Alors que la semaine dernière nous étions plus ou moins convaincus que le NOUVEAU variant Omicron Made In South Africa allait tous nous tuer dans d’atroces souffrances. Des souffrances tellement atroces que l’ensemble de nos gentils gouvernements qui font de la politique politicienne et qui sont tous devenus médecins depuis 18 mois, se sont empressés de nous verrouiller le maximum de trucs, histoire que nous n’allions pas éparpiller des super-variants en boîte de nuit. Et puis, hier, allez savoir pourquoi – parce que fondamentalement on n’en sait pas plus qu’avant sur ce variant – on s’est rendu compte que sur les 182 personnes qui avaient été contaminées, aucune n’était morte.

L’Audio du 7 décembre 2021

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Et on re-re-retourne la veste

Non seulement aucune n’était morte, mais en plus les symptômes étaient plutôt légers et l’on parle même d’une bonne partie qui étaient asymptomatiques. En gros, c’est un peu le train fantôme : ça à l’air super-horrible sur le papier, mais quand tu y regardes de plus près, c’est que des monstres en carton-pâte, des squelettes à qui on a collé une perruque et dès que tu coupes le courant – tout cela à l’air pathétiquement ridicule et tu te demandes comment tu as fait pour crier au loup.

Pour faire simple ; il faut d’abord reconnaître que l’on n’en sait toujours pas plus et s’il y a des gars qui ont visiblement fait plus d’études que moi qui disent qu’il faut plus de temps pour effectuer le séquençage du virus et annoncer officiellement que ce nouveau truc qui a fait fermer les discothèques en France et qui a réduit encore un peu plus nos libertés n’est en fait qu’un variant qui contamine avec principalement….aucune conséquences. Il faut donc savoir raison garder et ne pas s’énerver plus que tant. Par contre, les marchés ont déjà anticipé le fait qu’Omicron n’était pas si méchant. Ce qui expliquait le rebond d’hier soir. Rebond que l’on pouvait constater dans le secteur des voyages et des transports de façon plus que spectaculaire. Oui, spectaculaire, puisque si l’on est capable de paniquer tel un troupeau de poules qui se rendent compte que le renard a trouvé la combinaison du poulailler, nous sommes également capables de tourner la veste aussi vite qu’un élu écologiste qui se rend compte qu’il a le droit à une voiture de fonction.

Ce fût donc chose faite hier. On s’est convaincu que si les 182 personnes en question pouvaient survivre, on pouvait largement tabler sur le fait que le reste du monde le pouvait aussi. Pour le reste, les statistiques ont fait leur job et le Dow Jones a terminé en hausse de 645 points, affichant sa meilleure performance depuis 13 mois. Ce qui nous fait une belle jambe, mais ça fait toujours hyper-pro quand tu colles ça dans une chronique.

F… le confinement

Autant la semaine dernière nous étions pratiquement convaincus que l’on ne voyagerait plus jamais et que l’on ne pouvait plus allumer une chaîne de télé française sans tomber sur un reportage larmoyant à propos de ces pôôôôôvres voyagistes qui ne vendaient plus un ticket et qui étaient obligé de se rabattre sur la location de chalet dans les stations de sports d’hiver à la place d’une suite royale avec vue sur le jardin d’une star de la télé-réalité française qui a le QI d’une vache à traire à Dubaï. Autant depuis hier nous sommes convaincus que voyager c’est trop cool et que même les gars qui ont inventé la taxe carbone sont en train d’étudier le concept de tester toutes les destinations d’Easyjet dans la même semaine, juste pour dire qu’ils sont allés à Barcelone, en passant par Budapest, puis Édinbourg, Londres, Madrid, Stockholm, Berlin, Rome, Amsterdam et Bruxelles. Le tout en provenance de Genève et en y atterrissant 8 fois durant le même week-end. Si l’on a le moindre doute, il suffit de regarder les performances des compagnies aériennes, des croisiéristes et de tout ce qui touche aux voyages et où on peut mettre de l’essence dedans.

C’est vite vu, même le pétrole remonte après nous avoir fait un reversal sur le chart que même dans les écoles de finance on n’ose pas montrer comme exemple parce que c’est trop parfait. Le baril retrouve les 70$ et à mon avis, d’ici trois jours on a un Morgan Stanley ou un Goldman Sachs qui va venir nous annoncer que le baril peut facilement aller à 200$ et sur une jambe sans forcer. Sans compter que les tensions entre Poutin et le reste du monde à propos de l’Ukraine a également donné un coup de pouce au baril. Bref, hier la journée était belle et pendant un bref instant on s’est demandé ce qui avait bien pu nous prendre pour baisser comme ça, mais qu’heureusement le Christmas Rallye n’était peut-être pas encore fini… Reste plus qu’à prier pour que l’on ne se souvienne pas que la FED se réunit la semaine prochaine et que l’on ne nous remette pas le plafond de la dette sur la table de conférence.

La FED en embuscade

Pendant que l’on se demande comment l’on doit nommer le variant Omicron et si le terme « gripette » n’est pas top gonflé après ce que l’on a déjà vécu, la Fed est en train d’aiguiser Excalibur et de nous préparer la suite du mois de décembre. Non, parce que l’on peut clairement espérer que dès qu’Emmanuel Macron aura fini de séquencer le variant Omicron dans sa cuisine et qu’il aura officiellement annoncé que ce dernier ne mets pas en péril sa réélection, mais une fois que l’on sera soulagé de ce point, on pourra clairement partir du principe que l’économie n’est pas menacée et si l’économie n’est pas menacée, on va DEVOIR se reposer des questions sur l’inflation.

