Selon le dernier indice mondial des dividendes de Janus Henderson, la crise énergétique a entraîné une forte hausse des dividendes au troisième trimestre, les compagnies pétrolières ayant distribué des bénéfices record à leurs actionnaires. Le total mondial versé a augmenté de 7,0 % sur une base globale pour atteindre 415,9 milliards de dollars, ce qui constitue facilement un record pour le troisième trimestre.

Points importants

  • La hausse des dividendes pétroliers a amené les dividendes mondiaux à 415,9 milliards de dollars, un record pour le troisième trimestre ; la croissance sous-jacente s’est établie à 10,3 %
  • Les dividendes des producteurs de pétrole ont augmenté de trois quarts pour atteindre le montant record de 46,4 milliards de dollars et ont largement contribué à la croissance du troisième trimestre, compensant ainsi la baisse des versements issus du secteur minier
  • Sans l’augmentation des versements pétroliers, le total mondial serait resté stable d’une année sur l’autre
  • Taïwan et les États-Unis ont été les principaux contributeurs à la croissance, mais la Chine a déçu et l’Australie a connu des baisses
  • En Suisse, seuls Richemont et Ems-Chemie ont versé un dividende au troisième trimestre, avec des augmentations significatives dans les deux cas
  • La croissance sous-jacente du dividende suisse s’est élevée à 16% au total – le dividende spécial de Richemont a fait grimper le total de manière significative
  • Prévisions améliorées : Janus Henderson prévoit désormais 1560 milliards de dollars de dividendes mondiaux cette année, soit une hausse de 8,9% sur une base sous-jacente

Au niveau mondial, 90% des entreprises ont augmenté ou maintenu leurs dividendes à un niveau constant, soit un peu moins que les 94% enregistrés au premier semestre.

2022.11.24.Dividendes T3 2022

La hausse des dividendes pétroliers compense l’effondrement des versements issus du secteur minier

Les tendances sectorielles mondiales sont actuellement dominantes. Les producteurs de pétrole et de gaz ont donc été les principaux moteurs de la croissance au troisième trimestre, augmentant leurs dividendes globaux de trois quarts par rapport à l’année précédente[1] pour atteindre un montant record de 46,4 milliards de dollars. Les compagnies pétrolières à travers le monde ont augmenté leurs versements, principalement par le biais de dividendes spéciaux plutôt qu’en procédant à une augmentation de leurs versements réguliers. Les dividendes pétroliers ont été particulièrement solides sur les marchés émergents, en Asie et en Amérique du Nord, la plus forte augmentation provenant de Petrobras au Brésil. En effet, sans l’incidence positive de ce secteur, le total mondial aurait été à peu près stable au troisième trimestre. La flambée des dividendes pétroliers a correspondu exactement à l’effondrement provenant du secteur minier, où les entreprises réduisent désormais leurs dividendes par rapport à leurs récents records en réponse à la baisse des prix des matières premières, qui touche particulièrement l’Australie. La croissance a été au rendez-vous dans la quasi-totalité des autres secteurs, notamment les transports (y compris maritimes), les banques, les semi-conducteurs et les produits chimiques.

Taïwan et les États-Unis ont été les principaux contributeurs à la croissance, mais la Chine a déçu et l’Australie a connu des baisses

D’un point de vue géographique, Taïwan, les États-Unis, Hong Kong et le Canada ont été les principaux contributeurs à la croissance. Les secteurs de l’énergie et de la finance ont été déterminants pour ces trois derniers pays; en revanche, à Taïwan, on a constaté un dynamisme exceptionnel dans toute une série de secteurs. Le troisième trimestre saisonnier est très important pour les dividendes chinois. Dans ce pays, la croissance sous-jacente de la rémunération a été inférieure à celle du reste du monde (+6,7 %) et un tiers des sociétés de notre indice ont réduit leurs dividendes; l’immobilier chinois, touché par une grave récession, a été un point faible notable.

Prévisions revues à la hausse pour 2022

Un troisième trimestre encourageant a permis à Janus Henderson d’augmenter de 30 milliards de dollars ses prévisions pour l’ensemble de l’année, principalement grâce à l’augmentation des dividendes spéciaux exceptionnels ainsi qu’à la vigueur du secteur pétrolier et de l’Asie. Janus Henderson prévoit désormais des dividendes globaux de 1560 milliards de dollars[2], soit une hausse de 8,3% en glissement annuel. La croissance sous-jacente devrait atteindre 8,9%, soit une augmentation de 0,4 point de pourcentage par rapport aux prévisions de Janus Henderson il y a trois mois, et toujours fermement en avance sur la tendance de croissance des dividendes à long terme de 5-6%.

2022.11.24.Indice dividendes

JANUS HENDERSON - Sven WeideborgSven Weideborg, Sales Director Suisse, a déclaré: «En Suisse, la saisonnalité reste un élément important et le troisième trimestre est généralement calme en termes de versement de dividends. La croissance extraordinaire est en partie attribuable au dividende spécial de Richemont. Cependant, Richemont et Ems-Chemie, les deux seules sociétés suisses de l’indice de ce trimestre, ont également réussi à augmenter sensiblement leurs dividendes réguliers.

 Au niveau mondial, la flambée des dividendes pétroliers a coïncidé avec les réductions des dividendes miniers, bien que les versements du secteur soient tout de même historiquement très élevés. À l’instar d’autres matières premières, les prix de l’énergie sont cycliques, et le cours du pétrole est déjà inférieur aux niveaux atteints plus tôt cette année, de sorte que le niveau exceptionnel actuel des paiements a peu de chances de perdurer. À l’horizon 2023, le ralentissement de la croissance économique mondiale devrait avoir un impact sur les bénéfices et la capacité de certaines entreprises à augmenter leurs versements. Toutefois, la couverture des dividendes, c’est-à-dire le rapport entre les bénéfices d’une société et ses dividendes, est proche des plus hauts historiques. Cela s’explique par la forte rentabilité actuelle et par le fait que la pandémie a incité de nombreuses entreprises à ramener les dividendes à des niveaux plus durables. Cette situation peut fournir un certain soutien, même si les bénéfices subissent une pression en 2023. Fait essentiel, les dividendes varient beaucoup moins au cours du cycle économique que les bénéfices, car les entreprises cherchent à maintenir un niveau de revenu durable pour leurs investisseurs.»

 

[1] Augmentation globale – Janus Henderson estime que les taux de croissance globaux, qui incluent les dividendes spéciaux exceptionnels, sont plus représentatifs du secteur pétrolier

[2] Janus Henderson a supprimé toutes les sociétés russes de l’indice et a retraité toutes les données historiques. Les entreprises russes n’ont contribué qu’à hauteur de 1,5 % aux versements mondiaux au cours de la dernière décennie ; l’impact à long terme est donc faible.

 

Téléchargez l’étude complète (français, 28 pages, pdf)