Il y a deux jours, j'ai publié une vidéo sur la chaîne Zonebourse qui résumait la lecture de plusieurs papiers de recherche sur les prévisions et/ou les attentes de 2026. Je l'ai fait en vidéo, plusieurs d'entre vous m'on demandé la version papier... La voici... Bonne lecture et gardez ça dans un coin de votre bureau, histoire de voir si les Dieux de la finance sont parfois juste dans leurs prévisions. Ce qui n'est pas évident.

Je veux pas le crier trop haut ou trop fort, mais ça fait plus de 30 ans que je passe mon temps devant un écran de trading a essayer de comprendre ce qui se passe sur les marchés et sur ce qui VA se passer… Et il y a un truc qui se passe chaque année à l’époque de Noël qui revient chaque année et qui m’épuise à chaque fois ; c’est les prévisions des « experts pour l’année suivante ». Oui, chaque année, les experts du monde merveilleux de la finance tente de nous annoncer ce qui va se passer l’année prochaine. Alors attention, les prévisions boursières, c’est à peu près aussi fiable que les prévisions météo mais en pire..

Oui, je dis en pire, parce que ces 50 dernières années, la météo a fait des monstres progrès alors que nous, dans la finance, on s’est pas beaucoup éloigné de la technique du pile ou face…

Néanmoins, comme il faut un peu suivre le troupeau, c’est quand même pas mal de suivre un peu ce que les Dieux de la finance ont à nous dire, histoire de ne pas tomber des nues l’année prochaine quand l’or atteindra 10’000$, ou quand le S&P500 passera les 8’000… Le problème c’est que lire un document qui se nomme « OUTLOOK 2026 » en anglais à la veille de Noël, quand il faut choisir le champagne et le foie gras, c’est jamais simple… Surtout que ça fait 35 à 50 pages en moyenne et qu’à la fin on en est à pas loin de 1’000 pages… sans compter les pages de disclaimer à la fin qui expliquent que la finance n’est pas une science exacte et que s’ils se trompent, c’est pas leur faute… J’ai pris le temps de feuilleter tout ce tas de papier avant de tout mettre dans le feu de cheminée pour le réveillon et j’ai essayé de vous en faire une vidéo qui vous éclairera…. Ou pas …. En 2026…

Je me suis donc tapé le OUTLOOK de 2026 de Goldman Sachs, State Street, BNP, Natixis, JP Morgan, Allianz Global, RBC, Barclays, HSBC, Fidelity, Capital Economics, Crédit Agricole, Bank of America, Morgan Stanley, Deutsche Bank, BNY Mellon, MUFG, ABN Amro, BlackRock, Invesco, Citi et ING… Alors oui, j’en ai oublié, mais je ne les avais pas tous sous la main… Et je ne suis pas sûr que les 3-4 qui manquent avaient des trucs révolutionnaire à dire, sachant que, vous le verrez, on ne s’éloigne pas trop d’un « consensus global » où tout le monde fait la même chose !

Commençons d’abord par le GRAND RÉCIT, LE CONSENSUS global ou autrement dit, LE LIEU COMMUN de l’économie mondiale…

Ce qui ressort de l’opinion globale c’est ce que l’on pourrait appeler le «Le Mythe de la Résilience »:

Le consensus table sur une croissance mondiale stable autour de 3,2%. Mais c’est une croissance « sous perfusion ». Les États-Unis surperforment (2,4%) grâce à une fuite en avant budgétaire sans précédent. L’Europe, bloquée à 1,1%, subit son manque de souveraineté énergétique. La Chine gère un déclin contrôlé à 4,7%, tentant de transformer son économie de « l’immobilier » vers la « haute technologie manufacturière ».

Goldman Sachs est le leader dans le camp des optimiste, Jan Hatzius (leur économiste en chef) maintient que les USA éviteront la récession avec une probabilité de 85%, tablant sur une croissance de 2,4%.

