Petite fatigue en ce début d'automne. Pas d'annonce extraordinaire de la part de Mr Trump mais quelques incursions de drones pour pimenter le quotidien des danois. La BNS n'a pas surpris les les analystes. Alors petit coup de mou ou le prélude d'une nouvelle tendance boursière?

Les marchés européens ont montré une certaine faiblesse. Il est vrai que les valeurs européennes de la technologie médicale ont souffert jeudi de l’annonce par le département américain du Commerce de l’ouverture d’enquêtes sur les importations d’équipements de protection individuelle, de matériel médical, de robots et de machines industrielles. Siemens Healthineers, Philips, Coloplast, Sonova, Demant et GN Store Nord ont abandonné de 3,6 à 6,2%. A Paris, les laboratoires français Sanofi et Valneva ont perdu 2,4% et 3,2% respectivement. À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,41% à 7.795,42 points. À Francfort, le Dax a reculé de 0,61% et à Londres, le FTSE 100 a abandonné 0,39%. L’indice EuroStoxx 50 a fini sur une baisse de 0,51%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,62% et le Stoxx 600 a perdu 0,71%.

La Suisse n’échappe pas à cette tendance et le SMI a terminé sur une perte de 0,86%. Parmi les poids lourds de la cote, Novartis (+0,2%), mais le gain du géant pharma bâlois a largement été effacé par les pertes de son voisin et concurrent Roche (-1,9%), l’alimentaire Nestlé cédant quant à elle 0,4%. Le réassureur Swiss Re (+1,3%) a signé la meilleure performance des valeurs vedettes, devant la défensive Swisscom (+1%) et Novartis. Ce qui a occupé les analystes suisses aura été l’annonce de la BNS. Bien que…on reparle encore d’UBS. Selon le gendarme financier suisse Finma, l’assainissement du groupe bancaire UBS est réalisable, mais le plan d’urgence n’est pas encore jugé comme exécutable, jusqu’à nouvel ordre. Compte tenu de l’intégration en cours de feu Credit Suisse, l’autorité renonce à évaluer le plan de stabilisation comme l’année précédente. « UBS pourrait actuellement être recapitalisée, assainie et poursuivre ses activités au moyen de la stratégie de résolution privilégiée visant le maintien des activités de l’entreprise », rapporte un communiqué paru jeudi. En cas d’insolvabilité, la Finma devrait avoir plusieurs options, mais il existe des incertitudes quant à leur mise en oeuvre. Nous faisons donc confiance au gendarme financier…

Dans une décision largement anticipée par les économistes, l’institut d’émission a laissé jeudi le taux d’intérêt appliqué sur les avoirs à vue des banques à 0,0% dans le cadre de son examen trimestriel de la conjoncture helvétique et de la politique monétaire. Ainsi s’interrompt une série de six baisses consécutives, amorcée en mars 2024 après avoir culminé à 1,75%. Au vu de perspectives «incertaines» pour l’économie suisse, elle a maintenu sa prévision de croissance pour 2025, l’attendant toujours entre 1% et 1,5%, mais l’a réduite pour 2026, à 1% (contre 1% à 1,5% escompté auparavant), a-t-elle indiqué dans le communiqué détaillant sa décision trimestrielle de politique monétaire. L’impact des droits de douane ne devrait donc pas être immédiat. Tout comme les exportations, les investissements en Suisse seront affectés. Le chômage devrait poursuivre sa progression, prédit la BNS.

Dans le sillage des deux précédentes séances, les indices américains ont de nouveau terminé dans le rouge jeudi 25 octobre. Le S&P 500 a reculé de 0,50% à 6 604,7 points, le Dow Jones a cédé 0,38% pour clôturer à 45 947,3 points, et le Nasdaq 100 a perdu 0,43% à 24 397,3 points. Le titre Oracle a chuté de 5,58% après l’annonce d’une émission obligataire de 18 milliards de dollars. Une opération qui soulève des doutes quant à la capacité du groupe à s’imposer parmi les géants du cloud et des hyperscalers. À l’inverse d’Oracle, Intel continue de grimper, soutenu par les rumeurs d’un financement venu d’Apple (+1,81%): le titre s’adjuge 8,87% après une hausse de 6,41% la veille.

Et le marché obligataire?

Dans la zone euro, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini sur un gain de 2,5 points de base à 2,7721%. Celui de son homologue à deux ans a pour sa part pris 2,1 points de base à 2,0449%. En France, où le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, est toujours à l’oeuvre pour bâtir le budget 2026, le rendement de l’OAT à dix ans a gagné 3,6 points de base à 3,6040%. Le Gilt britannique à 10 ans a grimpé d’environ 8 points de base à 4,773%.

