Selon la dernière étude de MoneyPark, l’augmentation de l'offre et le recul de la demande freinent la hausse des prix de l'immobilier en Suisse.

En bref

  • Depuis l’apparition de la pandémie début 2020, l’offre immobilière a diminué d’environ un tiers, pour atteindre 42’000 biens au printemps 2022.
  • L’offre des maisons individuelles (MI) a reculé plus fortement que celle des copropriétés (PPE). Les prix des maisons ont donc connu une hausse plus importante, notamment à cause de l’augmentation de la demande.
  • Au cours du troisième trimestre 2022, l’offre d’appartements et de maisons a augmenté pour la première fois depuis fin 2019, ce qui a freiné la hausse des prix.
  • La tendance des prochains trimestres suivra probablement l’évolution récente: l’offre devrait continuer à augmenter, mais se situer nettement en-dessous de son niveau d’avant la crise.
  • La faiblesse de l’offre continue à soutenir les prix, mais ils ne devraient augmenter que modérément. En effet, la demande ralentit, à cause de la hausse du coût de la vie et du financement, ainsi que des prix records de l’immobilier.
  • Au vu de la rareté de l’offre et des effets positifs de la demande liés à la croissance constante de la population, nous ne prévoyons pas d’effondrement généralisé des prix.

 

2022.12.09.Immobilier suisse

Maisons individuelles (MI)

Entre mi-2018 et fin 2019, l’offre (+8%) et les prix (+5%) des maisons individuelles ont légèrement augmenté. Avec la pandémie au début 2020, l’offre des MI n’a cessé de diminuer. En effet, celle-ci a diminué de près d’un tiers jusqu’à la mi-2021. Ce phénomène s’explique principalement par l’importante baisse des ventes de biens existants et en second lieu par une faible activité de construction.

Ainsi, alors que l’offre a fortement diminué, la demande a été alimentée par la valeur accrue du logement pendant la pandémie. Les taux hypothécaires avantageux ont également joué un rôle dans l’explosion de la demande. Les acheteurs potentiels préfèrent toujours les maisons individuelles : le fait de disposer de son propre terrain et d’un jardin privé est très apprécié.

Au troisième trimestre 2022, l’offre s’est redressée pour la première fois depuis près de 3 ans. Nous constatons une augmentation d’environ 10% (+1’700 biens) des maisons individuelles mises en vente par rapport au T2 2022. L’offre est donc à nouveau légèrement supérieure à son niveau de mi2021. La hausse des prix de l’offre s’est poursuivie au troisième trimestre 2022, mais elle a été nettement plus faible qu’au cours des trimestres précédents (environ 1%).

Propriétés par étage (PPE)

En Suisse, l’offre de PPE est généralement plus élevée que celle des maisons individuelles. Le rapport est d’environ 60/40% et va en direction des PPE, notamment en raison de la densification des constructions. En comparaison avec les MI, l’offre a connu une baisse un peu moins importante et, par conséquent, les prix des PPE ont connu une augmentation légèrement plus faible.

Comme pour les MI, l’offre des PPE a progressé au troisième trimestre 2022, pour la première fois depuis près de 3 ans. Nous constatons une augmentation d’environ 6% (+1’750 biens) par rapport au trimestre précédent. L’offre est donc à nouveau légèrement supérieure à son niveau de fin 2021. Ici aussi, la hausse des prix de l’offre a été nettement plus faible (environ 1%) au troisième trimestre 2022 que lors des précédents.

Perspectives

Selon le comportement actuel des vendeurs, l’offre immobilière devrait encore augmenter, mais compte tenu des défis importants liés à l’augmentation des coûts des matériaux, de l’énergie et du financement, elle devrait se situer bien en dessous de son niveau pré-pandémique au cours des deux ou trois prochaines années. Les nouvelles constructions ne devraient pas contribuer à une augmentation significative de l’offre. Pour les maîtres d’ouvrage, les problèmes engendrés par la pandémie (comme les retards dans l’approvisionnement en matériaux et en main-d’œuvre ainsi que l’augmentation constante des coûts des matériaux et de l’énergie) ne sont pas encore résolus.

En tenant compte de l’augmentation du coût de la vie et du financement, ainsi que de la faible conjoncture, les experts de MoneyPark s’attendent à ce que les prix généraux de l’offre n’augmentent que modérément, voire qu’ils soient revus à la baisse dans certains segments et régions. La faiblesse de l’offre soutient les prix; nous ne prévoyons donc pas de chute des prix. L’augmentation du coût de la vie et les prix records de l’immobilier ne devraient pas compenser l’effet positif de la demande lié à la croissance constante de la population.

Source : MoneyPark