À l’opposé, UBS est plus nuancée, craignant que l’Europe reste « l’homme malade » du G7 à cause de l’Allemagne.

On notera aussi que selon les experts, La Fin de l’Obsession Inflationniste est en cours :

On accepte désormais une inflation « sticky » autour de 2,5-3%. Les banques centrales ont pivoté : la priorité n’est plus la stabilité des prix, mais la stabilité du système financier face à la dette. JPMorgan et Morgan Stanley s’accordent sur un point : l’inflation ne reviendra pas à 2%, et ce n’est pas grave. Morgan Stanley estime même que la Fed acceptera tacitement une cible autour de 2,7% pour préserver l’emploi. En gros, on nous a pompé l’air pour voir une inflation autour des 2% aux USA depuis 2 ans et là, tout d’un coup, grâce à la magie de l’interprétation financière et de l’adaptabilité des investisseurs… :

ON S’EN FOUT COMPLÈTEMENT, c’est du passé…

On retrouve également le Paradoxe du Plein Emploi :

Un point que les banques effleurent à peine : la pénurie structurelle de main-d’œuvre. Malgré la croissance molle, le chômage ne remonte pas. Pourquoi ? À cause du choc démographique (départs en retraite des Boomers). En 2026, cela pourrait créer une pression haussière sur les salaires qui empêche l’inflation de descendre à 2%, mais qui – en revanche – maintient la consommation à bout de bras.

C’est un équilibre instable.

C’est surtout BlackRock qui expliquent que la « pénurie de travailleurs » est une force macroéconomique structurelle liée au vieillissement, ce qui rend l’économie moins sensible aux hausses de taux que par le passé. Et puis on parle aussi du fait que 2026 – même si tout le monde reste bullish globalement, pourrait voir arriver un nombre de faillites croissantes. Bank of America souligne que le nombre de « Zombies Companies » – sociétés qui ne paient que les intérêts de leur dette – va exploser en 2026, créant un risque de faillites en chaîne dès que le refinancement sera obligatoire…

Quand on voit le consensus économique global, je cherche honnêtement les raisons de me réjouir en 2026, la météo semble grise et pluvieuse…

En clair, l’orchestre joue une partition que personne n’ose contester, mais dont les notes sonnent faux. On nous vend une résilience qui n’est qu’une perfusion budgétaire US massive, pendant que l’Europe cherche encore l’interrupteur pour remettre en marche la machine… Le plus sidérant c’est qu’on enterre officiellement la guerre contre l’inflation à 2%. Les banques centrales, prises au piège de la dette, préfèrent désormais sauver le système plutôt que votre pouvoir d’achat.

Le nouveau dogme, c’est l’adaptation : on déplace les poteaux de but en plein match parce qu’on n’arrive pas à marquer.

On entre dans un monde où le plein emploi ne vient pas d’une économie florissante, mais d’un manque de bras structurel. C’est un équilibre précaire où la croissance est molle, mais les salaires poussent la consommation globale..

Le message est limpide : ne vous fiez pas au calme apparent des indices. 2026 n’est pas l’année du retour à la normale, c’est l’année où l’on décrète que l’anomalie est devenue la nouvelle règle. »

LES POINTS DE CONVERGENCE (là où tout le monde est d’accord avec tout le monde)

On va donc aborder les sujets qui vont être LES SUJETS de 2026 – ou en tous cas ceux où tout le monde semble d’accord. On commence donc naturellement avec L’IA…

En 2026

L’IA passe (ou passera) à la caisse, c’est ce que l’on pourrait appeler LE GRAND EXAMEN :

2026 sera l’année du ROI (Retour sur Investissement).

On passe de l’achat de « pelles et de pioches » (Nvidia) à l’achat de « mines » (logiciels appliqués). Le marché va massacrer les entreprises qui ont investi des milliards dans l’IA sans voir de gains de productivité réels sur leurs marges opérationnelles. Et on va reparler comptabilité, amortissements et analyse de bilan, ceux qui deviendront prudents ou qui vont se méfier de la magie de l’IA auront intérêt à avoir l’estomac bien accroché… Morgan Stanley est la plus insistant sur ce point. Ils ont baptisé 2026 « L’Année de l’Exécution ». Pour eux, les entreprises qui n’auront pas de ROI clair sur l’IA seront déclassées par les analystes dès le deuxième trimestre.

