Après 15 ans de chroniques boursières, je me rends compte seulement maintenant que les jours où les Américains sont absents, il ne sert strictement à rien de venir. Bon, d’accord c’est pas que je sois spécifiquement venu hier, mais disons que ce matin, en me levant je me suis dit que ça n’était pas franchement nécessaire d’y aller.
L’Europe dans le sillage des USA..
Donc hier l’Europe est montée sur les largesses de la FED. Pas les largesses que la FED a mis en place pour l’Europe mais les largesses que l’Europe a supposé que les USA vont mettre en place après leurs chiffres tous pourris de vendredi dernier. Et puis après quoi ? Les bourses américaines étaient fermées et les Européens se sont motivés comme des fous, après avoir hésité et paniqué vendredi dernier. Encore une fois, l’analyse a été de courte durée et ce lundi il aura suffi que quelqu’un quelque part se dise que l’on a quand même de la chance que Powell soit là pour nous et le reste ne fut que détail.
Alors oui on s’est excité parce que le coup d’état en Nouvelle Guinée était censé booster les matières premières à la hausse mais pour le reste, on ne serait pas venu, ça aurait été pareil. Reste plus qu’à attendre que New York ouvre cette après-midi, d’autant que les futures sont dans le vert et que le Japon et le reste de l’Asie sont plus ou moins de la même couleur. Pour le reste, Jean-Paul Belmondo nous a quitté hier et à partir de là, ce n’est pas ce qui reste des monstres du cinéma français qui va nous donner envie d’acheter le marché. Surtout tant que les bourses américaines ne sont pas ouvertes.
L’As des As
Pour être franc avec vous, il n’y a pas grand-chose à dire sur les marchés mondiaux tant que les Américains ne sont pas revenus, mais par contre, on peut se dire que la disparition de l’As des As est une raison majeure de ne pas se prendre la tête plus longtemps sur les incidences des marché boursiers en Europe. Il aura été un type carrément moins con que la moyenne et nous aura offert une clairvoyance et une analyse plutôt basique de ce qu’est la politique ou l’économie. Il disait que pour lui la priorité était de donner du bonheur aux spectateurs et que s’il pouvait les sortir ne serait que pendant deux heures de leur vie compliquée et stressante, il aurait fait son job.
Il a donc fait son job et il est parti le jour où il n’y avait rien d’autre à dire sur le monde merveilleux de la finance. Le jour où l’on s’est rendu compte que l’on pouvait parler d’un monstre du cinéma français sans se préoccuper du fait que les marchés mondiaux étaient à moitié fermés ou pas. Parler de la présence d’un acteur hors du commun pendant que les Américains se finissaient à la bière et au hamburger pour fêter la fête du Travail alors que 50% des travailleurs ne veulent plus travailler parce que c’est trop dur et que ça serait quand même plus simple si on les payait à ne rien faire.
Le Marginal
En conclusion de cette chronique ultra courte de ce mardi matin pourri, on retiendra que les chiffres économiques chinois sont moins pires que prévus, que l’Asie est en hausse, que le COVID fait toujours parler de lui, que les futures sont en hausse pendant que le pétrole est à 69$, que l’or lutte avec les 1822$ et que le Bitcoin s’installe sur les 52’000$. Mais Belmondo est parti et en ce qui me concerne, c’est la fin d’une époque et même si il y en aura d’autres qui le remplaceront, pour moi c’est une page qui se tourne.
Une page qui se tourne comme celle que je vais tourner demain matin pour vous parler bourse et finance après que les Américains soient vraiment revenus au bureau. Oui, aujourd’hui il y aura le chômage en Suisse, le ZEW en Allemagne, en Europe, ainsi que le GDP européen, mais en en attendant, un monstre est parti, et comme il disait :
« On dit pas : « Juif vous avez l’air » mais « Vous avez l’air Juif « . Si je vous dis : « Con vous avez l’air », c’est pas français. C’est juste, mais c’est pas français. »
Bref, il va me manquer il va nous manquer et merci d’avoir été là toute ces années. Et merci de m’avoir donné du grain à moudre le jour où il n’y avait rien à dire. Ou pas grand-chose.
Le professionnel
Vous et moi, on se revoit demain en pleine forme. Passez une très belle journée !
Thomas Veillet
Investir.ch
« De la même façon que je me retourne rarement vers le passé, je ne sais jamais de quoi sera fait mon avenir. Aujourd’hui, seul le présent m’intéresse. Et il est beau. »
Jean-Paul Belmondo