Alors que les marchés boursiers mondiaux ont oscillé, les mauvaises nouvelles en provenance des trois grandes régions économiques ont alimenté un climat de nervosité généralisée. À l'épicentre de cette instabilité: des politiques commerciales agressives, des révisions de prévisions économiques et des ajustements monétaires qui risquent de redéfinir l'orientation des marchés à court terme.
Le fort rebond observé sur la plupart des indices mondiaux depuis le 9 avril confirme la pertinence de notre stratégie long only 100% investi. Alors que la majorité des investisseurs institutionnels et professionnels ont vendu au pire moment pour rentrer à nouveau quelques semaines plus tard bien plus haut, nous avons amorti la chute en avril et profité pleinement de la hausse fin avril-début mai. Ainsi, nos portefeuilles surperforment largement leur benchmark à nouveau cette année avec une performance YTD de +24,31% en Europe (contre 9,30% pour le Stoxx Europe 600), de +19,44% aux USA (contre -0,97% pour le S&P 500) et +21,54% en Asie (contre 11,84% pour le MSCI AC Asia Pacific) au 23 Mai 2025.
La semaine passée a été marquée par la fin des publications des entreprises. Une semaine très drivée par la macro-économie. L’Europe a été frappée de plein fouet par les menaces commerciales de Donald Trump, dont l’annonce d’une taxe de 50 % sur les produits européens prévue pour le 1er juin a alimenté de vives inquiétudes sur la trajectoire économique de la zone euro. Cette nouvelle, associée à une révision à la baisse des prévisions de croissance de la Commission européenne, a exacerbé un sentiment déjà fragile. La révision des perspectives de croissance, désormais réduites à 0,9 % en 2025 contre 1,3 % initialement attendu, a jeté une ombre sur la solidité économique de l’UE. En parallèle, les indices PMI de la zone euro ont glissé sous le seuil critique des 50 points, un signe inquiétant de contraction dans l’activité économique, bien que le secteur manufacturier ait montré une résistance relative.
L’aggravation de la situation économique en Europe se fait sentir dans plusieurs secteurs, mais surtout dans les services, qui représentent un pilier de l’économie. La perspective d’une guerre commerciale avec les États-Unis et l’impact que cela pourrait avoir sur les exportations européennes ont provoqué un mouvement défensif sur les marchés boursiers. Les valeurs cycliques, qui avaient dominé les performances boursières ces dernières semaines, ont subi des corrections, notamment dans les secteurs sensibles à la hausse des droits de douane, comme l’industrie manufacturière. Par ailleurs, le faible dollar, qui a perdu 0,8 % par rapport à l’euro, a amplifié la pression sur les exportations européennes, alimentant les craintes de stagflation, une combinaison de stagnation économique et d’inflation persistante.
Aux États-Unis, la semaine a été marquée par des signes inquiétants de fragilité, notamment la dégradation de la note souveraine du pays par l’agence Moody’s, qui a ramené la note AAA à AA+. Cette révision a non seulement envoyé un signal d’alarme aux investisseurs, mais elle a également mis en lumière une dynamique de dette publique toujours plus préoccupante. La récente augmentation de la dette, aggravée par le compromis budgétaire entre l’administration Trump et la Chambre des Représentants, a suscité des craintes quant à l’augmentation du déficit public dans les années à venir. L’élévation des rendements des bons du Trésor à 30 ans, franchissant la barre des 5 %, a accentué ces préoccupations, redonnant un coup de projecteur sur les incertitudes économiques et fiscales du pays.
Dans le même temps, les tensions commerciales ont pris une nouvelle dimension avec l’annonce de Donald Trump de taxer à hauteur de 50 % les produits européens dès le mois de juin. Cette menace a ravivé les craintes d’une guerre commerciale à grande échelle, un facteur déjà déterminant dans la volatilité des marchés mondiaux. Les secteurs de la consommation discrétionnaire, des services financiers et de l’industrie ont enregistré les plus lourdes baisses.
En Asie, les nouvelles n’étaient guère plus rassurantes. La Chine, moteur économique clé de la région, continue de lutter contre un ralentissement de la demande domestique. Les ventes au détail ont progressé de 5,1% en avril, un chiffre en-deçà des attentes, tout comme la production industrielle, dont la croissance est restée limitée à 6,1%, malgré des projections plus optimistes. Ces résultats laissent entrevoir une reprise chinoise qui peine à se matérialiser, exacerbée par un climat d’incertitude géopolitique et des tensions commerciales avec les États-Unis. En réponse à cette situation, la Banque populaire de Chine (PBoC) a abaissé ses taux directeurs de 10 points de base, dans l’espoir de stimuler l’économie et de soutenir le crédit, mais l’impact de cette mesure reste à confirmer. Au Japon, la situation économique ne semble pas beaucoup plus radieuse. Le pays fait face à une pression croissante sur ses exportations et à un creusement de son déficit commercial. Le PMI composite japonais est tombé sous les 50 points en mai, signalant une contraction de l’activité, notamment dans le secteur manufacturier. L’inflation, bien qu’en hausse, ne semble pas suffire à dynamiser la consommation, laissant présager un avenir économique incertain.
Le Japon se trouve donc à un carrefour où la compétitivité internationale et la diversification économique deviennent des enjeux cruciaux. Dans le reste de la région, des signes contrastés émergent. L’Australie a pris des mesures accommodantes en réduisant ses taux d’intérêt de 25 pdb, une démarche destinée à soutenir une économie souffrant de l’inflation. À l’opposé, le Canada a surpris les marchés avec une augmentation inattendue de ses taux, face à une inflation plus persistante qu’attendue. De son côté, l’Inde semble afficher une plus grande résilience, avec des investissements dans les infrastructures ferroviaires et la production textile qui témoignent de sa capacité à stimuler la croissance malgré les turbulences mondiales.
Source : Zonebourse
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