Le deuxième sujet qui sera très important, c’est aussi liéà l’IA, c’est la revanche de l’énergie et des infrastructures.

On sait que l’IA est un ogre énergétique et selon bien des banques d’affaires, le trade de l’année sera le « POWER TO AI » – autrement dit, on achète les producteurs d’électricité nucléaire, les gestionnaires de réseaux et les fournisseurs de systèmes de refroidissement liquide pour Data Centers. Goldman Sachs et HSBC convergent ici. Goldman prévoit un « super-cycle » sur le cuivre et l’uranium, tandis qu’HSBC met en avant les gestionnaires de réseaux électriques européens (comme E.ON ou Terna) comme les « véritables bénéficiaires de la bulle technologique ».

Le troisième thème que l’on retrouve régulièrement, c’est la Cybersécurité qui devient une Charge Fixe : En 2026, la cybersécurité n’est plus une option, c’est une taxe sur le chiffre d’affaires.

Avec l’IA utilisée par les hackers, les budgets cyber explosent. C’est un secteur défensif par excellence : peu importe la conjoncture, les entreprises doivent payer. C’est le cheval de bataille de Barclays. Pour eux, c’est le secteur le plus « immunisé » contre une récession, car aucune entreprise ne peut se permettre de couper ce budget sous peine de disparition et d’attaque frontale par de méchant hackers…

Le quatrième thème qui est peut-être le plus logique des 4 après une année où on nous a parlé de bulle technologique toute l’année, c’est l’envie de revenir sur quelque chose de plus défensif…

On parle donc logiquement du Grand Retour du Dividende : Après des années de rachat d’actions (buybacks), les investisseurs en 2026 réclament du « cash » et des revenus récurrents.

Face à l’incertitude, les sociétés qui augmentent leurs dividendes réels (pas seulement faciaux) sont les grandes gagnantes du flux de capitaux. Fidelity et BNP insistent sur ce point. Dans un monde de croissance incertaine, le « Carry », autrement dit : le rendement immédiat, redevient plus sexy que la croissance future… Et même si la recommandation ne touche pas 100% des investissements et des investisseurs, le retour du dividende dans les stratégies d’investissement vaut la peine d’être signalé !!!

En résumé, l’année 2026 s’annonce comme celle du grand dégrisement technologique. On arrête de fantasmer sur des démos d’IA bluffantes pour enfin ouvrir les livres de comptes. Le message des banques est brutal : si l’IA ne crache pas de cash réel au deuxième trimestre, le marché passera du rêve au massacre boursier. C’est la fin de l’ère des ‘pelles et des pioches’ et le début de l’ère des résultats. La magie ne paie pas les factures, et la comptabilité finit toujours par rattraper la hype. Pendant que certains se battront pour prouver leur rentabilité, les vrais gagnants seront ceux qui contrôlent les fondations physiques : le cuivre, l’uranium et les gigawatts. Dans ce monde ‘tout numérique’, c’est l’analogique et le béton qui reprennent le pouvoir.

Le mot d’ordre est clair : en 2026, l’IA doit enfin justifier son prix, ou elle sera la prochaine bulle à exploser sous le poids de sa propre consommation énergétique et de ses dépenses de cybersécurité obligatoires.

LES DIVERGENCES (la baston stratégique)

Après les lieux communs, voyons maintenant là où ça gratte, là où ça démange, là où les « experts à Wall Street » se déchirent et là où il ne sont pas d’accord entre eux…

Tout d’abord, il y a Le Destin du Dollar : JPMorgan voit un Euro à 1.20, Morgan Stanley voit la parité. C’est un pari sur la capacité de l’Europe à réformer son marché de l’énergie. Si l’Europe échoue, le Dollar restera l’unique refuge mondial, aspirant toute la liquidité. Deutsche Bank reste bullish sur le dollar estimant que les flux de capitaux vers la tech US protégeront toujours le billet vert.

