Pascal Gilbert, François Collet et Fabien Georges, gérants obligataires chez DNCA Finance, un affilié de Natixis Investment Managers, présentent la stratégie DNCA Alpha Bonds.

Pouvez-vous nous présenter DNCA Invest Alpha Bonds en quelques mots?

Pascal Gilbert

DNCA Invest Alpha Bonds est un fonds obligataire avec une stratégie de gestion de type performance absolue. C’est un fonds:

-Avec un objectif de performance supérieure à l’€STR +2%[1] tout au long de la période d’investissement recommandée de plus de 3 ans.

-Au profil de risque modéré, qui a un indicateur de risque (SRI) à 2/7[2] à fin septembre 2023. La gestion des risques est centrale et se matérialise notamment par une contrainte de volatilité qui doit être inférieure à 5%, hors conditions exceptionnelles sur les marchés financiers.

-Multi-stratégies, qui a recours à une grande variété de stratégies obligataires (titres souverains des pays du G10 et des pays émergents, arbitrage de courbe de taux, obligations indexées à l’inflation, points morts d’inflation, obligations d’entreprises ou encore devises) pour générer de la performance quel que soit la configuration des marchés de taux d’intérêt.

-Global, qui peut investir sur l’ensemble des marchés obligataires mondiaux.

Quel est l’intérêt de ce fonds par rapport à une gestion obligataire traditionnelle?

François Collet

C’est sa flexibilité qui le distingue des produits obligataires classiques. Il est de notre point de vue particulièrement pertinent dans un environnement changeant, caractérisé par de forts mouvements sur les marchés de taux.

La flexibilité du portefeuille repose aussi sur une gestion dynamique du niveau de sensibilité obligataire, dans une fourchette comprise entre -3 et +7. Cela nous permet d’adapter le portefeuille au contexte macro-financier que nous anticipons et des conditions de marchés. DNCA Invest Alpha Bonds utilise de nombreuses techniques de gestion afin de diversifier le risque. Comme le fonds peut investir dans l’ensemble des sous classes d’actifs des marchés obligataires, il présente une faible corrélation avec les classes d’actifs obligataires de type «long only».

Ces caractéristiques ont permis à DNCA Invest Alpha Bonds de rencontrer un certain succès auprès des investisseurs et de dépasser 8 Mds € d’encours en septembre 2023. DNCA Invest Alpha Bonds a réalisé une performance positive chaque année depuis sa création en 2018. Le fonds est noté 5 étoiles par Morningstar et Quantalys[3] à fin septembre 2023.

L’analyse de l’environnement économique et financier est un des piliers de votre processus de gestion, quelles sont vos perspectives pour les mois à venir?

Fabien Georges

Effectivement, l’analyse macroéconomique est centrale dans notre processus de gestion. Elle guide nos choix d’investissement.

Commençons par les perspectives de croissance. Nous pensons que la probabilité d’une récession dans les prochains mois reste élevée en Europe, avec des indicateurs PMI qui ont chuté durant l’été à leur plus bas niveau depuis deux ans. Les indicateurs publiés en octobre et novembre seront déterminants. Aux États-Unis, les inquiétudes sur le niveau de la consommation se font de plus en plus fortes. L’impact de la remontée des taux d’intérêt sur l’économie représente l’une des principales craintes des marchés car l’augmentation des coûts d’emprunt peut se propager au reste de l’économie et venir peser in fine sur les perspectives de croissance.

La Chine, deuxième économie mondiale est une autre source d’inquiétude pour les marchés. Malgré les mesures de relance annoncées ciblant le secteur immobilier (baisse du niveau d’apport, baisse de taux), la croissance pourrait ne pas être au rendez-vous et s’établir à moins de 5% en 2023, l’objectif fixé par le gouvernement chinois.L’inflation devrait continuer à ralentir d’ici la fin de l’année mais devrait rester au-delà de la cible des Banques Centrales. L’inflation de base, qui exclut les prix des aliments et de l’énergie reste tenace, portée selon nous par des tendances de long terme.

Cela ne devrait pas inciter les Banques Centrales à revoir drastiquement l’orientation de leur politique monétaire. Aux Etats-Unis et en Europe, le cycle de hausse de taux devrait normalement toucher à sa fin, mais aucune baisse n’est plus attendue par les marchés avant 2024.

N’est-il pas un peu tard pour investir dans des obligations indexées sur l’inflation?

Revenons sur le fonctionnement des obligations indexées sur l’inflation. C’est un type d’obligation dont le principal et les coupons sont ajustés en fonction du niveau d’inflation mesuré par un indice des prix à la consommation.

Ces obligations présentent plusieurs avantages. Elles trouvent tout leur intérêt si une augmentation de l’inflation est anticipée car elles vont protéger le pouvoir d’achat de l’investisseur. Ajoutées à un portefeuille, elles contribuent à la diversification et réduisent le risque global. Elles sont particulièrement pertinentes pour les investisseurs de long terme soucieux d’atténuer les risques inflationnistes sur une longue période.

De manière plus conjoncturelle, l’attractivité des obligations indexées dépend aussi de la durée avant un retour à la normale du niveau d’inflation. Notre analyse tend à soutenir un scénario d’inflation durablement élevée, notamment en raison d’un certain nombre de facteurs exogènes, structurellement inflationnistes : lutte contre le changement climatique, diminution du degré de coopération internationale, financement des déficits budgétaires.

Il ne faut pas non plus oublier la composante « taux réel » des obligations indexées à l’inflation. Le taux réel peut se voir comme le taux de croissance à long terme d’une économie. C’est un outil essentiel pour comprendre et analyser les dynamiques économiques et financières en ajustant les effets de l’inflation. Cette composante participe selon nous pleinement à l’attractivité des obligations indexées, car les taux réels devraient bénéficier de la détente des taux directeurs des Banques Centrales dès 2024.

