Les bear markets sont marqués par des rallyes plus ou moins importants.

Pour l’actuel, nous avons eu +9% entre janvier et février, +11% en mars, +10% en mai, +18% entre mi-juin et mi-août et +12% en octobre. Une poursuite du rallye sur les 2 derniers mois de l’année jusque vers les 4’100 pour le S&P 500 était possible, mais le discours de la Fed du 2 novembre, toujours sans indulgence vis-à-vis de l’inflation, quel que soit l’impact sur l’économie, et même sur le secteur immobilier, semble anéantir la possibilité de la poursuite du rebond au-delà du mois d’octobre.

Le 4ème trimestre est connu pour sa saisonnalité statistique favorable, renforcée par les midterms US. Mais des analystes soulignent que cette saisonnalité encore plus favorable dans les années d’élections intermédiaires américaines ne marche pas dans les bear markets.

2022.11.04.conditional seasonality S&P 500

La bourse américaine pourrait être soutenue au 4ème trimestre par une forte activité dans les rachats d’actions. Après 10 mois, les rachats d’actions s’élèvent à $1’100 milliards, un record. De nombreuses sociétés ont annoncé des rachats et désirent accélérer ce mouvement avant l’entrée en vigueur d’une taxe de 1% après le 31 décembre 2022 liée à la nouvelle loi Inflation Reduction Act of 2022.

2022.11.04.corporate buybacks
Source: Goldman Sachs

Les performances sectorielles 2022 sont en ligne avec le cycle boursier/économique. Les secteurs défensifs (santé, consommation de base et services publics) et le segment Value (Energie, Finance, Industrie) surperforment. Avec la guerre d’Ukraine, l’énergie et la défense/aérospatiale enregistrent les meilleures performances sectorielles. Le secteur Industrie profite de la réindustrialisation dans les pays occidentaux, des dépenses américaines dans l’infrastructure, des investissements massifs dans la transition énergétique et la défense. La surperformance outrageuse de la Technologie et des FANG semble toucher à sa fin. En cause sont les fortes révisions à la baisse des valorisations avec la hausse des taux d’intérêt, le ralentissement économique pesant sur les volumes et les prix des semiconducteurs, et les restrictions américaines sur les exportations vers la Chine de semi-conducteurs et d’équipements pour fabriquer les puces électroniques. La baisse des dépenses publicitaires des entreprises pourrait fortement pénaliser des sociétés comme Meta Platforms (Facebook, Instagram) et Alphabet (Google). Nombre d’entre elles ont lancé des avertissements sur les résultats et un impact matériel des restrictions américaines d’exportations de puces vers la Chine dès le 4ème trimestre. Depuis le Grande crise financière, la forte surperformance du secteur de la technologie venait d’une combinaison de taux d’intérêt très bas et d’une accélération massive de l’adoption des services digitaux. Les Big Techs sont engagés dans un processus de contrôle des coûts au détriment de l’expansion. Certains stratégistes disent que les nouveaux «FANG» sont les compagnies pétrolières.

 

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