Autre sujet récurent : La Chine : Est-ce que c’est une Opportunité ou un Piège ? Invesco parie sur une décote historique. Goldman craint une « trappe à valeur » due à la géopolitique. La Société Générale également reste très méfiante, soulignant que le risque politique annule toute opportunité de valorisation.

Autre point de divergence, l’immobilier Commercial : Reprise ou Effondrement ?

Certains analystes voient 2026 comme le point bas du cycle de ce secteur de l’immobilier offrant des rendements de 8-10%. D’autres pensent que le télétravail et l’IA (qui réduit le besoin d’employés de bureau) ont définitivement cassé le modèle. C’est le grand pari immobilier de l’année. Et la grande divergence aussi. Citi pense que le pire est passé et qu’il faut revenir sur les REITs – autrement dit : les sociétés foncières de bureaux de qualité. Par contre, Natixis est beaucoup plus sombre, prévoyant une restructuration massive des dettes immobilières qui n’a pas encore eu lieu.

Et puis thème peu connu ou moins connu selon les années : Les Matières Premières Agricoles :

Une divergence majeure apparaît sur l’agri-business. Entre le changement climatique qui réduit les récoltes et les nouvelles technos comme le « vertical farming », les banques sont partagées. Est-ce le moment d’acheter du blé et du maïs comme protection contre l’inflation ? Rabobank qui est un des grands spécialiste du secteur diverge clairement du consensus en prévoyant une volatilité extrême sur le blé à cause des tensions en Mer Noire, là où les banques généralistes voient un marché plutôt calme.

Pour conclure sur le sujet des zones de friction, retenez que là où les experts se déchirent, c’est là que se cachent vos opportunités… ou vos futurs maux de tête.

En 2026, oubliez le consensus mou. Le profit se fera en choisissant son camp sur ces divergences majeures. Oui, parce que quand tout le monde hésite, c’est là qu’il faut avoir les idées claires.

Passons maintenant au chapitre le plus excitant de tous, celui des risques.

LES RISQUES MAJEURS (ce qui peut tout faire sauter)

Oui parce que nous savons tous que quand ça baisse, quand la peur est là, quand on parle KRACH et corrections, c’est à ces moments très précis, qu’on capte l’attention le mieux..

DONC MAINTENANT QUE J’AI VOTRE ATTENTION, ce qui vient c’est ce qui peut nous flinguer l’année….

Tout d’abord, ce qui ressort le plus souvent c’est le FISCAL CLIFF et le Budget… La dette US qui s’approche des 39’000 milliards en cette fin d’année, fait peur. Même très peur. Même si c’est le cas chaque année qu’ensuite, comme disait la chanson : j’y pense et puis j’oublie…

Néanmoins, si les investisseurs étrangers (Japon, Chine) arrêtent d’acheter des Treasuries. Chose qui est fort probable, ne serait qu’à cause des tensions économiques avec la Chine et les taux qui montent au Japon et qui pourraient pousser à certains rapatriements de cash… Du coup, les taux pourraient exploser, forçant la Fed à monétiser la dette (imprimer du cash), ce qui relancerait l’inflation.

Bank of America est la banque la plus inquiète sur la dette US. Elle est d’ailleurs la seule à évoquer ouvertement un risque de « dégradation de note » si le Congrès ne trouve pas un accord bipartisan sur le plafond de la dette avant l’été 2026. On parle aussi souvent de la fragmentation et du protectionnisme. Une sorte de fin de mondialisation efficace et brutale. Un monde où les taxes douanières deviendraient un arme de destruction massive des marges bénéficiaires et où les chaînes d’approvisionnement seraient remisent en question.