Quel est le rendement courant du portefeuille, comment le portefeuille est-il positionné?

A fin septembre le taux de rendement actuariel[4] du portefeuille est de 4,83%. Ce rendement, que nous jugeons confortable est à apprécier au regard d’une sensibilité que l’on peut qualifier de faible à 2,72 et d’une volatilité ex ante mesurée, légèrement sous les 3%. Le portefeuille est investi sur des obligations que nous jugeons de qualité, très majoritairement Investment Grade, la notation moyenne du portefeuille est de A+[5].

Nous pouvons globalement dire que le portefeuille est construit autour de positions longues, ou acheteuses, sur les taux réels et vendeuses sur les taux nominaux, en particulier sur les parties longues des courbes de taux. Nous pensons qu’il y’a relativement peu de valeur à aller chercher du côté des taux des pays du G10.

Géographiquement, nous sommes plus favorables aux obligations américaines qu’européennes. En effet nous avons tendance à être positionné à la vente sur des pays ou l’inflation est persistante, comme en Zone Euro, au Japon ou au Canada par exemple.

Concernant l’inflation, nous pensons qu’elle devrait rester durablement au-dessus de la cible des Banques Centrales, pour les raisons évoquées précédemment. Ce qui nous laisse présager à long terme un environnement de stagflation, en particulier en Zone Euro ou au Canada ou nous avons initié des postions pour nous exposer aux points morts d’inflation.

Enfin un mot sur notre stratégie crédit. Globalement, les valorisations sur certains segments de ce marché nous apparaissent actuellement peu attractives, en tout cas moins attractives que la dette émise par certains pays émergents, qui a par conséquent notre faveur.

Néanmoins cela ne nous empêche pas de nous exposer de manière tactique, comme nous avons pu le faire plus tôt cette année, en alternant la vente et l’achat de protection sur des indices CDS européens dans le sillage de la faillite de la Silicon Valley Bank.

La diversification en devises apporte-t-elle de la valeur ou bien plus de risque?

Nous avons depuis la création du fonds une stratégie sur les devises. Jusqu’à ce jour, cette stratégie contribue chaque année positivement à la performance du fonds.

Au sein de notre processus d’investissement cette stratégie est très encadrée, le risque de change à terme ne peut représenter plus de 30% des actifs net du fonds. A fin septembre elle ne représente qu’un peu moins de 0,2%[6] de notre budget de contribuer à réduire le niveau de risque du portefeuille grâce aux bénéfices de la diversification. Et il faut dire que nous avons conçu un panier très diversifié, qui privilégie les devises avec un différentiel de taux (par rapport à l’euro) que nous jugeons rémunérateur et des pays exportateurs de matières premières.

 

Texte achevé de rédiger le 11 octobre 2023.

 

[1] Objectif de performance de la part I EUR. Les objectifs de performance dépendent des parts concernées.
[2] Calculé selon la méthodologie PRIIPS.
[3] Source : Morningstar & Quantalys au 29/09/2023. Les performances passées ne présagent pas des performances futures. Méthodologie disponible sur www.morningstar.com/content/dam/marketing/apac/au/pdfs/Legal/RatingMethodology_Factsheet.pdf et sur https://www.quantalys.com/Whoarewe/Methodology. Les références à un classement, un prix et/ou à une notation ne préjugent pas des résultats futurs des OPC cités.
[4] Source : DNCA Finance au 29/09/2023. Le rendement ne constitue pas une mesure de la performance de l’OPC mais représente une mesure du rendement annuel total que l’on peut s’attendre à recevoir, exprimé en pourcentage, en tenant compte des paiements d’intérêts, du remboursement du principal, de la durée restante jusqu’à l’échéance, et du prix d’achat des obligations. Il s’agit d’une moyenne pondérée des taux de rendement actuariels de chaque obligation individuelle du portefeuille, ce qui permet de donner une idée du rendement global du portefeuille sur une base annuelle.
[5] Données du portefeuille au 29/09/2023. Elles sont susceptibles d’évoluer dans le temps.
[6] Données du portefeuille au 29/09/2023. Elles sont susceptibles d’évoluer dans le temps.


Risques spécifiques : Risque en perte de capital, Risque de taux, Risque lié à la gestion discrétionnaire, Risque de crédit, Risque de dépréciation du taux d’inflation, Risque de contrepartie, Risque d’investissement dans des obligations de Classe spéculative, Risque d’investir dans des instruments dérivés ainsi que des instruments intégrant des dérivés, Risque de titres convertibles, Risques spécifiques liés à l’investissement dans des obligations convertibles contingentes (« Cocos »), Risque de change, Risque de liquidité, Risque de volatilité élevée, Risque actions, Risque ESG, Risque de durabilité.

Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Réservé aux clients professionnels uniquement. Tout investissement comporte des risques, y compris un risque de perte en capital. Cet article ou la remise et/ou une référence à des valeurs mobilières, des secteurs ou des marchés spécifiques dans le présent article ne constitue en aucun cas un conseil en investissement, une recommandation ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières, ou une offre de services. Les investisseurs doivent examiner attentivement les objectifs d’investissements, les risques et les frais relatifs à tout investissement avant d’investir. Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. En Suisse : Le présent document est fourni par Natixis Investment Managers, Switzerland Sàrl, Rue du Vieux Collège 10, 1204 Genève, Suisse ou son bureau de représentation à Zurich, Schweizergasse 6, 8001 Zürich.

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