Aux Etats-Unis, la croissance du PIB américain au deuxième trimestre a été révisée à la hausse, à 3,8%, et les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé de manière inattendue, ce qui soulage quelque peu les craintes sur la santé du marché du travail et amène les investisseurs à se demander si l’enthousiasme suscité par les paris de prochaines baisses de taux de la Fed était justifié. Les rendements des bons du Trésor américain ont conservé leurs gains matinaux jeudi, portés par des données économiques du deuxième trimestre plus robustes que prévu, susceptibles de renforcer l’argument en faveur d’une pause sur les taux d’intérêt lors de la réunion d’octobre de la Réserve fédérale. Le rendement de référence du bon du Trésor américain à 10 ans s’établissait en hausse de 3 points de base à 4,177 %. Il avait atteint lundi son plus haut niveau depuis le 5 septembre. Le rendement de l’obligation à 30 ans reculait légèrement de 0,4 point de base, à 4,754 %.

Le marché des matières premières généralement haussier

Les prix du pétrole sont restés stables jeudi, après avoir atteint un sommet de sept semaines lors de la séance précédente, la Russie ayant décidé de restreindre ses exportations de carburant jusqu’à la fin de l’année. Toutefois, la progression des cours a été freinée par de nouvelles données économiques américaines qui ont tempéré l’optimisme autour de nouvelles baisses de taux d’intérêt. Le Brent a terminé en hausse de 11 cents, soit 0,16 %, à 69,42 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate américain a perdu 1 cent, soit 0,02 %, à 64,98 dollars.

Les contrats à terme sur le soja du Chicago Board of Trade (CBOT) ont terminé en légère progression jeudi, l’Argentine ayant rétabli les taxes à l’exportation après une suspension temporaire qui avait accru la concurrence sur le marché mondial. Les contrats à terme sur le blé du Chicago Board of Trade (CBOT) ont clôturé en hausse jeudi, le marché ayant rebondi après avoir atteint cette semaine ses plus bas niveaux contractuels, selon les opérateurs.

Sur le London Metal Exchange, le cuivre de référence à trois mois progressait de 0,03 % , le nickel a légèrement reculé de 0,19 %, le plomb de 0,42 %, tandis que l’aluminium, le zinc et l’étain sont restés quasiment inchangés.

Le secteur des métaux précieux plutôt stable pour l’or mais avec des records pour l’argent et le platine. Le contrat décembre sur l’or était dernièrement en hausse de 4,70 $US à 3’772,80 $US l’once, après avoir cédé du terrain la veille suite au record historique enregistré mardi à 3’815,70 $US. Parmi les autres métaux, l’argent au comptant a bondi de 2,2% à 44,87 $ l’once, atteignant son plus haut niveau depuis plus de 14 ans. Le platine a progressé de 3,5% à 1’524,15 $, son niveau le plus élevé depuis septembre 2013, tandis que le palladium a gagné 3,6% à 1’254,04 $.

Ce matin en Asie

Les actions asiatiques ont reculé vendredi, les valeurs pharmaceutiques étant particulièrement affectées après que le président américain Donald Trump a annoncé une nouvelle série de tarifs douaniers punitifs. Donald Trump a annoncé que les États-Unis imposeraient des droits de douane de 100% sur les médicaments de marque importés, de 25% sur les camions poids lourds et de 50% sur les armoires de cuisine. En 2024, les exportations sud-coréennes de produits pharmaceutiques ont atteint 1,5 milliard de dollars, soit seulement 1,2% du total des exportations vers les États-Unis. L’indice de référence KOSPI recule de 1,84%.  Le Nikkei a clôturé en baisse de 0,13% tandis que le Hang Seng de Hong Kong a reculé de 0,9%. L’indice CSI300 des grandes capitalisations chinoises a cédé 0,3% et l’indice MSCI le plus large des actions Asie-Pacifique hors Japon a chuté de plus de 1%.

L’indice du dollar restait stable à 98,473, proche d’un sommet de trois semaines, et se dirigeait vers une hausse hebdomadaire de 0,8%. Le billet vert était inchangé à 149,81 yens, après avoir frôlé le seuil des 150 pour la première fois depuis le 1er août. L’euro s’affichait à 1,1665 $, après un repli de 0,6% jeudi. Les marchés évaluent désormais à 87,7 % la probabilité d’une baisse de 25 points de base des taux directeurs de la Fed en octobre, contre 90% à 92% la veille, selon les indications de mercredi.

 

Source : Reuters, AWP, Zonebourse