Les actions mondiales ont chuté en février après un début d'année fulgurant en janvier. Les données économiques, en revanche, ont remarquablement résisté, ce qui indique que nous n'assisterons peut-être pas à une pause dans les hausses de taux d'intérêt, comme certains l'espéraient. Il convient de noter que la Fed, la Banque centrale européenne et la Banque d'Angleterre ont toutes relevé leurs taux le mois dernier, ce qui a probablement contribué à la chute des actions.

Par Ion-Marc Valahu, co-Fondateur/CIO

 

Les actions américaines ont été quelque peu affectées par le fait que la Réserve fédérale s’est montrée plus optimiste quant à la maîtrise de l’inflation par le biais d’interventions politiques. Le taux directeur pourrait culminer à un niveau plus élevé, ce qu’il convient de surveiller car les minutes de la Fed confirment qu’il existe un consensus sur le fait que les taux pourraient devoir augmenter davantage qu’initialement prévu pour maîtriser l’inflation. Du côté positif, les données économiques restent solides, le PIB du quatrième trimestre ayant été révisé à 2,7% en rythme annuel. Presque tous les secteurs du S&P 500 ont été plus faibles, l’énergie étant l’un des plus faibles. Les investisseurs gardent un œil sur les pressions potentielles liées aux coûts. La technologie a relativement mieux résisté, le fabricant de puces Nvidia s’étant particulièrement bien comporté après avoir publié des résultats solides et annoncé une plus grande implication dans l’intelligence artificielle.

Les actions de la zone euro ont retrouvé leur équilibre et ont enregistré des gains tout au long du mois de février, plusieurs secteurs étant particulièrement performants, notamment les services de communication, les services financiers, l’industrie et les biens de consommation de base. En revanche, les secteurs de l’immobilier, des technologies de l’information et des soins de santé n’ont pas eu cette chance et ont enregistré des rendements négatifs. Pour l’avenir, l’économie de la zone euro montre des signes encourageants, car les données prospectives indiquent que l’activité des entreprises est en hausse. L’indice rapide Markit composite des directeurs d’achat pour février a atteint 52,3, contre 50,3 en janvier, marquant ainsi la plus forte expansion de l’activité commerciale depuis mai dernier. Entre-temps, la BCE a relevé ses taux d’intérêt de 50 points de base supplémentaires, portant le principal taux de refinancement à 3,0 %. De nombreux acteurs du marché ont estimé que les signes de ralentissement de l’inflation en janvier suggéraient que le rythme des hausses pourrait bientôt s’atténuer. Toutefois, les données préliminaires de février indiquent que l’inflation a de nouveau augmenté en France et en Espagne, ce qui remet en question les espoirs d’une fin des hausses de taux.

Le marché japonais a légèrement augmenté en février, avec un rendement total de 0,9% en termes locaux. Le yen s’est affaibli après que Kazuo Ueda, candidat à la BOJ, a laissé entendre qu’il préférait le statu quo en matière de politique monétaire. Le tourisme entrant a connu une forte reprise, le nombre de visiteurs étrangers ayant retrouvé 60% des niveaux d’avant la crise, ce qui a stimulé les ventes des détaillants, des hôtels et des services.

Le rebond de l’économie chinoise s’accélère, comme l’indiquent tous les indicateurs d’activité publiés en février. La croissance est tirée par tous les secteurs de l’économie, l’industrie connaissant un rebond tant dans l’enquête officielle que dans l’enquête Caixin. L’enquête officielle a atteint un nouveau sommet depuis 2012, ce qui a stimulé les actifs nationaux, les marchés boursiers et le yuan. Le rebond de l’appétit chinois se reflète également dans les prix des matières premières telles que le pétrole et le cuivre, ce qui devrait continuer à limiter la vitesse à laquelle l’inflation mondiale recule en raison des coûts des intrants. L’indice PMI officiel des services a également montré une nette accélération, indiquant la vitalité de la demande des ménages, qui est soutenue par l’épargne accumulée. L’accélération de la croissance chinoise devrait être l’un des principaux moteurs du cycle mondial dans les mois à venir. La communication de Pékin lors du congrès annuel du parti sera examinée de près afin d’alimenter le rebond de la confiance et les perspectives à court terme dans le pays.

Les rendements des gouvernements mondiaux ont augmenté en février, entraînant une sous-performance des actifs à risque. Les écarts de crédit américains se sont creusés, les marchés anticipant une hausse des taux, tandis que le crédit européen s’est mieux comporté.

La forte hausse des marchés en ce début d’année, nous semble être fondé sur la spéculation plutôt que sur les fondamentaux économiques. Les investisseurs espèrent que la Réserve fédérale fournira des liquidités bon marché, ignorant les avertissements répétés du contraire. La spéculation et les bulles nécessitent des liquidités importantes. Les fondamentaux économiques ne suggèrent pas que la Fed changera de cap de sitôt. En fait, des arguments récents suggèrent que le contraire pourrait se produire. Par conséquent, nous maintenons des positions défensives au sein des portefeuilles au lieu d’investir dans des actifs qui pourraient finalement échouer.

Dans ce contexte, Clairinvest Cosmopolitan est en baisse de 1,98% pour le mois de février.

 

Rédigé le 6 mars 2023