Décidément, les experts n’ont pas, eux, perdu leur emploi ni leur acuité légendaire. Un avis de tempête a été lancé dans la finance qui n’est donc pas un long fleuve tranquille. Nous verrons aujourd’hui si une accalmie se dessinera avec la publication mensuelle des chiffres de l’emploi aux Etats-Unis.

Quid des bourse hier

En Europe, le CAC 40 de Paris est dans le rouge de 0,1%, le FTSE 100 de Londres est en baisse de 0,6% et le DAX 40 de Francfort est en légère hausse. Le FTSE Mib a clôturé dans le rouge de 0,7%.  L’indice EuroStoxx 50 a très légèrement baissé de 0,05%, le FTSEurofirst 300 a abandonné 0,12% et le Stoxx 600 0,22%.

Dans notre beau pays, le SMI a fini en recul de 0,69% à 10’948,85 points. Le SPI a mieux résisté et ne perd que 0,02%. Nestlé (+0,3%) a soutenu l’indice, au contraire de Novartis (-3,9% ou 3,09 francs, hors dividende de 3,20 francs) et Roche (-0,6%). Credit Suisse (-1,9%) a reporté à une « brève échéance » la publication de son rapport annuel. Les ennuis ne finissent pas avec maintenant la SEC américaine qui voudrait quelques explications quant aux révisions des flux de trésorerie consolidés en 2020 et 2019. Il semble que la banque à deux voiles n’arrive pas à trouver une légère brise pour avancer.

Pendant ce temps aux Etats-Unis…

Le Dow Jones a lâché 1,66%, l’indice Nasdaq, 2,05%, et l’indice élargi S&P 500, 1,85%. La Silicon Valley Bank, établissement californien dont la maison mère, SVB Financial Group, a annoncé mercredi une augmentation de capital importante de 2,25 milliards de dollars. Tout le secteur bancaire a souffert de la séquence, de JPMorgan Chase (-1,23%) à Bank of America (-6,20%), en passant par Wells Fargo (-6,18%) et Citigroup (-4,10%). Partenaire privilégié du secteur technologique, SVB cherche à augmenter ses liquidités pour renforcer son bilan, fragilisé par des retraits de clients. Le groupe a également vendu dans la précipitation, pour ce faire, un portefeuille de 21 milliards de dollars de titres financiers, ce qui lui a valu une perte estimée à 1,8 milliard.

Quant Wall Street éternue, les marchés s’enrhument

L’Asie ressent aussi les secousses de Wall Street avec l’indice MSCI Asia-Pac ex-Japon en baisse d’environ 1,8% entraîné par les titres bancaires et technologiques.

Le rendement des emprunts d’Etat à 2 ans, qui avait flambé en début de semaine, a décroché de 20 points de base (0,2 point de pourcentage), une ampleur très rare sur ce marché, à 4,87% contre 5,07% mercredi en clôture. Celui du 10 ans baisse de 3,976% à 3,916%. Les oracles revoient leur copie quant à la probabilité que la Fed augmente de 50 points de base son taux directeur à fin mars. Ce chiffre passe de 70% à 50%.Autrement dit, les « spécialistes* n’en savent rien.

Parmi les devises, l’euro s’échange à 1,0581 USD contre 1,0555 USD à la clôture de mercredi. La livre, quant à elle, vaut 1,1927 USD contre 1,1834 USD mercredi soir. Le dollar cède du terrain, la hausse plus forte que prévu des inscriptions au chômage faisant espérer que la Fed n’accélère pas le rythme de ses hausses de taux. L’indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de référence recule de 0,41%.  Dans le domaine de la crypto, le bitcoin s’écroule de 7,93%. Ce naufrage fait des vagues dans le secteur avec Coinbase (-7,81%) et Riot Platforms (-12,22%).

Dans le secteur des métaux précieux, l’or, l’argent et le palladium voient leur prix augmenté de 0,1% alors que celui du platine n’a pas bougé. La valeur défensive du métal jaune est mis à mal avec un cours en baisse de 1,8% depuis le début de la semaine. Les métaux de base souffrent aussi à l’image du cuivre qui perd 0,31% ou de l’aluminium en baisse de 1,47%.

Ce matin, le Brent se traite à 81,72 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à 75,74. Le prix du pétrole a tout de même baissé d’environ 6% durant ces trois dernières séances.

Les prix des céréales ont chuté de manière significative dans le contexte d’une chute généralisée des matières premières jeudi. Les prix du blé ont été les plus durement touchés, tombant à leur plus bas niveau depuis 18 mois, la plupart des contrats ayant subi des pertes comprises entre 2,75 % et 3,5 %. Les prix du maïs ont subi des réductions à deux chiffres avec des pertes d’environ 2,5 %. Le soja a été relativement épargné grâce à une vente flash signalée ce matin, mais il a tout de même baissé de 0,5% à la clôture.

Alors inflation ou pas inflation?

Petite définition de l’inflation par Chat GPT: «L’inflation est une augmentation générale des prix des biens et des services dans une économie au fil du temps, entraînant une diminution du pouvoir d’achat de la monnaie. Elle est généralement mesurée en pourcentage d’augmentation de l’indice des prix à la consommation (IPC) ou de l’indice des prix à la production (IPP) sur une certaine période, par exemple une année. L’inflation se produit lorsqu’il y a une augmentation de la demande de biens et de services, mais que l’offre de biens et de services ne peut pas suivre l’augmentation de la demande, ce qui entraîne une augmentation de leurs prix. D’autres facteurs peuvent contribuer à l’inflation, notamment une augmentation des coûts de production, tels que les salaires et les matières premières, et une augmentation de la masse monétaire, qui peut entraîner une augmentation de la demande de biens et de services. L’inflation peut avoir des effets à la fois positifs et négatifs sur une économie. À court terme, l’inflation peut stimuler la croissance économique en augmentant la demande et les investissements, et peut également contribuer à réduire le chômage. Toutefois, une inflation élevée et imprévisible peut entraîner une baisse de l’activité économique, car elle peut décourager l’investissement et entraîner une diminution de la valeur de la monnaie. Elle peut également affecter de manière disproportionnée les personnes à revenu fixe et celles dont les ressources financières sont limitées.»

Le problème est que l’inflation est une mesure qui n’est pas forcément homogène dans tous les pays comme le montre le tableau suivant.

2023.03.10.Inflation

Actuellement il semblerait que les prix «spot» des matières premières soient plutôt orientés à la baisse et que les chiffres de l’emploi soient aussi en mode «off» vu les annonces de licenciements. Mais comme le montre le tableau, il est difficile de prévoir quel est réellement l’impact de ces deux importantes variables dans un futur proche. Affaire à suivre…

 

Excellente journée en attendant le retour de Thomas lundi prochain et rappelez-vous, l’intelligence est artificielle mais la connerie est humaine.