La Fragmentation et le Protectionnisme : La fin de la mondialisation efficace. Les taxes douanières deviennent une arme de destruction massive des marges bénéficiaires.

C’est d’ailleurs un Consensus global – Plusieurs maisons, comme BofA ou BlackRock évoquent ce sujet.

Et puis sujet que l’on a déjà abordé en 2025… Le Risque de Liquidité Bancaire :

On surveille l’ombre du « Shadow Banking » ( et donc du crédit privé).

On se souvient des crise du type FIRST BRAND, qui a coûté un paquet de pognon à certains…Si une grande plateforme de crédit privé subit des pertes massives, cela pourrait provoquer une réaction en chaîne que les banques centrales auront du mal à contenir car elle se situe hors de leur périmètre de régulation. Sur ce sujet, le consensus est global, tout le monde (ou presque) en parle… de manière plus ou moins intensive, mais ça va indubitablement être un sujet 2026… très présent…

Mais il y a un autre sujet qui monte au créneau et dont on parle peu, c’est le Risque Social :

L’IA commence à déplacer des emplois qualifiés (cols blancs). 2026 pourrait voir l’émergence de mouvements sociaux contre l’automatisation, poussant les gouvernements à instaurer des taxes sur l’IA ou des revenus universels, ce qui pèserait lourdement sur la fiscalité des entreprises. Natixis aborde le sujet, mais ça ne veut pas dire que les autres n’y pensent pas …

En résumé, l’année 2026 s’annonce comme un immense exercice d’équilibriste pour les investisseurs. D’un côté, le consensus global nous vend une résilience mondiale à 3,2%, mais c’est une croissance ‘sous perfusion’ budgétaire, portée par des États-Unis à bout de souffle. Mais attention aux zones de turbulences. Alors que les experts se déchirent sur le destin du Dollar ou le cas de la Chine, le véritable danger se cache peut-être dans les chiffres de la dette.

Le spectre du ‘Fiscal Cliff’ américain et une dette frôlant les 39’000 milliards de dollars font peser un risque réel de dégradation de note et d’explosion des taux.

Le message est clair : ne vous laissez pas endormir par la fin de l’obsession inflationniste.

Entre la fragmentation du commerce mondial et l’ombre du Shadow Banking, 2026 ne sera pas une année de tout repos. Restez agiles, car la complaisance sera votre pire ennemie. »

Passons maintenant au évènements qu’on n’a pas forcément mis sur dans nos rubriques « À SURVEILLER L’ANNÉE PROCHAINE »….

Voici donc les CINQ SURPRISES ET ÉVÉNEMENTS INATTENDUS qui pourraient arriver en 2026 …

Autrement dit : LES CYGNES NOIRS… Salutations amicales à Nassim Taleb…

Numéro 1

Le Roaring 20s (Le scénario « EXPLOSION À LA HAUSSE ») :

L’IA déclenche un miracle de productivité. L’inflation tombe à 1% car les coûts de production s’effondrent. Les marchés s’envolent, portés par une croissance réelle non inflationniste.

Ark Invest (Cathie Wood) et dans une moindre mesure Goldman Sachs flirtent avec cette idée : une explosion de productivité tellement forte qu’elle rendrait la dette insignifiante.

Numéro 2

Le Pivot Inversé autrement dit : « Le choc des taux » :

L’inflation remonte à 5%. La Fed doit remonter ses taux à 6% ou 7%. Krach total.

Certains en parlent, mais ça reste timide…

Numéro 3

La Paix Surprise en Ukraine : Un accord diplomatique inattendu qui ferait chuter le prix du gaz en Europe de 50% en une semaine. L’Euro s’envolerait et les indices européens prendraient 15% en un mois.

C’est le scénario que personne ne veut « pricer » pour l’instant.