C’est qu’il ne nous reste pas beaucoup de temps avant la Noël. L’anniversaire de notre ami imaginaire à tous aura lieu dans 18 jours et d’ici-là, même si on sait que le Bitcoin à 100’000$ on peut se l’accrocher derrière les oreilles avec du scotch double-face, il y a toujours un secret espoir de voir le S&P500 terminer à 5’000. Sauf que pour que ça soit réalisable, il faudrait que la FED garde un ton plutôt dovish et arrête de se prendre pour un oiseau de proie. Le problème c’est que si Omicron était vraiment dangereux, on pourrait espérer que la banque centrale de Monsieur Powell se montre magnanime, mais comme visiblement, on ose espérer qu’il ne l’est pas, on va devoir se pencher sur le thème récurrent de l’inflation. Inflation qui, je le rappelle, n’est ni transitoire, ni sous contrôle, mais qui ressemble plus à un pur-sang qui galope dans les champs, la crinière au vent.

La bonne nouvelle, c’est que pour le moment on est trop concentré sur le fait que le variant Omicron il est trop cool et qu’on serait presque content qu’il fasse des petits, pour se rendre compte que dès la semaine prochaine, on pourrait retomber sur terre avec les chiffres de l’inflation et se rendre compte qu’elle n’est pas transitoire et qu’elle est plutôt faite pour rester ! Du coup, la FED va répéter qu’elle va accélérer son tapering et même si on l’a déjà entendu 243 fois un peu partout, celle de mercredi prochain pour être celle de trop.

L’Asie

Ce matin c’est la fête au village en Asie, puisque non-seulement l’Australie vient d’annoncer que le variant Omicron ne fera pas dérailler la reprise économique – visiblement les Australiens sont soit : mieux informés que nous sur le variant, soit plus optimistes, non parce que j’imagine assez mal Jean Castex arriver sur le podium juste après avoir fermé les boîtes de nuit pour 4 semaines, annoncer que le variant Omacron, c’est du pipeau – toujours est-il que les Australiens affichent leur optimisme et les Chinois ont annoncé leur support à l’économie en baissant leurs ratios de fonds propres, leur permettant d’injecter du pognon dans l’économie. Les développeurs immobiliers qui était en train de se faire Harakiri hier, sont en train de repartir dans l’autre sens.

Le Japon remonte de 2% ayant parfaitement rebondit sur les supports techniques et Hong Kong fait plus ou moins de même. Pendant ce temps, Shanghai ne fait rien et digère le fait que les Américains aient annoncé un boycott diplomatique des prochains JO d’hiver. En gros les athlètes peuvent y aller, mais les représentants diplomatiques – les mecs des délégations qui ne servent à rien, n’iront pas. Je pense sincèrement que ça doit toucher une à Xi Jinping, sans faire bouger l’autre. Pour le reste, le Bitcoin reprend les 50’000 d’assaut, plus que 23 jours et 50’000 $ à grimper pour atteindre ses objectifs de l’année. La bonne nouvelle c’est que le Bitcoin traite 24 heures sur 24. Ça laisse plus de temps. L’or était fermé hier et devrait rouvrir en 2034 après le 27ème confinement. De toute façon j’ai connu des éloges funèbres plus excitante que le cours de l’or.

Les nouvelles du jour

Dans les nouvelles du jour, il y a Intel qui a prévu de lister sa division « voitures autonomes » en 2022. L’IPO de Mobileye devrait être une des « IPO’s » de l’année prochaine. Il y a aussi patron d’Aramco, le bras armé des Saoudiens dans l’industrie pétrolière qui estime que l’on ne doit pas se priver trop rapidement de l’énergie fossile, parce que cela pourrait avoir des conséquences sociales trop graves. Surtout pour les Saoudiens qui devraient commencer à envisager d’acheter 14 voitures par personnes en leasing à la place de payer cash. Autrement la SEC enquête sur le SPAC de Donald Trump et sur Tesla. Pas pour les mêmes raisons, mais ils ont l’air chaud-bouillants en cette fin d’année, la SEC.

Il y a aussi le Barron’s qui est positif sur Twitter et qui estime que ça peut remonter massivement depuis là où elle se trouve et Biden qui a promis de téléphoner à Poutine pour lui expliquer que c’est pas bien d’envahir l’Ukraine. Et Poutine devrait lui proposer de rester dans son EMS au lieu de donner son avis sur tout.

Les chiffres du jour

Côté chiffres du jour il y aura le chômage en Suisse, la Production Industrielle en Allemagne, ainsi que le ZEW. ZEW qui sera aussi publié en Europe, avec le PIB en cadeau. Aux USA nous aurons le Trade Balance. Pour le moment les futures sont en hausse de près de 0.6% et on sent comme un souffle de soulagement. Pourvu que ça dure au moins jusqu’au meeting de la FED voir jusqu’en 2026 année ou la France pourra concurrencer SPACE-X dans la conquête spatiale. Pour autant que SPACE-X attende la France.

Il me reste à vous souhaiter une très belle journée et on se revoit demain après ma troisième injection de caféine.

Thomas Veillet

Investir.ch

“This film cost $31 million. With that kind of money I could have invaded some country.”
― Clint Eastwood