En juillet, après six mois consécutifs de baisse, l’Eurostoxx 50 gagne 2,66%, le S&P 500 5,36%, et le Nasdaq 7,64%: assistons-nous à un changement de tendance ou à un simple rebond technique ? S’il s’agit d’un retournement de la tendance observée depuis le début de l’année, il doit donc y avoir un élément pour l’expliquer.

Par Ion-Marc Valahu, co-Fondateur/CIO

 

Certainement pas le gaz, dont le cours a regagné en juillet ce qu’il avait perdu en juin. Depuis le début de l’année, son prix a plus que doublé, et Poutine continuera à s’en servir comme une arme contre l’Europe: en coupant les livraisons, il menace son économie en empêchant la constitution de stocks pour cet hiver. Si seulement les Allemands acceptaient de reculer la fermeture de leurs réacteurs nucléaires (comme vient de le faire le Japon) …

L’activité économique en zone euro n’est pas en grande forme, l’indice PMI composite présentant en juin en plus bas de 16 mois: ce n’est donc pas de ce côté-là qu’il faut chercher. Bien au contraire, c’est bien dans l’augmentation des craintes récessionnistes que se trouve l’explication du recul du prix du pétrole et de la parité de l’euro avec le dollar.

L’inflation? Petit quizz de l’été: citez-nous un produit ou un service dont le prix n’a pas augmenté!  Le taux d’inflation annuel en zone euro a encore augmenté en juillet, atteignant 8,9% contre 8,6% en juin selon la dernière estimation d’Eurostat: le ralentissement de la hausse des prix de l’énergie a été plus que compensée par la hausse des prix de l’alimentation, des biens industriels et des services.

Indéniablement, les résultats d’entreprises ont profité de ce contexte, et pas seulement les pétrolières (9,8 milliards de résultat net exceptionnels au 2ème trimestre contre 3,5 un an plus tôt pour TotalEnergies, 18 milliards pour Shell soit 5 fois plus que l’année dernière, etc.): BNP Paribas, Hermès, Air France, Vinci, Legrand, Essilor, Saint Gobain, etc., tout le monde présente des résultats en très forte hausse. Mais si cela constitue un soutien au marché, ce n’est pas un élément suffisant pour justifier un retournement de tendance.

Donc pour nous, il s’agit très clairement d’un rebond technique car presque tout indique une dégradation du contexte économique. Et c’est justement parce que dégradation il y a que le marché parie sur une inflexion des banques centrales dans leur besoin de remonter drastiquement les taux, ce que Jérôme Powell vient implicitement de confirmer. Peut-être une bonne nouvelle à court terme, mais indéniablement pas à long terme.

Dans ce contexte, Clairinvest Equity Income progresse de +1,90% ce mois-ci sur la classe I et limite la baisse depuis le début de l’année à 2,34%, tandis que Cosmopolitan gagne +3,37% sur le mois et +0,34% depuis le début de l’année.

 

Rédigé le 31 juillet 2022