A priori le temple grec n'est pas le sujet alors que tous les analystes et économistes dévoilent leurs prévisions. Non, en effet, parlons de la compagnie technologique américaine pour commencer.
Oracle
Alors que les marchés surfaient sur la vague de la baisse des taux, Oracle gâche cet instant de bonheur de fin d’année. Le groupe, considéré comme un baromètre de la frénésie d’investissement liée à l’intelligence artificielle (IA), a déçu les attentes du marché et a relevé de 15 milliards à 50 milliards de dollars son plan de dépenses en 2026. Au sommet en septembre, l’action Oracle avait presque doublé depuis le début de l’année grâce à un accord de 300 milliards de dollars avec OpenAI. Mais elle a depuis perdu 44% de sa valeur. Mais, un signe avant-coureur pointait déjà à l’horizon: ses credit default swaps (CDS), une forme d’assurance contre le défaut de paiement, ont grimpé à leur plus haut niveau depuis au moins cinq ans.
Lors du dernier webinaire chez Swissquote nous avions mentionné les propos du CEO d’IBM qui se posait la question sur la rentabilité des centres de données. De plus, si nous nous penchons sur les moyens de financer toutes ces infrastructures, nous voyons que l’IA/centres de données commencent à occuper des parties importantes des indices obligataires. Par exemple, JP Morgan estime que les entreprises liées à l’IA représentent désormais 14% de son indice investment grade, dépassant les banques américaines comme secteur dominant. Autre exemple: si l’infrastructure numérique ne représente que 5%, soit 82 milliards de dollars, du marché américain des ABS (asset-backed securities) estimé à 1’600 milliards, Bank of America note que ce segment a été multiplié par plus de neuf en moins de cinq ans. Elle estime que les centres de données soutiennent 63% de ce marché, qui devrait voir une offre supplémentaire de 50 à 60 milliards de dollars en 2026. Pour l’instant, les attentes sont élevées et le marché digère ces chiffres mais la prudence reste de mise pour le début de l’année prochaine.
Revenons à nos moutons
A la clôture des marchés européens, nous voyons qu’à le CAC 40 a fini sur un gain de 0,79%. Le Footsie britannique a avancé de 0,49% et le Dax allemand a progressé de 0,61%. L’indice EuroStoxx 50 a gagné 0,76%, le FTSEurofirst 300 0,50% et le Stoxx 600 0,52%. Et si nous restons dans le domaine des acteurs des centres de données, Schneider Electric a gagné 2,41% après l’annonce par le groupe d’un programme de rachat d’actions pouvant atteindre 3,5 milliards d’euros, le premier en près en trois ans. Dans le pays enchanté de Parmelin, l’indice vedette SMI a terminé en repli de 0,13%. Mauvaise odeur chez Givaudan qui perd 7,7%.
Aux Etas-Unis, soutenu par le secteur financier au lendemain de la baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed), l’indice Dow Jones a gagné 1,3%. Le S&P 500 a clôturé en hausse de 0,2%, surpassant de 10 points son dernier record de la fin octobre. Le Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques, a en revanche abandonné 0,3%. Broadcom a dit anticiper un chiffre d’affaires du premier trimestre supérieur aux attentes du marché, pariant sur une forte demande pour ses puces d’intelligence artificielle (IA). L’action de l’entreprise basée à Palo Alto, en Californie, prenait 2,8% dans les échanges d’après-Bourse à Wall Street. Avec Adobe en hausse de 2,1% suite à la publication de bénéfices plus forts que prévus pour le 4ème trimestre, le secteur technologique digère la baisse de 11% d’Oracle.
Dans le secteur obligataire en zone euro, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini stable à 2,8473% et le deux ans a reflué de 1,3 point de base, à 2,169%. La banque centrale de notre beau pays alpin a prolongé la pause avec un taux directeur inchangé à 0,0% et affiné sa prévision de croissance pour l’année qui s’achève à 1,5%.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans se replie de 4,1 points de base, à 4,1235%, deuxième séance consécutive de baisse après les annonces de la Fed. Les investisseurs voient dans les divisions au sein de la Fed, l’arrivée probable de Kevin Hasset à la tête de la banque centrale et l’annonce par l’institution de l’achat des bons du Trésor à court terme dès vendredi pour soutenir la liquidité, des motifs d’un nouvel assouplissement monétaire.
Donc tout ceci impacte le marché des devises. Le dollar recule jeudi, tombant à des plus bas de plusieurs mois face à l’euro, le franc suisse et la livre sterling après des pertes la veille à la suite de la baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed). Le billet vert cède 0,54% face à un panier de devises de référence. L’euro avance de 0,46%, à 1,1748 dollar, tandis que la livre sterling s’échange à 1,3420 dollar (+0,28%). Le franc suisse s’est légèrement raffermi jeudi, se négociant à 0,7992 pour un dollar après avoir atteint son plus haut niveau en près d’un mois.
Dans le secteur des métaux précieux, l’or a progressé, atteignant son niveau le plus élevé en plus d’un mois après la baisse d’un quart de point des taux d’intérêt décidée par la Réserve fédérale américaine, ce qui a affaibli le dollar. Parallèlement, l’argent a bondi pour inscrire un nouveau record historique. Le cours au comptant de l’or gagnait 1,2% à 4’275,39 $ et l’argent au comptant ajoutait 3,2% à 63,77 $ l’once, frôlant le record de la séance à 63,93 $. Ailleurs sur le marché, le platine progressait de 2,5% tandis que le palladium gagnait 1,3%.
Les contrats à terme sur le blé du Chicago Board of Trade (CBOT) ont terminé en hausse, portés par des achats au lendemain d’un repli du contrat de référence mars à son plus bas niveau en sept semaines. L’abondance de l’offre mondiale de blé continue toutefois de peser sur les cours et de limiter les rebonds. Les contrats à terme sur le soja du Chicago Board of Trade (CBOT) ont terminé en hausse pour une deuxième séance consécutive, soutenus par des achats techniques, l’annonce de nouvelles ventes de soja américain à la Chine et la progression des contrats à terme sur le maïs et le blé.
Ce matin en Asie
Les actions sud-coréennes ont progressé vendredi et s’apprêtent à enregistrer une troisième semaine consécutive de hausse. L’indice KOSPI est en hausse de 0,61% et sur la semaine il gagne 0,86%. Au Japon, le Nikkei a progressé de 0,9%. Dans le secteur des métaux de base, le contrat de cuivre le plus échangé sur le Shanghai Futures Exchange (SHFE) a progressé de 1,34%. Plus tôt dans la journée, il avait atteint un sommet historique de 94’080 yuans, dépassant ainsi le précédent record établi lundi. Le moral des marchés a été stimulé par un compte rendu de l’agence de presse d’État Xinhua sur la Conférence centrale annuelle sur le travail économique, qui s’est tenue les 10 et 11 décembre, et au cours de laquelle les dirigeants chinois se sont engagés à maintenir une politique budgétaire «proactive» en 2026. Parmi les autres métaux, l’aluminium a avancé de 0,55%, le zinc a grimpé de 2,22%, tandis que le nickel a légèrement reculé de 0,03% et le plomb de 0,29%. Quant au pétrole, les prix ont augmenté, soutenus par les craintes de perturbations de l’approvisionnement en provenance du Venezuela, même s’ils restent en passe d’enregistrer une baisse sur la semaine. Les contrats à terme sur le Brent ont gagné 43 cents, soit 0,70 %, à 61,71 dollars le baril tandis que le brut américain (WTI) s’échangeait à 58,03 dollars le baril, en hausse de 43 cents, soit 0,75 %.
Source : Reuters, zonebourse