Le 30 avril 2025 marque les 100 jours de la prise de fonction de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Kevin Thozet, membre du comité d'investissement chez Carmignac, revient sur ces trois mois qui ont tout changé.

Kevin Thozet

En seulement 100 jours, Donald Trump a déjà bouleversé l’ordre géopolitique établi, perturbé davantage le commerce mondial, semé le doute sur la trajectoire budgétaire et remis en question l’indépendance de la politique monétaire étasunienne, tout en s’efforçant de repousser les limites du pouvoir exécutif américain.

La combinaison de ces lignes de fracture remet en cause l’équilibre monétaire international, eu égard au rôle essentiel du dollar au cœur du système international.

Guerre commerciale

Le pic des menaces protectionnistes de Donald Trump est probablement derrière nous. Nous devrions maintenant assister à des négociations longues et laborieuses d’ici à la fin des 90 jours de trêve tarifaire. A moins que D. Trump ne choisisse une voie de sortie avec des promesses vagues sur des achats d’énergie, de céréales et d’armes. Même s’il fait machine arrière, l’incertitude commerciale ne se dissipera pas complètement et continuera de peser sur les dépenses d’investissement des entreprises et le moral des ménages.

En revanche, la situation est quelque peu différente pour la Chine qui, par ailleurs, déroule graduellement  son approche pluridimensionnelle.

Si la Chine dispose d’atouts majeurs dans les négociations, compte tenu de sa position dominante dans de nombreuses importations clés des Etats-Unis et de potentielles représailles financières qu’elle pourrait exercer grâce à une détention considérable d’actifs américains, l’humiliation infligée par D. Trump et JD Vance place la barre extrêmement haute pour qu’elle accepte une voie (rapide) de sortie de crise. Et même si les négociations aboutissent et qu’un accord de type «Phase One» de janvier 2020 est finalement conclu, il est peu probable que cet accord traite ou solutionne le fait que la Chine a connu une croissance économique forte sans respecter les règles du jeu et qu’elle continue de subventionner largement de nombreux secteurs.

L’autre point d’achoppement est l’approche radicale de D. Trump, qui vise à s’attaquer aux alliances stratégiques de la Chine avec la Russie ou l’Iran par exemple.

Affaiblissement du dollar

Même si le dollar s’est considérablement affaibli (en baisse de 10%) cette année, nos modèles suggèrent qu’il demeure surévalué de plus de 10% sur la base d’une analyse fondamentale et des flux.

Contrairement à ce qu’affirme Scott Bessent, l’évolution des marchés en avril ressemble moins à un mouvement de réduction des niveaux de risque «normale» qu’à une fuite discrète de capitaux nationaux et étrangers hors des États-Unis, pour des raisons conjoncturelles (risque de stagflation) et structurelles (remise en question du système monétaire mondial centré sur les États-Unis).

Aujourd’hui, avec les attaques de D. Trump contre l’indépendance des juges et de la Fed le risque de voir une crise constitutionnelle augmente, tout comme la probabilité de voir cette fuite discrète des capitaux vers une véritable fuite du dollar.

La normalisation du dollar pourrait s’accompagner d’une nouvelle dépréciation relative des actions américaines.

Dans un tel contexte, le «sourire» du dollar[1] – il tend à s’apprécier lorsque l’environnement macroéconomique se détériore – pourrait réapparaître, mais son seuil de déclenchement est beaucoup plus bas qu’il ne l’a été par le passé.

Une Réserve Fédérale (Fed) dans l’expectative

Compte tenu du fait que de nombreuses entreprises importatrices ont anticipé les droits de douane au premier trimestre en raison d’un environnement commercial incertain et du repli important du climat des affaires, le PIB américain devrait stagner au deuxième trimestre.

La guerre commerciale menée par l’administration Trump avait entraîné une hausse du taux moyen effectif des droits de douane sur les importations américaines, qui était passé de 1,5% à 2,5% lors de son précédent mandat, et avait poussé les États-Unis sur une trajectoire récessionniste. Ainsi, même des droits de douane « négociés » de 10% sur l’ensemble des importations auraient un impact négatif significatif sur l’économie américaine, que nous estimons à 0,7% du PIB. Dans ce contexte, notre scénario central est celui d’un choc de nature stagflationniste pour les États-Unis cette année et de nature déflationniste pour le reste du monde.

Dans cet environnement très incertain, le risque est que la Fed prolonge sa posture attentiste. L’équilibre du marché du travail lui fournissant le parfait alibi. Les marchés ont déjà intégré quatre baisses cette année. Nous estimons que cela est optimiste et pensons que les baisses de taux de la Fed pourraient ne se matérialiser qu’après l’été.

Bien sûr, il est toujours possible que le «trumpisme» s’essouffle rapidement sous la pression des marchés obligataires (et actions), d’autant plus que la cote de popularité de D. Trump est la plus basse jamais enregistrée pour un président en exercice, au cap des 100 jours, depuis la Seconde Guerre mondiale.

Néanmoins, certains des dégâts causés au cours des 100 derniers jours semblent irréversibles. Voyons ce que nous réservent les 100 prochains

[1] Le « dollar smile »


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