain » de sa propre monnaie. Selon Bloomberg, la Banque centrale des Bahamas a lancé la sienne l’année dernière, le « Sand Dollar » (dollar des sables), qui est déjà accepté dans les magasins de la capitale, Nassau. Bloomberg identifie quatre autres pays – l’Afrique du Sud, l’Inde, le Pakistan et la Thaïlande – comme ayant prévu concrètement de lancer leur propre cryptodevise prochainement.

Comme les autres modes de paiement mobiles, les monnaies numériques sont accessibles aux personnes non bancarisées, ce qui les rend notamment intéressantes dans les pays en voie de développement.

 

Infographie: La Chine lance sa propre monnaie numérique | Statista
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