«Et maintenant?»– Près de deux mois après les premières mesures d’assouplissement, de très nombreuses personnes se posent cette question et rares sont ceux qui savent y répondre de manière fiable. Incertitude, doutes, optimisme discret, espoirs d’une reprise économique rapide, peur d’une deuxième vague–les états d’esprit des uns et des autres sont ambigus à l’heure actuelle.

Économie post-Covid: le chien échappe au maître

Pour réutiliser la métaphore du chien (la Bourse) et du maître (l’économie réelle), on pourrait dire que le chien échappe de plus en plus à son maître, tandis que ce dernier devient de plus en plus lent et montre de plus en plus de signes d’épuisement. La question est à présent la suivante: le chien reviendra-t-il vers son maître et s’adaptera-t-il à son allure plus modérée ou le maître aura-t-il un regain d’énergie et parviendra-t-il à rattraper son chien? Cette situation équivoque se reflète également dans le vote de juin, même si certaines tendances se dessinent assez nettement.

La bonne nouvelle: selon la communauté clevercircles, les perspectives d’avenir ne sont plus aussi sombres qu’elles l’étaient lors du vote d’avril.

Support Your Locals–cette devise s’applique aussi aux investisseurs

L’expansion de la masse monétaire par les banques centrales suite à la pandémie de coronavirus a fait fortement grimper les cours boursiers au deuxième trimestre 2020. Mais cette quasi-euphorie sur les marchés des actions ne gagne pas entièrement la communauté: un peu plus de la moitié des votants s’attendent à une nouvelle correction des cours, bien conscients que le chien a pris un peu trop d’avance, autrement dit que les cours boursiers actuels ne reflètent pas l’état de l’économie réelle en Europe et aux États-Unis. Environ un tiers des participants s’attendent à une stagnation des marchés pendant les mois d’été.

En ce qui concerne la comparaison des régions, la communauté clevercircles estime toujours que ce sont les actions suisses qui présentent le plus fort potentiel. En d’autres termes, dans ce domaine aussi, la devise «Support Your Locals!» s’applique. Près de 4 votants sur 5 tablent sur une meilleure performance des actions suisses par rapport aux actions européennes ou américaines. Tandis que quelque 20% des participants estiment que le marché européen des actions a le plus gros potentiel, les actions US n’ont pas la partie facile en ce moment: les incessantes émeutes et manifestations, le fort taux de chômage et le regain d’intensité du conflit commercial avec la Chine relèguent les actions américaines à la troisième place.

Prudence vis-à-vis des États-Unis

Manifestement, cette attitude prudente en ce qui concerne les États-Unis perdurera plus longtemps qu’on ne pourrait le supposer de prime abord. C’est en tout cas ce qui ressort des réponses à la question subsidiaire. Nous avons demandé à la communauté ce qu’elle pensait de l’issue de la course à la Maison-Blanche et ce qu’il en sera de l’économie américaine par la suite. Biden, le candidat des démocrates, obtient 36% des voix, soit six points de pourcentage de plus que Trump, tandis qu’un tiers des votants misent sur un coude-à-coude.

Les partisans des deux camps sont ainsi à quasi-égalité, mais les espoirs de la communauté clevercircles quant à un redressement rapide de l’économie des États-Unis semblent timides. En effet, seuls 13,8% des participants s’attendent à une nette reprise après l’élection. Plus de la moitié, en revanche, part du principe que l’économie ne redémarrera pas rapidement, quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle.

Il est intéressant de noter que les votants sont même plus nombreux (7,9%) à penser que le démocrate Biden a de meilleures chances de relancer l’économie américaine, contre 5,9% en faveur de Trump.

Un revirement des taux d’intérêt n’est plus à l’ordre du jour

Un revirement des taux d’intérêt semble être renvoyé à une échéance plus lointaine: alors qu’en avril près d’un tiers des votants s’attendaient à une hausse des taux dans le contexte de la crise du coronavirus, ils ne sont actuellement plus que 17% à le penser. Plus de 70% des participants ne tablent quant à eux sur aucun changement notable dans ce domaine.

La réalité semble donner raison à la communauté : les obligations de la Confédération à 10 ans affichent toujours, fin juin (29.06.2020), un rendement de -0,435%. Indépendamment du coronavirus, on observe ainsi une tendance à la stagnation plutôt qu’à la hausse.

Dans le cadre du programme conjoncturel lié au coronavirus, la Réserve fédérale a elle aussi abaissé ses taux directeurs pour les rapprocher de zéro, imitant la BCE et la BNS qui ont introduit des taux négatifs il y a déjà plusieurs années. Un abandon de cette «politique de l’argent bon marché» ne semble donc pas probable à court terme.

À l’instar des taux directeurs, les taux hypothécaires restent bas eux aussi. Malgré des taux légèrement en hausse pour les hypothèques à taux fixe avec échéance longue (en raison du risque de défaillance accru lié à la crise du coronavirus), le potentiel haussier reste limité jusqu’à nouvel ordre, de l’avis des analystes. Le financement de l’immobilier demeure par conséquent peu coûteux.

Ainsi, la communauté est de nouveau légèrement plus optimiste et revoit son jugement d’avril dernier: actuellement, seulement un tiers des votants s’attendent à une baisse des prix de l’immobilier, tandis que la moitié table sur une stagnation. 17% entrevoient même un potentiel de hausse pour les investissements immobiliers.

Prévision de dépréciation du dollar et de stagnation de l’euro

Les bilans des banques centrales sont toujours en pleine expansion, tout comme les masses monétaires. Les monnaies refuges telles que le franc suisse sont très prisées des investisseurs, entraînant de nouvelles interventions tactiques de la BNS qui s’efforce de stabiliser le cours du franc.

42% des votants pensent que la BNS parviendra à stabiliser le franc par rapport à l’euro, mais 40% sont sceptiques et tablent sur une poursuite de la dépréciation. En ce qui concerne le dollar US, la communauté est plus pessimiste: plus de 55% des participants s’attendent à une baisse du taux de change. Pour couvrir les risques de pertes de change, les clients de clevercircles ont par conséquent souvent recours à une couverture de change en USD et en EUR.

Position à nouveau plus favorable aux matières premières

Avec 43% des voix, les matières premières dans leur ensemble font l’objet de prévisions plus optimistes qu’il y a deux mois. Fait intéressant, ce résultat va dans le même sens que les derniers chiffres des indices PMI des directeurs d’achat en Europe et aux États-Unis, qui pointent tous deux vers un redressement économique et qui sont considérés comme des indicateurs précoces fiables. Avec près de 75% des voix, l’or reste très important pour les investisseurs clevercircles.

Prévisions sociales:

La communauté clevercircles a soumis ses attentes quant à l’évolution des marchés à la fin du mois de juin. Nous présentons ici les résultats les plus importants.