Surtout parce que personne n’y croit, surtout depuis le temps qu’on nous en parle…

Perso, je veux bien croire à la paix, mais aux indices qui prennent 15%, pas une seconde…

La Paix Surprise en Ukraine : Raiffeisen Bank (très exposée à l’Est) et certains stratèges de la Lombard Odier évoquent ce scénario « Game Changer » pour l’Europe, qui provoquerait un rallye massif sur les actions allemandes et polonaises.

Numéro 4

La Découverte de l’Énergie à Fusion :

Une annonce majeure sur la fusion nucléaire commerciale.

Cela ne changerait pas l’économie en 2026, mais cela changerait toutes les valorisations de long terme des compagnies pétrolières du jour au lendemain.

C’est un sujet que Jefferies suit de près, notant que les investissements privés dans la fusion nucléaire ont triplé. Une percée en 2026 changerait la donne pour les pétrolières comme Total ou Shell.

Mais aussi sur la lecture que l’on ferait des investissements énergétiques liés à l’IA…

Numéro 5

La panne technologique ou la cyberattaque mondiale !

Alors que tout le monde parie sur la suprématie des logiciels et des algorithmes, une cyber-attaque mondiale de grande ampleur ou un incident technique majeur sur les câbles sous-marins de fibre optique paralyse le Cloud mondial pendant deux semaines en 2026.

Dans ce chaos numérique, on assiste à un « Grand Reset » des valorisations : les entreprises « Cloud-Native » et les géants du SaaS (Software as a Service) s’effondrent car leurs services sont inaccessibles, tandis que les entreprises de l’économie « Analogique » (industrie lourde, transport physique, logistique à l’ancienne) redeviennent les seules valeurs refuges.

Pourquoi c’est un Cygne Noir – Parce que personne ne « price » une interruption prolongée de l’infrastructure internet mondiale.

Le consensus part du principe que la connectivité est un acquis éternel. Ce scénario forcerait une réallocation massive des capitaux du virtuel vers le réel. Les investisseurs réaliseraient brutalement que sans « hardware » et sans câbles physiques sécurisés, la valeur de l’IA est nulle. C’est le scénario ultime de la « Revanche de l’Énergie et des Infrastructures » que Goldman Sachs et HSBC évoquent, mais SEULEMENT COMME scénario catastrophe poussé à son paroxysme de rupture.

Ces cinq scénarios nous rappellent que la plus grande menace pour un investisseur n’est pas ce qu’il ignore, mais ce qu’il considère comme impossible. Que ce soit par une abondance miraculeuse (IA, Fusion) ou par une rupture brutale (Cyber, Pivot), 2026 pourrait être l’année où la réalité physique (énergie, infrastructures, productivité réelle) reprend violemment le dessus sur les promesses narratives des marchés. Le message est clair : dans un monde de cygnes noirs, la diversification n’est plus une option, c’est une police d’assurance survie.

Maintenant, nous allons terminer ce résumé par LES GRANDS LIEUX COMMUNS dont il faut se méfier en 2026…

La liste est non-exhaustive… mais elle vaut la peine d’être notée dans un coin sur un post-it et de le scotcher en-dessus de votre écran de trading…

• « Le Japon est enfin de retour » : Attention à l’effet de mode.

• « L’Inde va remplacer la Chine » : Trop cher, trop consensuel.

• « Le Cash est Roi » : En 2026, avec une inflation à 3% et des impôts en hausse, le cash perd de la valeur chaque jour. Le vrai roi, c’est l’actif qui produit du flux de trésorerie (Cash-flow).

• « Il faut acheter l’Or contre tout » : L’Or est une assurance, pas un moteur de performance. En 2026, l’Or pourrait décevoir si les taux réels restent positifs, surtout après l’année que l’on vient de vivre sur l’or où l’argent et où, soudainement tout le monde devient bullish sur le sujet…

Avant de conclure cette vidéo avec les targets de l’année à venir, j’ai essayé de synthétiser les avis les plus tranchés du monde merveilleux de la finance..

L’Oscar du plus optimiste revient à Goldman Sachs qui ne voient aucun nuage noir à l’horizon et conseillent d’être « all-in » sur les actions US.

L’Oscar du plus pessimiste va sur le bureau de Michael Harnett, de Bank of America qui est officiellement, le BEAR de service, il attend le krach de la dette avec une certitude presque religieuse.

L’Oscar Le plus original va directement chez BlackRock.

Ils ne regardent plus les secteurs, mais les « méga-forces » (démographie, IA, fragmentation).

Ils sont les seuls à conseiller de sortir totalement des indices classiques pour aller vers des stratégies thématiques pures. Ce qui les arrange pas mal, vu qu’ils ont des ETF’s sur toutes les stratégies en question…

L’Oscar du plus contrariant est pour Invesco, parce qu’Iils sont les seuls à oser dire que la Chine sera la meilleure performance boursière de 2026.

Voilà, maintenant pour démarrer 2026, voici quelques objectifs, quelques target que l’on pourra utiliser pour essayer de se fabriquer un carnet de route…

Le marché américain restera bien sûr le juge de paix.

Et on peut noter une divergence de près de 1 000 points entre les optimistes et les prudents.

Morgan Stanley visent 7 800 points d’ici fin 2026

Ils parient sur l’effet « One Big Beautiful Act » et l’IA pour booster les bénéfices.

Deutsche Bank montent le curseur à 8 000 points, misant sur une croissance des bénéfices par action à deux chiffres.

Chez Goldman Sachs David Kostin et son équipe visent 7 600 points. Pour eux, 7 entreprises (les Mag 7) vont encore générer 46% de la croissance totale des bénéfices.

JPMorgan tablent sur 7 500 points, mais avec une mise en garde sur la volatilité.

Bank of America (Le « Bear » de service) : Ils sont les plus bas du marché avec une cible à 7 000 points (soit seulement +4% de rendement), craignant que les valorisations excessives finissent par craquer.

L’or est le dossier le plus spectaculaire de cette fin d’année. L’or n’est plus vu comme une simple assurance, mais comme une performance de fond de portefeuille.

Goldman Sachs : Ils ont révisé leur cible à la hausse avec un objectif de 4 900 $ l’once pour décembre 2026.

Le Consensus Banques Centrales : La plupart des analystes (UBS, Citi) voient l’once s’installer durablement dans une fourchette de 4 500 $ à 5 000 $.

Mais certains osent même prédire un pic à 6 900 $ si les tensions géopolitiques s’accentuent et que la demande des banques centrales ne faiblit pas.

Du côté de l’obligataire…

C’est le thermomètre du risque. On attend une « pentification » de la courbe.

JPMorgan prévoient un rendement du 10 ans US entre 3,75% et 4,25%. Pour eux, le taux des FED funds devrait descendre autour de 3,375% au premier trimestre 2026

Morgan Stanley estiment que 4% est le « plancher » pour le 10 ans US en 2026, à cause des pressions budgétaires.

Des boîtes qui font de la macro indépendante, pensent que le 10 ans devrait aller à 3.89% à l’horizon 2027

« Voilà, vous avez maintenant entre les mains la substantifique moelle de ce que les cerveaux les plus chers et les mieux rémunérés de la planète ont a nous offrir pour 2026.

On a vu le consensus qui veut nous rassurer, les divergences qui prouvent que personne ne sait vraiment où va le Dollar, et ces fameux Cygnes Noirs qui pourraient transformer votre portefeuille en fusée… ou en champ de ruines.

S’il y a une chose à retenir de ce travail de titan, c’est celle-ci :

En 2026, ne confondez pas le GPS et le réalité du terrain.. Les banques vous vendent des guides très précis, mais c’est vous qui êtes sur le terrain.

« Si GPS vous dit de tourner à droite, si vous voyez un mur, freinez ! »

Entre une IA qui doit enfin prouver qu’elle sait compter et une dette américaine qui défie les lois de la gravité, l’année ne sera pas celle des spectateurs, mais celle des stratèges.

Mon dernier conseil ? Ne soyez pas un mouton du consensus, mais ne soyez pas non plus un ours paranoïaque.

Soyez agiles. Gardez un œil sur les fondamentaux, un pied dans le réel (l’énergie, les infrastructures, le cash-flow) et surtout… gardez votre sang-froid quand l’orchestre commencera à jouer faux. La finance n’est pas une science exacte, c’est un art de l’adaptation. Alors, préparez votre plan, scotchez vos post-it sur vos écrans, et n’oubliez jamais : le meilleur moment pour gérer un risque, c’est avant qu’il ne devienne une certitude.

Maintenant pour ceux qui ont VRAIMENT la flemme, voici le résumé de tout ça en très très condensé.. :

1 – Chaque année à Noël, les super experts de la finance (ceux qui bossent dans les grosses banques) sortent leurs grosses études pour nous dire ce qui va se passer en bourse l’année suivante. Mais franchement, c’est souvent aussi fiable que la météo : on se trompe beaucoup !

2 – En gros, tout le monde est d’accord pour dire que l’économie mondiale va continuer à tourner doucement (environ +3,2 % de croissance). Les États-Unis vont bien tenir grâce à plein d’argent dépensé par le gouvernement, mais l’Europe traîne la patte et la Chine ralentit un peu.

3 – L’inflation (quand tout devient plus cher) ne fait plus super peur. Les banques centrales acceptent maintenant qu’elle reste un peu au-dessus de 2 % et elles préfèrent protéger les emplois plutôt que de tout faire pour la faire redescendre.

4 – Il y a plein d’emplois, même si l’économie ne va pas super vite. Pourquoi ? Parce que beaucoup de vieux partent à la retraite et il manque des gens pour travailler. Du coup, les salaires augmentent un peu et les gens continuent à dépenser.

5 – 2026 va être l’année où l’intelligence artificielle (IA) doit prouver qu’elle rapporte vraiment de l’argent. Les entreprises qui ont dépensé des milliards en IA vont devoir montrer que ça améliore vraiment leurs bénéfices, sinon leurs actions vont chuter.

6 – À cause de l’IA qui consomme énormément d’électricité, les vrais gagnants pourraient être les entreprises qui produisent de l’énergie (nucléaire, cuivre, réseaux électriques). C’est un peu comme si on passait des pelles (les processeurs) aux mines d’or elles-mêmes.

7 – La cybersécurité va devenir obligatoire et super chère pour toutes les entreprises, un peu comme une taxe qu’on ne peut pas éviter. Et les actions qui versent de bons dividendes (de l’argent régulier aux actionnaires) vont redevenir à la mode, car c’est plus sûr.

8 – Les experts ne sont pas d’accord sur tout : certains pensent que le dollar va rester très fort, d’autres que l’euro va rattraper. Certains trouvent la Chine intéressante pour investir, d’autres disent que c’est trop risqué à cause de la politique.

9 – Les gros dangers pour 2026 : la dette énorme des États-Unis (presque 39 000 milliards) qui pourrait faire exploser les taux d’intérêt ; plus de protectionnisme (taxes sur les importations) qui casse le commerce mondial ; et des problèmes dans les prêts bancaires cachés.

10 – Les scénarios surprises (les trucs improbables mais possibles) : une super explosion grâce à l’IA qui rend tout le monde riche ; une grosse cyberattaque qui paralyse internet ; une paix soudaine en Ukraine qui booste l’Europe ; ou même une découverte qui rend l’énergie presque gratuite. Bref, 2026 peut être calme… ou complètement fou ! L’important, c’est de rester prudent et diversifié.

Ceux qui voudrait voir la version vidéo, c’est ici : CLIQUEZ ICI

On se retrouve sur les marchés. D’ici là, portez-vous bien, et profitez du Réveillon de la Saint Sylvestre… loin des 1 000 pages de disclaimers !

On se retrouve très vite !

Salut et bonne année !!!

Thomas Veillet

Investir.ch